lundi 26 août 2013

Attaque contre la RDC : Jusqu'à quand la communauté internationale laissera-t-elle le Rwanda impuni ?

25/08/2013


Paul KAGAME et Ban KI-MOON

Encore une fois, le Rwanda a violé les accords de paix dans les Grands Lacs par une attaque contre la RDC. Les obus qui viennent de faire des dégâts humains et matériels provenaient, en effet, du Rwanda. 


Il ne peut y avoir d’autres explications au regard des positions des FARDC et du M23 sur terrain.

Les troupes de ce dernier se trouve loin de Goma et leurs engins ne sont plus à la portée de cette ville. Le Gouvernement congolais, à travers son porte-parole, n’a pas traîné à le dénoncer et à interpeller la communauté internationale.


Depuis plus de six mois, en effet, Kinshasa a montré et démontré sa réelle volonté à œuvrer pour la pacification de l’Est de la RDC et de toute la région des Grands Lacs.

Dès la signature de l’accord-cadre d’Addis Abeba et la prise, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2098, le Cher de l’Etat a mis sur pied un mécanisme d’accompagnement de la mise en œuvre de ces textes.

Et avant même la conclusion de ces textes, le Président de la République avait annoncé puis convoqué les concertations nationales qui doivent régler le volet politique de la crise intérieure.

Depuis, la RDC a réalisé des avancées majeures qui ont été reconnues unanimement par la communauté internationale. 


Le dernier cas en date est celui de la Belgique à travers son Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders.

Lors de son récent séjour en RDC, en effet, le patron de la diplomatie congolaise avait reconnu que « l'autorité congolaise est allée au-delà de ce qui est possible. »

En face, cependant, le Rwanda, qui a pourtant fait l’objet d’interpellations sans détour, notamment de Washington, n’a réservé qu’arrogance et outrage vis-à-vis de ses obligations.

Kigali a, en effet, ouvert ses frontières aux rebelles du M23 tout en continuant à apporter son soutien au groupe resté actif en RDC. 


Alors que le Gouvernement congolais a réclamé l’extradition de certains chefs politiques et militaires déchus du M23, Kigali s’y est opposé et est allé jusqu’à leur octroyer le statut de réfugiés.

Sur le plan politique, Kigali s’est ouvertement opposé à toute possibilité de dialogue avec son opposition qu’il réduit stratégiquement aux seules FDLR, même si, au sein de ce groupe aussi, figure une jeune génération sans rapport avec le génocide que le Rwanda exploite comme fond de commerce.

Jakaya Kikwete, Président de la Tanzanie, qui avait eu le courage de soulever ouvertement cette question, avait subi les foudres du Rwanda. 


Le ton montera ainsi entre Kigali et Dar Es Salaam, sans pour autant faire bouger Kigali.

Face à ce bloc d’orgueil et de refus, les regards se retournent, une fois de plus, vers la communauté internationale qui s’est porté garante du processus de paix dans la région des Grands Lacs. 


Le tandem Ban Ki-Moon – Mary Robinson est particulièrement interpellé au regard des atermoiements dont ils ont fait montre ces derniers temps.

A plusieurs reprises, Kigali avait été appelé à se ranger dans le camp de la solution et non du conflit, mais ses comportements successifs ont démontré son manque de volonté à répondre aux exigences de pacification de la région des Grands Lacs.

Malgré cela, et malgré les multiples rappels à l’ordre, la communauté internationale se laisse aller à une suspecte commisération. 


Il fut un temps où quelques sanctions furent prises à l’endroit du Rwanda, notamment le gel de certains financements, mais cela ne suffit pas pour démontrer la ferme détermination de l’ONU et de certaines puissances influentes à voir le Rwanda s’impliquer réellement dans la recherche de la paix.

A la place, Kigali a même bénéficié d’une prime à la guerre par son acceptation au Conseil de sécurité.

Jusqu’à quand donc Kigali restera-t-il impuni pour ses crimes commis en RDC ?

A quoi servent donc cet amas de rapports d’enquêtes qui, toutes, démontrent l’implication effective du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC et l’embrasement de la région des Grands Lacs ?

Didier Reynders a, lors de son séjour à Kinshasa, stigmatisé l’attitude de cette communauté internationale en mettant en exergue les attentes des populations congolaises.

Les derniers obus qui sont tombés à Goma en provenance du Rwanda sont un nouveau défi, un nouvel enjeu de la crédibilité de tous les partenaires au processus de paix. Au moins Kinshasa tire-t-il son épingle du jeu par des actes palpables…

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[Pascal Debré Mpoko]
© KongoTimes

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