jeudi 19 septembre 2013

Kinshasa. L’Académie de Beaux Arts en danger !

Jeudi, 19 Septembre 2013



Les usagers de l’avenue de la libération (ex 24 novembre) sont ahuris de voir les écrits sur les murs qui clôturent l’Académie de Beaux Arts (Aba). 


Ceci traduit la honte et un « ça-ne-va pas » au sein de cette institution universitaire de bel art de la République Démocratique du Congo.

« La jeunesse en dangers ! », « Académie de beaux art n’est à pas à vendre ! », « les étudiants disent non ! », c’est ce qu’on peut lire en rouge sur les murs blancs de l’unique institut du genre en Afrique centrale.

Les informations recueillies dans le sillage de cet établissement, font état d’une entreprise bancaire qui veut acheter une partie de cet institut pour en faire ses guichets. 


A en croire cette bouche, la partie qui l’intéresse, c’est celle qui donne face à l’avenue ex 24 novembre, vue son côté commercial. La vie et l’avenir de tous les jeunes et futurs étudiants importent peu.

A l’intérieur de cette institution universitaire des arts visuels et des arts appliqués, diverses versions s’entrechoquent. 


Contacté à ce sujet, l’une des hautes autorités de l’Aba s’est réservée. 

« Cette affaire ne nous concerne pas. C’est une affaire des étudiants. C’est eux qui font ce mouvement (…) ». 

Ces demi-mots veulent tout dire. En d’autres termes, l’affaire est tellement sérieuse que, si un gros poisson se prononce tout haut, il peut non seulement risquer d’avaler un hameçon mais également se voir sortir de l’eau par les « lourds ».

Un étudiant joint au téléphoné a, quant à lui, appelé le chat par son nom. Pour lui, il s’agit d’un monsieur qui aurait déjà acheté un espace à l’intérieur pour la construction des maisonnettes commerciales.

Et à cet étudiant qui a requis l’anonymat de signifier que cette situation a commencé depuis longtemps. Mais s’il n’arrive pas à matérialiser ce projet, c’est à cause de la vaillance des étudiants. 


« Mais pour cette fois-ci, nous voulons mettre un point final à ce dossier puisqu’ il perdure. C’est pourquoi, vous avez vu les écrits sur les murs. Cette annonce montre noir sur blanc notre tendance. Et nous sommes déterminés à utiliser même la force physique pour garder et léguer à nos enfants cet institut intact ».

« C’est une banque panafricaine qui veut l’acheter »

Faisant le pont avec la première tendance de la banque, cette source ne l’a pas balayée d’un revers de la main. 


Mais, elle a aussi ajouté que certaines confidences qui circulent au sein de l’Aba accusent une banque se disant panafricaine de vouloir ouvrir ses agences en occupant un espace important surplace. Ce qui va influencer fatalement la beauté artistique de cette institution universitaire qui est l’identité des artistes d’Afrique.

Concernant le vendeur ou l’acheteur, cette source confirme que c’est un dossier où les politiques ont une part importante dans son flux. C’est pourquoi les autorités académiques ne veulent pas s’afficher. 


« De toutes les façons, l’université appartient d’abord aux étudiants, les autorités ne sont là que pour nous encadrer », se rassure cet étudiant d’une vingtaine révolu. 

La honte est qu’aucune voix décisionnelle ne se lève jusque là pour dénoncer cette manœuvre qui veut brouiller cet espace réservé parfois à la révision des cours, aux échanges entre étudiants, et autorités académiques.

La jeunesse est l’avenir d’un pays. Aucune jeunesse ne peut s’épanouir dans le carcan. 


Si la volonté, c’est d’ajouter quelques infrastructures telles que cantines universitaires, logements des étudiants, élargissement ou ajout des auditoires,… voilà là où peut se faire le débat. 

Mais vendre, c’est être loin d’avoir le souci d’un avenir heureux pour toute cette jeunesse estudiantine. Pour mémoire, l’Académie des beaux-arts de Kinshasa a produit des œuvres qui fleurissent partout dans le monde avec des arts impressionnants.

En effet , C’est en 1943 que celle-ci a été fondée en tant qu’École Saint-Luc à Gombe Matadi dans la province du Bas-Congo par les missionnaires belges. 


En 1949, l’école est transférée à Léopoldville (Kinshasa) et en 1957, elle change directement de nomenclature « Académie des Beaux-arts ».

C’est par la réforme de l’Enseignement Supérieur et Universitaire au Zaïre, dans son ordonnance loi n°01-170 du 7 octobre 1981, que l’Académie des beaux-arts intègre l’ensemble des instituts supérieurs techniques nationaux. 


L’Académie des Beaux -Arts a vocation d’enseigner la céramique, la décoration intérieure, le métal battu, la peinture et la sculpture aux humanités artistiques. 

Et, l’architecture intérieure, la communication visuelle, la céramique, le métal battu, la peinture et la sculpture sont les techniques qui s’enseignent au niveau supérieur.
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Onassis Mutombo

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