lundi 10 juin 2013

Le frère de Bouteflika signerait des décrets à la place du président

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Saïd Bouteflika à Alger en 2012 / AFP
Saïd Bouteflika à Alger en 2012 / AFP

Saïd Bouteflika est soupçonné d'approuver des décrets présidentiels durant l'hospitalisation de son frère.

Alors que les informations sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika et sa capacité à gouverner circulent au compte-gouttes, des décrets présidentiels ont été promulgués depuis Paris, cette semaine.

Selon le quotidien algérien Le Matin, ils auraient été signés non pas par le président, mais par son frère Saïd Bouteflika.

Ces décrets nomment sept fonctionnaires de la direction de l’informatique. Deux des promus sont des militaires, mais les cinq autres nommés chefs d’études sont de «simples» fonctionnaires recrutés seulement depuis 2011, affirme Le Matin.

Leurs noms auraient été proposés par Bouabana, directeur de l’informatique de la présidence et proche de Saïd Bouteflika, juste avant l’entrée du président à l’hôpital, estime l’article.

Une source proche de la présidence confie au Matin que toutes les propositions venant des autres structures de l’Etat sont bloquées par Saïd Bouteflika. Selon le quotidien, le frère du président tente de geler l’avancement des fonctionnaires présents depuis les mandats de Chadli Bendjedi et Liamine Zeroual.

La politique de Saïd Bouteflika, en charge de la communication du président, est contestée depuis le début de l’hospitalisation de son frère en raison de la «stratégie du silence» qu’il a adoptée.

D’après le site d’information Tout Sur l’Algérie, un différend avait déjà surgi entre les deux frères à cause d’informations mettant en cause Saïd dans des affaires de corruption juste avant l’hospitalisation du président.

Mais selon l’article, si le frère a bel et bien signé à la place d'Abdelaziz Bouteflika, cela constitue une offense à la loi encore plus grave. Le Matin explique qu’en vertu de l’article 77 de la Constitution algérienne, la signature de décrets présidentiels relève uniquement de la seule autorité du président de la République et ce pouvoir ne peut en aucun cas être délégué.

Ce nouveau scandale, s’il est avéré, risque encore de relancer le débat sur la procédure «d’empêchement» du président.

Lu sur Le Matin

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