Lancée à l’occasion du dernier sommet de l’union Africaine (UA) par le Tanzanien Jakaya Kikwete, l’invitation adressée au Rwanda d’entreprendre des négociations avec son opposition, armée et non armée, a sonné le glas d’une imposture qui a bien duré plus de deux décennies, depuis l’accession au pouvoir dans ce pays voisin de la RD Congo, de l’APR de Paul Kagame en 1994.
La victoire militaire des troupes mono ethniques qui avaient déferlé de l’Ouganda voisin a donné lieu, avec le soutien des pays anglophones, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en tête, à l’émergence d’une des plus féroces dictatures du monde.
Sans que nul parmi les défenseurs patentés des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance à travers l’hémisphère nord, ne bronche ni ne lève le plus petit doigt.
19 ans durant, alors que les populations des riches provinces orientales rd congolaises vivaient un calvaire sans fin provoqué par la principauté militaire- qui a capturé le pouvoir au pays des milles collines, Kigali s’auréolait de titres de stabilité politique interne, d’économie florissante et de croissances tous azimuts.
En même temps que pleuvaient sur le pays des mânes financières au titre d’aides diverses atteignant près des 60 % du budget de ce petit pays dont le principal produit d’exportation avait été, longtemps, … le thé.
Alors que ses soldats tuaient, pillaient et vandalisaient l’Est de la RDC, Paul Kagamé, fier comme Artaban, pouvait se gargariser devant -ses concitoyens muselés que « la guerre pour la sécurité et la stabilité du Rwanda se déroule en dehors de nos frontières, ce qui est une performance… ». Le cynisme à l’état brut.
Le régime de Kigali a réussi à métamorphoser les exportations du pays des mille collines, qui, ô miracle, comptent ces dernières années parmi les pourvoyeurs mondiaux de minerais comme le tantale, l’or, l’étain, voire même le diamant, dont son sous-sol est totalement dépourvu.
Mais cela, aussi, nul au monde n’y a retrouvé à redire. Même s’il est de notoriété publique que Kigali pillait son riche voisin rdcongolais et perpétrait sur ce territoire les pires crimes contre l’-humanité avec la bénédiction de certains milieux occidentaux.
A force de tirer sur la corde des exactions contre des populations civiles innocentes, Kagame et ses stratèges du MCD (Ministry of Defense) et du Congo Desk ont fini par s’attirer le courroux des âmes bien pensantes dans la communauté internationale.
Depuis quelques mois en effet, Kigali est pratiquement-asphyxié par la situation sécuritaire que ses sbires entretiennent en RD Congo avec la collaboration zélée de leurs hommes à tout faire du M23.
Pour la première fois, le pays de Kagame a été sommé de -rendre compte de ses crimes au pays de Lumumba et passe le plus clair de son temps, désormais, à se défendre et à se justifier sur la situation sécuritaire qui prévaut chez son riche voisin, de son fait.
Lorsqu’il ouvre la bouche, au Rwanda comme à l’étranger, le président rwandais Paul Kagame s’exprime désormais beaucoup plus sur la RD Congo que sur les mille-collines qui constituent son territoire.
La pression qui pèse sur ses épaules est telle que l’homme fort de Kigali ne sait plus ne pas se répandre en- flagrantes contradictions. Il a beau nier son interventionnisme militaire en RD Congo, le rapport d’experts onusiens qui ont enquêté sur le viol de l’embargo sur les ventes d’armes à l’Est de ce pays, l’accuse preuves à l’appui, lui clouant le bec.
De même que la situation sur le terrain des opérations militaires contre les rebelles exportés par Kigali et soutenus très activement par l’armée rwandaise apporte chaque jour des preuves de l’ingérence rwandaise dans la déstabilisation récurrente de l’Est du territoire de la RD Congo.
Dernière en date, les corps d’au moins deux officiers supérieurs des Rwanda Defense Forces (RDF) trouvés parmi les assaillants de la garnison FARDC de la localité congolaise de Mutaho à proximité de Goma, qui ont été enterrés dans une fosse commune en RDC, Kagame ayant refusé de les récupérer comme le lui proposait le gouvernement congolais.
L’adoption par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, le 28 mars 2013, de la Résolution 2098 créant une brigade internationale d’intervention avec mandat offensif pour traquer les forces négatives de l’Est de la RD Congo, y compris le M23 créé de toutes pièces par le gouvernement rwandais, marqué véritablement la fin de l’imposture politique rwandaise en RD Congo.
Il faut encore y ajouter les révélations de récents rapports qui indiquent que la croissance économique du pays de Joseph Kabila (8,8%) est passée, depuis quelques mois, devant celle de Kigali, et devrait poursuivre sur cette lancée.
Preuve que l’extraordinaire embellie économique rwandaise n’était pas étrangère aux pillages des ressources naturelles de la RD Congo par Kagame et son régime.
E. MUKUNA, In Le Maximum
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