lundi 29 juillet 2013

FARDC : Une force de frappe qui désillusionne Kigali

29/07/2013

 

FARDC

Depuis le dimanche 14 juillet 2013, le M23 coalisé aux unités spéciales de l’armée rwandaise tente en vain de repousser les éléments FARDC sur les collines de Kibati en direction de Kibumba. 


Cela fait exactement 11 jours que les combats violents se déroulent dans les encablures de Kibumba sans que le M23 soit en mesure de récupérer un seul mètre carré du territoire national des mains des FARDC.

L’opinion nationale et internationale s’interroge sur la capacité accrue des FARDC huit mois seulement après l’humiliation de novembre 2012 lorsque les éléments du M23 ont pris la ville de Goma. 


Pour le Rwanda, ce sont les FDLR qui ont renforcé les rangs de l’armée régulière, argument aussitôt rejeté par la partie congolaise qui trouve dans cela une manœuvre du Rwanda de chercher toujours à s’attirer la compassion de la communauté internationale lorsqu’il est en difficulté.

En effet, tout le monde sait que depuis le génocide de 1994, le Rwanda a bénéficié de la solidarité internationale qui lui a permis de croire qu’il était autorisé à commettre n’importe quel crime dans la région des Grands Lacs.

À bien d’égards effectivement, toute la communauté internationale a été aveuglée et presque frappée par une cécité devant les violations par le Rwanda du droit international humanitaire, devant le soutien avéré de ce pays aux mouvements rebelles comme le CNDP de Laurent Nkunda et le M23 de Runiga-Makenga-Bosco Ntaganda-Bertrand Bisimwa. 


C’est pourquoi le Rwanda évoque souvent les FDLR pour tenter de révolter la communauté internationale contre la Rdc croyant que celle-ci garde encore la compassion comme s’il y avait génocide aujourd’hui. 

Là où Kagame se trompe d’époque, ce qu’il oublie que le monde évolue et les régimes à travers l’histoire connaissent leur moment de gloire, leur moment d’apogée et leur moment de décadence. 

Faire oublier la crise du Kivu

Cette question mérite d’être examinée avec beaucoup de perspicacité car on a vu en Côte d’Ivoire pour une crise vieille seulement de deux ans, la Cour Pénale Internationale sévir et précipiter le transfèrement de Laurent Bagbo à la Haye.

Et pourtant, au Nord-Kivu, beaucoup de rapports ont attesté par le passé le massacre de Kiwanja en novembre 2008, les recrutements d’enfants soldats à la même période du CNDP, les viols massifs, exécutions sommaires tels que détaillés dans le rapport de Human Rights Watch du 23 juillet 2013, les différents rapports des experts des Nations unies sur la participation du Rwanda et son implication dans les guerres du Kivu. 


Pourquoi en Rdc, pour une crise vielle de 20 ans, la CPI tarde-telle à sévir surtout pour le Nord-Kivu où les crimes de guerre, les crimes de génocide, les violations graves des droits de l’homme sont documentés par les organisations attitrées dont HRW, l’ONU, l’UA, la CIRGL....

Les différents rapports des experts des Nations Unies ont déjà clairement identifié les criminels dans la crise du Kivu, criminels aussi bien internes qu’externes. 


Pourquoi la Cour Pénale Internationale n’est toujours pas saisie par le Conseil de Sécurité de l’Onu, alors que la procédure exige que celui-ci peut agir ainsi pour demander à la CPI de délivrer les mandats d’arrêts contre les personnes présumées coupables des crimes de guerre.....

Ce même Conseil de sécurité de l’Onu n’est-il pas celui-là qui a voté la résolution 2098 portant création de la Brigade d’intervention au sein de la Monusco ? 


Comment ce même Conseil de sécurité qui a le pouvoir de donner injonction à la CPI d’enquêter sur les crimes du Kivu se limite-t-il à créer la Brigade d’intervention au lieu de décerner des mandats contre les criminels identifiés dans la région des grands lacs ? 

Du côté congolais, les noms sont connus : Laurent Nkunda, Bosco Ntaganda, pour les crimes du Nord-Kivu, car il est à la Haye pour ceux de l’Ituri), Baudouin Ngaruye, Innocent Kaina, Innocent Zimurinda, Vianney Kazarama, Badege, Jean-Marie Runiga, Bertrand Bisimwa,.....

Et du côté externe, les différents rapports des Nations Unies ont indiqué les noms des responsables rwandais et ougandais identifiés comme apportant du soutien en stratégie, en matériel, en hommes et bref en tout.

[L’Avenir]

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