dimanche 2 juin 2013

International Crisis Group s’inquiète des « limites du caractère offensif » de la Brigade d’intervention en RDC

Samedi 1 juin 2013



L’appel du président tanzanien aux gouvernants de la RD Congo, du Rwanda et de l’Ouganda à « négocier » avec leurs rebelles inquiète International Crisis Group (ICG) sur les « limites du caractère offensif » de la Brigade onusienne d’intervention en voie de déploiement au Nord-Kivu.

« C’est révélateur du fait des limites du caractère offensif de cette brigade. Un certain nombre de discussions qui ont eu lieu depuis ces semaines ont un peu esquinté le caractère guerrier, offensif de la Brigade », a expliqué son analyste Thierry Vircoulon dans un entretien à la VOA (Voix de l’Amérique), jeudi 30 mai.

« Si Kinshasa négocie avec ses ennemis du M23, il faut aussi que Kigali accepte de parler avec ses ennemis des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et Kampala avec les rebelles ougandais de l’ADF-NALU.

Pas de paix durable, sans négociation globale », a suggéré Jakaya Kikwete dimanche 26 mai à Addis-Abeba (Ethiopie), en marge du 50ème anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

Après avoir salué la création par le Conseil de sécurité de la Brigade d’intervention chargée de « neutraliser » et de « désarmer » les groupes armés congolais et étrangers opérant dans l’Est de la RD Congo, il a affirmé que «cette Brigade ne résoudra pas le problème de fond dans les Grands Lacs, qui est politique ».

Le chef de l’Etat tanzanien a insisté sur « la nécessité d’une reprise du dialogue – actuellement au point mort – entre le gouvernement de Kinshasa et les rebelles du M23 ».

La Monusco déterminée à neutraliser les groupes armés

En réaction aux craintes sur les « limites du caractère offensif » de la Brigade d’intervention, la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a de nouveau exprimé sa détermination de « neutraliser tous les groupes armés ».

« La mission de la Brigade d’intervention est claire : neutraliser tous les groupes armés qui opèrent dans la zone d’opération de cette brigade. Dans cette zone, il n’y pas que le M23, il y aussi les FDLR », a indiqué le porte-parole de la Monusco Madnoj Mounoubai à la VOA.

Vendredi 5 avril à Goma, le représentant spécial de Ban Ki-moon en RDC Roger Meece a été explicite à ce sujet.

« Les soldats de la Brigade d’intervention ont la capacité de lancer des opérations même offensives selon la situation tactique sur le terrain. Mais, bien sûr, toujours en collaboration avec les FARDC, les institutions politiques et la Monusco », a-t-il souligné.

Par sa Résolution 2098 adoptée le 28 mars 2013 à l’unanimité à New York (Etats-Unis), le Conseil de sécurité a précisé que la Brigade d’intervention, dont la Monusco disposera « pour une période initiale d’un an et dans les limites de l’effectif maximum autorisé de 19.815 hommes ».

Comptant 3.069 hommes fournis par l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi elle comprendra trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de forces spéciales.

La Brigade d’intervention aura son quartier général à Goma et sera placée sous le commandement direct du commandant de la Force de la Monusco, « autorisée, à prendre les mesures nécessaires en matière de protection des civils, neutralisation des groupes armés, surveillance de l’application de l’embargo sur les armes ou d’appui aux procédures judiciaires nationales et internationales ».

Pays auteur du texte, la France a précisé que « les tâches confiées à la Brigade d’intervention ne changeaient pas le mandat de la Monusco, lequel demeure avant tout une mission de maintien de la paix dont l’objectif est la protection des civils ».

En adoptant la Résolution 2098, le Conseil de sécurité a suivi les recommandations du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, dans son rapport spécial sur la RD Congo et la région des Grands Lacs, qu’il avait lui-même présenté aux 15 membres le 5 mars dernier.

Angelo Mobateli
Le Potentiel

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