samedi 14 septembre 2013

Encore des enchères : Kampala, le M23 exige une zone tampon !

Le 12/09/2013

Visiblement, le bout du tunnel est encore loin d’être perceptible à Munyonyo Common Wealth, siège des pourparlers entre la délégation du Mouvement du 23 mars (M23) et celle du gouvernement congolais, à Kampala. 


               M23

Après avoir hérité d’un agenda rwandais sur le retour, au Congo-Kinshasa, des refugiés Tutsi qui sont au Rwanda, en Ouganda et au Burundi, le M23 place la barre un peu plus haut encore. 

Dans une déclaration accordée à la presse internationale, René Abandi, porte-parole du M23, a déclaré que le gouvernement congolais devrait placer «une zone tampon» entre les territoires occupés par cette rébellion et les forces armées loyalistes de la République Démocratique du Congo. 

Cela, au moment où les négociations dans la capitale ougandaise se sont ouvertes à huis clos, le mardi 10 septembre dernier.

Le M23 ne veut vraiment pas capituler. Fragilisé sur le terrain militaire par les Forces armées de la République démocratique du Congo et la Monusco, le M23 tente de retrouver ses forces sur le tapis vert, à Kampala. 


Là-bas, la délégation gouvernementale retrouve un autre cahier des charges que celui laissé, en mai dernier, lors de la rupture de ces discussions. 

Au-delà d’une zone tampon exigée par cette force négative, le M23 venait également de poser deux conditions pour obéir aux Chefs d’Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Pour rappel, ces derniers avaient demandé le désarmement de ce mouvement. Son chef politique, Bertrand Bisimwa, réagissant à cet effet, avait indiqué que son mouvement était prêt à désarmer. 


Mais seulement à deux conditions : premièrement, le gouvernement congolais doit neutraliser les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). 

Deuxièmement, le rapatriement des réfugiés tutsi qui sont au Rwanda, en Ouganda et au Burundi. 

En plus de ces deux revendications tout à fait étonnantes, le mouvement vient d’ajouter une exigence d’une zone tampon à l’Est du territoire congolais. Particulièrement entre les localités sous son contrôle et celles occupées par les FARDC.

Dans l’entre-temps, Crispus Kiyonga, facilitateur ougandais de ces pourparlers, bouche l’information durant les 14 jours de discussions. 


Hier, mercredi 11 septembre, il a congédié la presse de la concession où se tiennent ces négociations, à Munyonyo Common wealth, cette cité située à l’ouest de la capitale ougandaise. 

Ce ministre ougandais de la Défense, qui dirige ce dialogue, s’est justifié en disant que la presse ne facilite pas l’évolution des pourparlers.

Fait curieux tout de même, Crispus Kiyonga a fini par rappeler la même presse, après qu’il ait tenu une rencontre à huis clos entre les deux délégations en discussion. 


A l’occasion et en présence de représentants de deux parties, il a affirmé avoir pris le recul, pour mettre à profit ce temps afin de consolider la proposition d’accord final à soumettre à l’appréciation des négociateurs. 

Il s’est montré optimiste quant à l’issue heureuse de cette crise dont il regrette, par ailleurs, les affrontements pendant la période de rupture, lesquels ont provoqué des effets collatéraux sur les population civiles. 

Le Ministre Ougandais de la défense a précisé à la presse qu’il a communiqué aux deux délégations les thématiques et les règles de jeu afin que tout soit fait dans le délai imparti et ce, dans la droite ligne des résolutions du 7ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la Communauté Internationale de la Région des Grands Lacs qui s’est tenu du 4 au 5 septembre 2013, à Kampala.
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Dido Nsapu

La Prospérité.

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