samedi 14 septembre 2013

Exploitation pétrolière en RDC : Global Witness sort de son silence

13/09/2013

 


La République démocratique du Congo compte parmi les pays africains qui regorgent d'un potentiel important en or noir, dont une infime partie seulement est exploité à la cité côtière de Muanda dans le Bas-Congo. 


Mais les études géologiques montrent que le pétrole se retrouve dans plusieurs provinces du pays en l'occurrence au Bandundu dans le lac Maï-Ndombe, à l'Equateur, en Province Orientale et spécialement en Ituri dans le lac Albert et ses environs, dans le Nord-Kivu, en plein parc de Virunga, et dans le Bas-Congo. [Une ONG britannique le Global Witness est sorti de son silence, pour plaider en faveur d'une législation en matière d'exploitation de pétrole en RDC. 

Cette Ong va jusqu'à proposer aux autorités de notre pays l'organisation des consultations populaires sur l'exploitation pétrolière.

Mais pour ce qui est du Bas-Congo, des récentes recherches ont révélé que le pétrole n'est pas seulement focalisé dans la seule cité de Muanda et dans les eaux territoriales congolaises de l'océan Atlantique. 


Une nappe pétrolière importante est également signalée dans la partie comprise entre Muanda et Boma sur la terre ferme. Gisements qui, une fois exploité, apporteront un véritable ballon d'oxygène à l'économie congolaise. 

Ce n'est pas tout. A Lukula dans le site de Mavuma, en dehors de la bitume, on y a repéré un gisement de pétrole qu'une entreprise indienne, était d'ailleurs sur le point d'explorer vers les années 2005, 2006. Personne ne sait à ce jour pourquoi ce projet s'est brusquement arrêté.

Et à propos d'ailleurs, pourquoi laisse-t-on moisir ce pétrole dans le sous-sol et sous les eaux des lacs ? C'est l'argent qui fait défaut ? Ou c'est un problème des textes des lois ? Ou des raisons politiques simplement.

Une ONG britannique le Global Witness est sorti de son silence, pour plaider en faveur d'une législation en matière d'exploitation de pétrole en RDC. Cette Ong va jusqu'à proposer aux autorités de notre pays l'organisation des consultations populaires sur l'exploitation pétrolière.

La question a été longuement débattue sur la radio Okapi le mardi 10 septembre dans la matinée dans une émission très intéressante qui s'est passée à téléphone ouvert. 


Et au cours de laquelle un expert géologue, spécialiste des questions minérales et pétrolières, le professeur Félix Mvuemba est intervenu en qualité d'invité principal à côté d'autres auditeurs qui intervenaient en ligne pour livrer leurs points de vue.

Maintenant la question. Cette ONG a-t-il raison de solliciter un référendum populaire sur la question de l'exploitation du pétrole congolais. 


Qu'est ce qui l'a motivé ? 

Est-ce la lourdeur de l'administration congolaise sur la question ? 

Ou une lenteur inexpliquée des autorités qui semblent trainer les pieds ?

Difficile à dire. Dans la mesure où nous n'avons pas eu l'opportunité de rencontrer et à faire parler les responsables de cette Ong britannique basée à Kinshasa.

Mais selon la Constitution, le sol et le sous-sol congolais appartiennent à l'Etat congolais. Celui-ci a la latitude d'autoriser l'exploitation de cette ressource partout où elle se trouve et quant il le veut. 


La loi en la matière existe. Elle dit qu'on peut exploiter l'or noir même dans les aires protégées comme les parcs nationaux. A condition d'utiliser une technique moderne qui ne dégrade pas l'environnement.

Pourquoi les ressources pétrolières côté congolais ne sont pas encore exploitées dans le lac Albert alors que du côté ougandais, l'exploitation du pétrole est déjà effective depuis des années. 


Sur cette question, le professeur Félix Mvuemba dira que si du côté congolais, rien n'est encore fait, c'est parce qu'on n'a pas encore fait l'exploration. Ensuite l'insécurité récurrente dans l'Est, ne favorise pas la promotion de tels projets.

Pour ce qui est du pétrole découvert dans le parc Virunga, c'est à l'Etat congolais de décider où se trouve son intérêt. Est-ce, dans la préservation des espèces de la flore et de la faune se trouvant sur ledit parc ? Ou dans l'exploitation des ressources pétrolières ? 


Selon un expert interrogé sur la question, la RDC n'est pas le pays le plus pollueur du monde. Pour que les gens s'acharnent trop sur la dégradation de l'environnement au parc en cas d'exploitation pétrolière. 

Partout où s'opère l'exploitation minière ou pétrolière, il a toujours une dégradation de l'environnement mais qu'on peut atténuer.

Le journaliste Luc-Roger Mbala qui est intervenu sur les antennes de radio Okapi, s'est vivement élevé contre l'exploitation du pétrole dans le parc de Virunga. Elle contribuera à exterminer les chimpanzés de montagne et des gorilles qui sont des espèces rares en voie d'extinction.

Alors qu'en développant le tourisme sur ledit site, le pays peut attirer des touristes et générer beaucoup de devises plus que l'argent que peu générer le pétrole qui, en réalité ne profite pas à la population, mais plutôt aux multinationales et à une poignée des dirigeants.

Le directeur de rédaction de L'Observateur a souligné que la protection du parc de Virunga, est une affaire de tous les Congolais, les paysans, la Société civile, les organisations socioprofessionnelles… les confessions religieuses… qui doivent se mobiliser pour barrer la route à tous ceux qui projettent l'exploration et l'exploitation du pétrole sur les aires protégés du pays.

Nous allons y revenir à forces-détail.
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Jean-Pierre Seke 

© KongoTimes!

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