mercredi 18 septembre 2013

La Monusco accusée de donner « un faux sentiment de sécurité » dans l’Est de la RDC

Wednesday, 18 September 2013 



Un rapport interne des Nations unies accuse la Mission de l'Onu en République démocratique du Congo (Monusco) de donner « un faux sentiment de sécurité » et d’entretenir « l'illusion d'une protection par une présence statique et un emploi important de ressources qui ont peu d'effets durables ».

Affirmant que « la protection par la présence est inefficace », le document appelle les soldats de la Monusco - invitée également à « repenser ses missions et à « orienter ses forces pour déjouer les menaces naissantes » - à « reprendre l'initiative sur le terrain et à se montrer dignes de l'engagement militaire qu'ils ont pris ».

Son inaction en novembre 2012 lorsque les rebelles du M23 avaient occupé la ville de Goma (Nord-Kivu, Est de la RDC) durant dix jours lui ayant valu de nombreuses critiques, la Monusco est appelée dans le rapport onusien à « repenser sa stratégie afin de mieux protéger les populations civiles car son action actuelle n'a que peu d'effets ».

« Depuis lors, les Casques bleus ont contribué à chasser les rebelles de Goma après d'intenses combats. Une nouvelle brigade internationale a été constituée en mars avec pour mission de désarmer les groupes d'insurgés dans les provinces orientales du pays », rapporte le quotidien français Les Echos, citant le document onusien.

Les sites de la Monusco « mal situés »

Le rapport interne des Nations unies déplore le fait que « les sites sur lesquels est implantée la Monusco sont mal situés et ne lui permettent pas d'accomplir des missions au-delà de simples patrouilles de proximité, ni de protéger les populations civiles ».

« C’est très important pour tout le monde de comprendre que les attentes vis-à-vis de la Monusco sont trop lourdes. Nous ne pouvons pas défendre toute la population ici ! On fait tout ce que l’on peut ! Mais en première ligne, c’est le gouvernement congolais qui est responsable, qui doit protéger la population », a expliqué le 26 août 2013 à la presse le chef de la Monusco Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en RDC.

Faisant remarquer que « la Monusco, ce n’est pas une solution magique pour tous les problèmes, dans l’Est du Congo », il a appelé à des « solutions congolaises » aux » problèmes congolais ».

« Nous ne sommes pas responsables de tout ce qui se passe ici. Ce que nous faisons, c’est que nous soutenons le gouvernement congolais à combattre les groupes armés ici. Nous comprenions très, très bien l’impatience et la frustration de la population de Goma (à la suite) des obus tirés sur la ville : il y a eu des morts ici à Goma », a-t-il ajouté.

Aux habitants de Goma, il a eu des propos réconfortants. « Je leur dis que nous sommes là pour les aider, que nous condamnons fermement les attaques sur la population civile, qui constituent un crime de guerre ! 


J’ai donné l’ordre au commandant de la Force de réagir fermement. Nous avons combattu ensemble, avec les forces armées de la République démocratique du Congo, d’une manière très, très décidée. On a utilisé tous les moyens qu’on a », a rassuré le chef de la Monusco.

La Monusco, qui a succédé le 1er juillet 2010 à la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) créée par la Résolution 12792 du Conseil de sécurité en date du 30 novembre 1999.

En 2012, la Monusco disposait d'un budget de 1,49 milliard USD pour un effectif déployé de plus de 23 000 personnes dépassant l'effectif autorisé de 22.016 personnes.

Elle comptait, à la date du 19 octobre 2011, un effectif de 18.914 personnes dont 16.819 militaires, 741 observateurs militaires et 1. 354 policiers.

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Angelo Mobateli
Le Potentiel 

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