lundi 9 septembre 2013

Concertations : face B du discours de Kabila

Monday, 09 September 2013



Concertations nationales

Pas un mot sur les élections, ni sur la révision constitutionnelle, ni sur le gouvernement d’union nationale

Le discours d’ouverture des concertations prononcé par le chef de l’Etat est lu en recto et verso. La face A, c’est l’unanimité autour, entre autres, de l’annonce des mises en liberté conditionnelle et de la grâce présidentielle dont pourraient bénéficier certains prisonniers, de même que l’engagement à poursuivre la guerre en cas d’échec des pourparlers de Kampala.


En face B, le chef de l’Etat a passé outre des questions qui font l’actualité dans l’opinion, notamment, les élections, la révision constitutionnelle et la formation d’un gouvernement d’union nationale. Le plus important est que le chef de l’Etat a balisé la voie pour des concertations apaisées.

Une fois encore, le Palais du peuple prend rendez-vous avec l’histoire. Tout le monde était là, le samedi 7 septembre à l’ouverture solennelle des concertations nationales à Kinshasa. Tous, sauf ceux qui hésitent encore ou ont toujours à redire sur la forme et le fond de ce forum.

Du haut de la tribune de la salle du Congrès de l’hémicycle, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, a prononcé le discours d’orientation entrecoupé par des acclamations frénétiques de l’assistance.

Dès l’entame, Joseph Kabila se montre conciliateur par une interpellation basée sur le maintien de la flamme de l’identité congolaise : « Il est dans l’histoire des Etats et du peuple, des moments singuliers, qui par-delà tout clivage, testent la solidité de vouloir vivre collectif, interpellent les consciences et exigent la mobilisation des énergies et des intelligences ». 


 Il rappelle qu’en pareille circonstance, le citoyen ne peut moralement se soustraire à l’obligation de défendre l’intégrité territoriale, même au prix du sacrifice suprême.

Une démarche citoyenne

Initiateur des concertations nationales, le chef de l’Etat qualifie sa démarche de citoyenne et non politicienne. Selon lui, le forum qui s’est ouvert samedi se veut « un cadre de travail apaisé, transparent et sans objectif caché, un cadre de réflexion objective, hors de toute agitation et de tout affairisme politique ; une manifestation éloquente de notre capacité à discuter et à décider en toute liberté, sans ingérence extérieure, et dans le respect de la Constitution, des lois et des institutions de la République ». 


Raison pour laquelle, il a décidé qu’il soit reconnu aux participants « l’immunité de parole, sous réserve, bien entendu, du respect des lois, de l’ordre public et de bonnes mœurs, principe consacré par notre Constitution ».

Pour éviter tout dérapage, il a placé des garde-fous : « Les délégués aux concertations nationales n’ont pas vocation à se substituer au souverain primaire, moins encore à remettre en cause les décisions qui relèvent du pouvoir exclusif de ce dernier ». 


N’empêche que le souhait du chef de l’Etat est de voir les concertations nationales être perçues et vécues comme « une rencontre citoyenne entre fils et filles d’un même pays, partageant un destin commun et déterminés à en tirer le meilleur profit collectif, non seulement pour eux-mêmes mais également pour les générations futures ».

Joseph Kabila justifie la convocation des concertations par « la menace qui, depuis plusieurs années, pèse sur l’existence même de notre pays, comme nation, voulue une et indivisible et comme Etat souverain dans ses frontières intangibles héritées de la colonisation ». 


Menace qui est traduite par la gravité de la situation sécuritaire qui prévaut dans le Nord-Kivu.

Aussi l’objectif de ces assises est-il de « dégager les voies et les moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression, de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de mettre fin au cycle infernal des violences à répétition, principalement dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que dans l’Ituri, de conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives de déstabilisation du pays et de planifier ensemble son développement socioéconomique dans la paix et la concorde ».

Face A

« A maintes reprises, j’ai indiqué que trois options fondamentales, à savoir politique, diplomatique et militaire, sont déterminantes pour mettre fin à cette guerre qui nous est imposée », a déclaré Joseph Kabila, avant de préciser qu’il n’y a pas de contradiction entre la reprise du processus de Kampala et la tenue des concertations nationales.

A noter tout de suite que cette déclaration a mis tout le monde d’accord d’autant qu’une certaine opinion craignait que les FARDC, qui ont du vent en poupe à la suite de la dernière défection de la coalition ennemie M23/RDF, ne soient stoppées dans leur démarche par les pourparlers de Kampala.

C’est ce que d’aucuns ont appelé la face A du discours de Joseph Kabila qui a déclaré : « … Aucun effort ne sera ménagé pour que les réunions de Kampala aboutissent à la restauration de la paix et de l’autorité de l’Etat sur l’étendue du territoire national, faute de quoi, nos forces armées assumeront ce devoir ».

L’autre élément majeur de cette lecture en recto du discours de Joseph Kabila, c’est cette annonce : « A la faveur de la tenue de présentes assises et pour permettre une décrispation de la situation, des mises en liberté conditionnelle de certains prisonniers vont être effectuées. 


Je vous annonce, par ailleurs, qu’une grâce présidentielle est à l’étude en attendant le vote par le Parlement d’une loi d’amnistie ».

Face B

Au nombre des réactions à chaud enregistrées après le discours du chef de l’Etat, ce dépit qu’exprime une certaine opinion. Elle se demande particulièrement pour quelle raison le chef de l’Etat n’a pas encouragé les participants à aborder certaines questions, quand bien même elles fâcheraient.

Les tenants de cette thèse soutiennent qu’en invoquant ces sujets les contours des échanges seraient plus complets. Il s’agit, d’abord, de la formation du gouvernement d’union nationale annoncée avec pompes par un membre du présidium. 


Qu’est-ce à dire, se demandent-ils en relevant que le chef de l’Etat lui-même a fait allusion dans son discours à la Conférence nationale souveraine, aux concertations du Palais du peuple et au dialogue, lesquelles rencontres se sont toutes terminées par le partage des responsabilités.

Ensuite, il s’agit de la révision constitutionnelle qui a soulevé des vagues dans l’opinion. Pourquoi le chef de l’Eta n’a-t-il pas inscrit à l’ordre ce sujet de manière à fixer l’opinion une bonne fois pour toutes, font savoir les mêmes objecteurs.


Enfin, il s’agit de la question de légitimité en rapport avec les élections de 2011. 


Ceux qui trouvent à redire à ce sujet auraient souhaité que la question soit soumise aux participants afin d’explorer des pistes qui puissent apaiser tout le monde, non seulement pour le présent mais aussi pour l’avenir.

Une fenêtre ouverte

Contacté par notre Rédaction, un membre de la majorité qui a requis l’anonymat a rejeté ce qu’il a appelé un procès d’intention à l’encontre du chef de l’Etat. 


Il a balancé quelques citations tirées du discours de ce dernier pour répondre aux calomniateurs. La première : « Cela étant, vous devriez au cours de ces concertations avoir le loisir d’aborder tout sujet d’intérêt général ». 

Selon lui, les préoccupations des objecteurs sont comprises dans les cinq thématiques, à savoir gouvernance, démocratie et réformes institutionnelles ; économie, secteurs productifs et finances publiques ; désarmement, démobilisation, réintégration sociale et/ou rapatriement des groupes armés ; conflits communautaires, paix et réconciliation nationale ; décentralisation et renforcement de l’autorité de l’Etat.

La deuxième : « Sur chacun de ces sujets, suffisamment ouverts pour permettre de tout aborder, il s’agira de réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte ». La troisième : « J’en appelle donc à tous ceux qui hésitent encore, à venir participer à ce forum pour y apporter leur contribution ». 


Vu sous cet angle, nombreux sont les observateurs qui souhaiteraient que le chef de l’Etat ne coupe pas l’élan de la cohésion nationale pris lors de son discours de manière à préserver l’apaisement,
optent pour la crédibilisation des élections en RDC  
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Le Potentiel

1 commentaire:

  1. LIBERATION IMMEDIATE DES PRISONNIERS POLITIQUES EN RDC
    LIBEREZ LES PRISONNIERS POLITIQUES EN RDC:


    HON. EUGENE DIOMI NDONGALA , DC-MPP



    VERDICT MITUNTWA, DC-MPP



    Katumba STALLONE, UDPS-MPP



    Mme Kabungama Marie-Josée,



    JACQUES CHALUPA, D.T.P



    FERNANDO KUTHINO, S.C.


    http://democratiechretienne.org/2013/09/09/liberation-immediate-des-prisonniers-politiques-en-rdc/

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