mercredi 11 septembre 2013

Le Maghreb aussi a ses Roms, ce sont les noirs

le 11/09/2013  

 
Migrants subsahariens à Oujda, 2005 / REUTERS 

Discriminations et violences se multiplient à l'encontre des Subsahariens dans les pays maghrébins.

«Les noirs sont devenus les Roms du Maghreb». Par cette formule choc, l’auteur Boubacar Seck dénonce le racisme quotidien auquel font face les Subsahariens installés dans les pays du Maghreb. Il publie une tribune sur Yabiladi, relayée par Algérie Focus


Violences en série

Au Maroc, la situation est connue, mais les autorités ne font rien. Rien que pendant l’été 2013, les incidents racistes se sont multipliés, accuse l’auteur. 


En juillet, plusieurs syndicats de propriété interdisent de louer des appartements aux «Africains» et des étudiants subsahariens sont expulsés de leur logement.

Le 24 juillet, le congolais Alex Toussaint Mianzoukouta est gravement blessé dans des conditions suspectes: il est jeté d’une fourgonnette de police en marche sur l’autoroute alors que les forces de l’ordre le reconduisaient à la frontière. Cet enseignant père de deux enfants décédera six jours plus tard des suites de ses blessures, rappelle Algérie Focus.

Le 7 août, c’est une mineure ivoirienne, Tina Melon, qui subit les abus des forces de l’ordre, croit encore savoir le site d'information algérien: elle est victime d’un viol collectif perpétré par quatre policiers. L’enquête du wali de Tanger n’a pas permis de procéder à une arrestation.

Enfin, un autre meurtre secoue la société marocaine, note le site: le 14 août, le sénégalais Ismaila Faye est agressé à la gare routière de Rabat à propos d’une place de bus. Il reçoit trois coups de poignard et meurt sur le coup. 


Et le reste du Maghreb?

Si c’est au Maroc que les violences envers les Subsahariens sont le plus exacerbées, les autres pays du Maghreb ne sont pas en reste, rappelle Algérie Focus. Le racisme envers les noirs en Tunisie est une réalité


En mai 2013, des Tunisiens ont attaqué un immeuble d’étudiants africains… et c’est l’une des victimes qui a été arrêtée.

En Algérie, le racisme anti-africain est aussi ancré dans la société, affirme l’article. 


Bien souvent, ce sont les forces de l’ordre qui s’en font les pires messagers: en février 2013, deux jeunes Camerounaises ont été violées à Oran par un groupe d’hommes armées

Des moyens d’actions insuffisants

Pour se protéger, les populations subsahariennes s’organisent en collectifs, comme en Tunisie, ou vont manifester devant les ambassades de leur pays d’origine, indique le site. 


Elles sont soutenues par les ONG internationales aussi bien que les associations locales (l’Association marocaine des droits humains ou la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme).

Mais pour Boubacar Seck, il faut frapper plus fort. Les autorités des pays maghrébins doivent s’engager fermement pour enrayer le phénomène raciste dans leur société, exige-t-il. Les populations subsahariennes devraient être mieux protégées par les lois, selon lui.

Au Parlement marocain, cette idée est en discussion autour d’un projet de loi déposé le 15 juillet par le parti Authenticité et Modernité visant à sanctionner toute forme de discrimination


De même, certaines associations tunisiennes militent pour l’inscription du principe de protection des minorités dans la Constitution du pays.
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Lu sur Algérie Focus
avec Slate Afrique

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