17 octobre 2013
Le ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga, a accusé lundi les mentors du M23 au Rwanda « de concocter depuis quelques mois, au départ du Rwanda, une offensive de déstabilisation de la province du Sud-Kivu avec d’autres groupes criminels ».
Lambert Mende Omalanga, ministre des medias et porte parole du gouvernement de la RDC
M. Mende, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse, a averti que le Sud-Kivu sera défendu comme il se doit. Il a, en outre, accusé le M23 de poursuivre ses activités militaires à partir des bases-arrière situées principalement au Rwanda, de renforcer ses positions dans le Nord-Kivu et d’obtenir des renforts en hommes parmi lesquels des enfants soldats.
« L’efficacité de la stabilisation de la région de Grands Lacs commande que les Nations Unies et tous les autres membres de la communauté internationale rompent avec l’indifférence et qu’ils se joignent à cette réprobation du mépris du droit international et de la vie humaine affiché par ceux qui l’ont créé et sanctionnent la force négative M23 », a dit le ministre.
Stigmatisant l’entêtement du M23 et de ses maîtres à penser, le porte parole du gouvernement a dénoncé la transplantation de plusieurs centaines de personnes non identifiées du Rwanda vers la partie occupée du territoire de Rutshuru par le gouvernement rwandais et le M23 à l’insu de son partenaire la RDC.
Il s’agirait, a affirmé le ministre Mende, des personnes de nationalité rwandaise récemment expulsées de Tanzanie et qui seraient encadrées par des personnes armées.
Lambert Mende a imputé l’activisme criminel du M23 aux messages contradictoires émis par un certain nombre de nos partenaires « qui envoient un mauvais signal de l’impunité et de la prime à la criminalité, du fléau des séditions et des services dans le pays ».
L’application sélective des sanctions contre les membres du M23 en conflit avec le droit international qui entretiendrait, selon le ministre, « une dangereuse zone de non droit qui est un vivier criminel déstabilisateur de la région des Grands lacs », a également été dénoncée par le ministre.
Pourparlers de Kampala
Le porte-parole du gouvernement a, par ailleurs, évoqué les pourparlers de Kampala qui ont dépassé les 14 jours de délai imparti par les Chefs d’Etat de la CIRGL, en raison des contradictions.
« Le facilitateur a provoqué notre émoi en explorant des pistes qui nous apparaissent comme s’écartant des principes sur lesquels se fonde l’ordre constitutionnel en vigueur dans notre pays et le droit international », a indiqué M. Lambert Mende.
Il s’est interrogé sur l’opportunité, pour le gouvernement congolais, de poursuivre ces pourparlers à la suite des propos mensongers et méprisants de deux leaders du mouvement rebelle au quotidien belge « Le Soir » du 08 octobre dernier, servant à l’opinion « une énième version des raisons de la guerre menée par le M23 et attribuant au gouvernement congolais la responsabilité de toutes les turpitudes de ce dernier ».
« Les négociations reprennent ce mardi. Il y a risque de faire le constat de carence, et par souci de préserver des vies humaines, on passera au désarmement forcé », a déclaré en substance le ministre en réponse à une question.
En ce moment où les Congolais se mobilisent pour consolider leur unité dans la lutte contre les agresseurs et leurs affidés, ceux qui, dans cette région des Grands Lacs, croient encore pouvoir rééditer les tristes exploits d’un certain Adolf Hitler en Autriche ou en Pologne au début de la seconde guerre mondiale ont du souci à se faire.
La RDC est déterminée à faire payer cher cette forfaiture », a conclu le ministre.
Le gouvernement condamne les tirs du M23 contre un hélicoptère de la Monusco
Le gouvernement congolais condamne les tirs du M23 contre un hélicoptère de la Monusco vendredi dernier à Rumangabo au Nord-Kivu.
Le porte-parole, Lambert Mende a estimé lundi 14 que cette attaque de la rébellion constituait une violation flagrante du droit international. « Parelle attaque qui cible les forces des Nations Unies est assimilée à un crime de guerre aux termes des conventions de Genève et de tous les protocoles additionnels à ces conventions ».
« Nous appelons donc la communauté internationale à y répondre par des sanctions appropriées », a déclaré le ministre au cours de sa conférence de presse tenue à Kinshasa.
Selon Lambert Mende, les tirs du M23 contre l’hélicoptère de la Monusco violent également les décisions des Etats membres de la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) qui, lors du dernier sommet de Kampala, ont exigé à cette rébellion de mettre fin à toute activité militaire.
Texte intégral de la Conférence de presse du Porte-parole du Gouvernement:
LES TIRS SUR L’HELICOPTERE DE LA MONUSCO : UN NOUVEAU CRIME DE GUERRE DU M23
Vous le savez déjà, un hélicoptère de la Monusco a été canardé vendredi 11 octobre dernier par des éléments du M23 près de Rumangabo au Nord-Kivu. Cette attaque a été confirmée par le M23 dont un porte-parole nous a même gratifié de précisions selon lesquelles c’est à la mitrailleuse que les rebelles ont attaqué l’appareil qu’ils avaient pris pour un aéronef des FARDC.
Cette déclaration va à contresens des propos du même porte-parole du M23 selon lesquels l’hélicoptère ciblé survolait la zone à très basse altitude. Si tel était le cas, l’hélicoptère était donc très identifiable.
Le M23 a en outre expliqué son geste par le fait que l’hélicoptère de la MONUSCO suivait un itinéraire différent de celui emprunté habituellement par les vols de reconnaissance de la Mission.
Cela n’est pas une cause de justification des tirs car aucune portion de l’espace aérien congolais n’est interdite à la mission des Nations Unies ni soumis à une autorisation préalable du M23.
Le Gouvernement de la RDC condamne cet acte qui constitue une violation flagrante du Droit International. Pareil attaque ciblant les forces des Nations Unies est assimilée à un crime de guerre aux termes des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels. Il importe que la communauté internationale y réponde par des sanctions appropriées.
Cet acte d’agression de la mission onusienne par le M23 vendredi dernier constitue aussi une violation flagrante des décisions des Etats membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) qui, lors du dernier sommet de Kampala, ont exigé à ce groupe armé, de mettre fin à toute activité militaire.
Le Gouvernement de la RDC exprime toute sa solidarité avec la MONUSCO et sa Brigade Internationale d’Intervention dont elle apprécie la persévérance dans l’accomplissement de sa mission de protection des populations civiles du Nord-Kivu qui ploient depuis plus d’une année sous le joug des forces négatives du M23.
Dans cette optique, nous saluons la décision de déployer le maximum du personnel de la MONUSCO à l’Est de la RDC et nous promettons une collaboration franche et loyale sur terrain au Général Abdalah Wafi qui vient d’être désigné Représentant spécial adjoint du SG en charge de l’Est.
II. NÉCESSITÉ DES SANCTIONS DISSUASIVES ET CRÉDIBLES
Il y a quelques jours, faisant écho à l’injonction du sommet de la CIRGL, le M23 avait lui-même annoncé sa décision de déposer les armes et le retour de ses membres à la vie civile.
À ce jour, les Congolais écœurés constatent que contrairement à cet engagement solennel, les mutins ont continué à se renforcer militairement, notamment en recrutant des nouveaux combattants, dont des enfants, surtout au Rwanda, ainsi que l’ont certifié la société civile du Nord-Kivu et les chefs de la MONUSCO.
À la suite de quoi, le gouvernement des Etats Unis a annoncé des sanctions contre le Rwanda pour avoir contribué à ces nouveaux recrutement d’enfants – soldats.
L’efficacité de la stabilisation de la région des Grands Lacs commande que les Nations Unies et tous les autres membres de la Communauté internationale rompent avec l’indifférence et qu’ils se joignent à cette réprobation du mépris du droit international et de la vie humaine affiché par ceux qui ont créé et soutiennent la force négative M23.
C’est le lieu pour le gouvernement de la RDC d’appeler la conscience universelle à se montrer intraitable face à l’entêtement du M23 et de ses maîtres à penser au Rwanda.
Le dernier fait à cet égard est cette transplantation irrégulière de plusieurs centaines de personnes non identifiées du Rwanda vers la partie occupée du territoire de Rutshuru par le gouvernement de ce pays voisin et le M23 ; des personnes présentées comme des réfugiés congolais soudainement tellement pressés de rentrer chez eux que les combats qu’ils avaient fui et qui sont toujours en cours dans cette zone n’effraieraient plus. Une véritable histoire à dormir debout.
Pour mémoire, alors qu’il existe un accord tripartite RDC-Rwanda-HCR en bonne et due forme qui encadre le rapatriement de cette catégorie de nos concitoyens, la décision de Kigali d’organiser ce soi-disant rapatriement à l’insu de son partenaire, la RDC, dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle la première concernée soulève pas mal de questionnements.
La très organisée société civile du Nord-Kivu vient d’attirer l’attention sur des données tendant à indiquer qu’il s’agirait de personnes de nationalité rwandaise récemment expulsées de la Tanzanie et qui seraient encadrées par des personnes armées qui pourraient être des officiels rwandais en mission très spéciale.
Notre Gouvernement qui prend au sérieux ces indications est occupé à les vérifier mais le silence de nos collègues rwandais à ce sujet n’est pas très rassurant.
Il est désagréable dans ces circonstances de constater que l’activisme criminel du M23 se trouve parfois encouragé par les messages contradictoires émis par un certain nombre de nos partenaires.
Dire comme on l’entend trop souvent que le M23 n’est pas la seule force négative dans la région, que la solution militaire n’est pas possible pour pacifier le Kivu, ou encore qu’il faut réintégrer inconditionnellement tous les mutins du M23 au sein des FARDC, est contreproductif au regard des efforts de dissuasion qui sont les plus efficients dans le cas d’espèce.
De tels messages envoient le mauvais signal de l’impunité et de la prime à la criminalité dont on sait qu’elles sont les principaux vecteurs des fléaux des séditions et des sévices dans notre pays. Plus de fermeté s’impose dans l’application de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité qui exige expressis verbis l’éradication des forces négatives M23 et autres.
Tout message équivoque à l’égard des groupes armés irréguliers, quels qu’ils soient, est un encouragement à persévérer dans les pratiques négatives auxquelles elles s’adonnent.
Il est souhaitable que nos partenaires de la communauté internationale soient plus attentifs à cet aspect des choses.
III. RÉCIDIVISME ET IMPÉNITENCE DU M23
Faisant continuellement fi des recommandations et décisions des Chefs d’Etat de la CIRGL, les rebelles du M23 ont jusqu’à ce jour, poursuivi leurs activités militaires à partir de bases arrière situées principalement au Rwanda.
Leurs positions dans de localités occupées du Nord-Kivu continuent à être renforcées, des trous de fusiliers continuent à être creusés, des renforts en hommes, parmi lesquels des enfants soldats continuent à affluer du Rwanda. Si ce n’est pas pour relancer l’agression, on se demande bien pourquoi.
Sur le recrutement d’enfants soldats, qui constitue un crime de guerre sanctionné par le droit international depuis l’entrée en vigueur de la Cour Pénale Internationale en 2002, les rapports de la société civile locale et des ONG internationales sont explicites et corroborent les observations de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) et de nos services.
Tous ceux qui, au Rwanda, s’évertuent à apporter appui et soutien à ces recrutements d’adultes ou d’enfants pour la déstabilisation de la RDC bafouent l’Accord-cadre d’Addis-Abeba dont ce pays, membre des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CIRGL est signataire.
De plus, ils foulent aux pieds les lois internationales qui interdisent strictement l’utilisation d’enfants dans des conflits armés.
Ici également, comme dans plusieurs autres cas, il faut, hélas, déplorer la complaisance de la communauté internationale qui s’illustre par une application sélective des sanctions contre ceux de ses membres en conflit avec le droit international.
Une situation de deux poids deux mesures que le Président de la République, Joseph Kabila, a eu à dénoncer à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New York.
Le silence observé à ce sujet entretient une dangereuse zone de non droit qui est un vivier criminel déstabilisateur de la région des Grands Lacs.
Cet état des choses est entretenu par les réactions disparates illustrées par l’adoption d’une multitude de résolutions et recommandations dont la mise en application est fragilisée par une multitude d’exceptions et d’arrangements ponctuels en sens contraire qui se substituent aussitôt auxdites résolutions et recommandations.
Pour le gouvernement congolais, il n’est pas possible d’assurer une protection universelle crédible des enfants contre leur recrutement dans les groupes armés si un tel recrutement est condamné dans certains pays et toléré dans d’autres.
On ne peut sérieusement vouloir instaurer la paix dans la région des Grands Lacs si, dans le même temps, on ne sanctionne que du bout des lèvres ceux qui créent et entretiennent délibérément le M23 au Nord Kivu et qui, depuis quelques mois, s’efforcent, selon tous les renseignements disponibles, de lancer toujours au départ du Rwanda une offensive de déstabilisation de la province du Sud-Kivu avec d’autres groupes criminels qu’ils organisent.
Nous sommes suffisamment au fait de ces manœuvres. Le Sud Kivu sera défendu comme il se doit.
IV. KAMPALA ET LES CONCERTATIONS NATIONALES
Quelques contradictions ont émaillé ces derniers jours les pourparlers de Kampala entre le gouvernement de la RDC et le M23. Ces contradictions ont prolongé lesdits pourparlers au-delà des délais prévus. O a eu parfois l’impression que les éléments du M23 n’ont demandé ces pourparlers que pour gagner du temps. Le Gouvernement estime à ce jour avoir été jusqu’au bout de sa bonne foi en donnant tout ce qu’il était possible de donner sans sacrifier l’existence même de la RDC.
Il a ainsi :
accepter de poursuivre les pourparlers au-delà de tous les délais prévus à cette fin,
accepter de prendre en charge toutes les dépenses des pourparlers aux frais du Trésor,
déférer à la demande des Chefs d’Etats de la CIRGL d’observer une retenue sur le théâtre des opérations militaires pendant la durée des pourparlers,
clarifier les détails de la réponse institutionnelle à la requête du M23 pour l’amnistie et l’intégration au sein des FARDC en fournissant des listes de personnes non éligibles d’où il ressort que le plus grand nombre des membres de ce groupe bénéficiera de l’amnistie et sera éligible, le cas échéant à l’intégration dans les FARDC aux conditions de tous les autres citoyens.
Nous estimons avoir fait notre part en remettant à la facilitation ougandaise les conclusions que nous inspiré les propositions du M23. Alors que nous attendons le document de synthèse intégrant nos vues et celles des éléments du M23.
Dans une tentative peut–être un peu trop volontariste de réaliser cette synthèse, le facilitateur a provoqué notre émoi en explorant des pistes qui nous apparaissaient comme s’écartant des principes sur lesquels se fonde l’ordre constitutionnel en vigueur dans notre pays et le droit international. Nous n’en sommes pas encore arrivés à nous en formaliser au point de dénoncer la facilitation.
Depuis la réussite des Concertations Nationales au cours desquelles les Congolais ont démontré qu’ils avaient encore la capacité de trouver tout seuls les chemins de l’unité et de la cohésion, d’aucuns ne cessent d’interpeller le Gouvernement quant à l’opportunité de la poursuite des pourparlers de Kampala surtout après la forclusion du délai de 14 jours fixés par le Sommet de la CIRGL.
Notre réponse définitive sera connue après la prochaine évaluation de ces pourparlers que nous mènerons ensemble avec ceux qui les avaient initié, à savoir les Chefs d’Etats de la CIRGL. Entretemps, la délégation du Gouvernement continuera à rechercher à un point de chute qui n’énerve ni la souveraineté, ni les lois de notre pays.
Il faut dire que nous partageons les préoccupations de ceux qui n’attendent plus grand chose de ces pourparlers après avoir entendu les propos mensongers, discourtois et méprisants tenus par deux responsables du M23, Messieurs René Abandi et Roger Lumbala, qui se trouvent être respectivement chef et chef adjoint de la délégation de ce groupe armé aux pourparlers de Kampala.
Alors que les parties à ces pourparlers s’étaient engagés réciproquement à ne pas compromettre les chances d’aboutissement de ces derniers par des déclarations intempestives aux médias, René Abandi, chef de la délégation rebelle a livré dernièrement ce qu’il a appelé ses quatre vérités à l’excellente journaliste belge Colette Braeckman qui les a affichées dans la livraison du 08 octobre du quotidien Le Soir de Bruxelles.
En fait de vérités, il a servi à l’opinion une énième version des raisons de la guerre menée par le M23, attribuant au Gouvernement congolais la responsabilité de toutes les turpitudes de ce dernier.
Quant à son adjoint Roger Lumbala, la bienséance m’interdit de répéter ici les propos orduriers propres aux bas fonds des caniveaux, qu’il a prononcés envers le Chef de l’Etat.
Ces saillies médiatiques apparaissent à l’analyse comme des roulements de mécaniques pour servir une stratégie de diversion au moment où nos services viennent d’établir avec certitude que les mentors du M23 au Rwanda s’apprêtent à lancer une nouvelle offensive terroriste au Sud Kivu.
C’est le lieu de rappeler aux uns et aux autres cette vérité indiscutable selon laquelle la tyrannie est toujours limitée par l’endurance des victimes.
En ce moment où les Congolais se mobilisent pour consolider leur unité dans la lutte contre les agresseurs et leurs affidés, ceux qui, dans cette région des Grands Lacs, croient encore pouvoir rééditer les tristes exploits d’un certain Adolf Hitler en Autriche ou en Pologne au début de la seconde guerre mondiale ont du souci à se faire.
La République Démocratique du Congo est déterminé à faire payer cher cette forfaiture.
Je vous remercie.
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté
Porte-parole du Gouvernement
_____________
IKAZE IWACU
Source: Congosynthèse
Le ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga, a accusé lundi les mentors du M23 au Rwanda « de concocter depuis quelques mois, au départ du Rwanda, une offensive de déstabilisation de la province du Sud-Kivu avec d’autres groupes criminels ».
Lambert Mende Omalanga, ministre des medias et porte parole du gouvernement de la RDC
M. Mende, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse, a averti que le Sud-Kivu sera défendu comme il se doit. Il a, en outre, accusé le M23 de poursuivre ses activités militaires à partir des bases-arrière situées principalement au Rwanda, de renforcer ses positions dans le Nord-Kivu et d’obtenir des renforts en hommes parmi lesquels des enfants soldats.
« L’efficacité de la stabilisation de la région de Grands Lacs commande que les Nations Unies et tous les autres membres de la communauté internationale rompent avec l’indifférence et qu’ils se joignent à cette réprobation du mépris du droit international et de la vie humaine affiché par ceux qui l’ont créé et sanctionnent la force négative M23 », a dit le ministre.
Stigmatisant l’entêtement du M23 et de ses maîtres à penser, le porte parole du gouvernement a dénoncé la transplantation de plusieurs centaines de personnes non identifiées du Rwanda vers la partie occupée du territoire de Rutshuru par le gouvernement rwandais et le M23 à l’insu de son partenaire la RDC.
Il s’agirait, a affirmé le ministre Mende, des personnes de nationalité rwandaise récemment expulsées de Tanzanie et qui seraient encadrées par des personnes armées.
Lambert Mende a imputé l’activisme criminel du M23 aux messages contradictoires émis par un certain nombre de nos partenaires « qui envoient un mauvais signal de l’impunité et de la prime à la criminalité, du fléau des séditions et des services dans le pays ».
L’application sélective des sanctions contre les membres du M23 en conflit avec le droit international qui entretiendrait, selon le ministre, « une dangereuse zone de non droit qui est un vivier criminel déstabilisateur de la région des Grands lacs », a également été dénoncée par le ministre.
Pourparlers de Kampala
Le porte-parole du gouvernement a, par ailleurs, évoqué les pourparlers de Kampala qui ont dépassé les 14 jours de délai imparti par les Chefs d’Etat de la CIRGL, en raison des contradictions.
« Le facilitateur a provoqué notre émoi en explorant des pistes qui nous apparaissent comme s’écartant des principes sur lesquels se fonde l’ordre constitutionnel en vigueur dans notre pays et le droit international », a indiqué M. Lambert Mende.
Il s’est interrogé sur l’opportunité, pour le gouvernement congolais, de poursuivre ces pourparlers à la suite des propos mensongers et méprisants de deux leaders du mouvement rebelle au quotidien belge « Le Soir » du 08 octobre dernier, servant à l’opinion « une énième version des raisons de la guerre menée par le M23 et attribuant au gouvernement congolais la responsabilité de toutes les turpitudes de ce dernier ».
« Les négociations reprennent ce mardi. Il y a risque de faire le constat de carence, et par souci de préserver des vies humaines, on passera au désarmement forcé », a déclaré en substance le ministre en réponse à une question.
En ce moment où les Congolais se mobilisent pour consolider leur unité dans la lutte contre les agresseurs et leurs affidés, ceux qui, dans cette région des Grands Lacs, croient encore pouvoir rééditer les tristes exploits d’un certain Adolf Hitler en Autriche ou en Pologne au début de la seconde guerre mondiale ont du souci à se faire.
La RDC est déterminée à faire payer cher cette forfaiture », a conclu le ministre.
Le gouvernement condamne les tirs du M23 contre un hélicoptère de la Monusco
Le gouvernement congolais condamne les tirs du M23 contre un hélicoptère de la Monusco vendredi dernier à Rumangabo au Nord-Kivu.
Le porte-parole, Lambert Mende a estimé lundi 14 que cette attaque de la rébellion constituait une violation flagrante du droit international. « Parelle attaque qui cible les forces des Nations Unies est assimilée à un crime de guerre aux termes des conventions de Genève et de tous les protocoles additionnels à ces conventions ».
« Nous appelons donc la communauté internationale à y répondre par des sanctions appropriées », a déclaré le ministre au cours de sa conférence de presse tenue à Kinshasa.
Selon Lambert Mende, les tirs du M23 contre l’hélicoptère de la Monusco violent également les décisions des Etats membres de la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) qui, lors du dernier sommet de Kampala, ont exigé à cette rébellion de mettre fin à toute activité militaire.
Texte intégral de la Conférence de presse du Porte-parole du Gouvernement:
LES TIRS SUR L’HELICOPTERE DE LA MONUSCO : UN NOUVEAU CRIME DE GUERRE DU M23
Vous le savez déjà, un hélicoptère de la Monusco a été canardé vendredi 11 octobre dernier par des éléments du M23 près de Rumangabo au Nord-Kivu. Cette attaque a été confirmée par le M23 dont un porte-parole nous a même gratifié de précisions selon lesquelles c’est à la mitrailleuse que les rebelles ont attaqué l’appareil qu’ils avaient pris pour un aéronef des FARDC.
Cette déclaration va à contresens des propos du même porte-parole du M23 selon lesquels l’hélicoptère ciblé survolait la zone à très basse altitude. Si tel était le cas, l’hélicoptère était donc très identifiable.
Le M23 a en outre expliqué son geste par le fait que l’hélicoptère de la MONUSCO suivait un itinéraire différent de celui emprunté habituellement par les vols de reconnaissance de la Mission.
Cela n’est pas une cause de justification des tirs car aucune portion de l’espace aérien congolais n’est interdite à la mission des Nations Unies ni soumis à une autorisation préalable du M23.
Le Gouvernement de la RDC condamne cet acte qui constitue une violation flagrante du Droit International. Pareil attaque ciblant les forces des Nations Unies est assimilée à un crime de guerre aux termes des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels. Il importe que la communauté internationale y réponde par des sanctions appropriées.
Cet acte d’agression de la mission onusienne par le M23 vendredi dernier constitue aussi une violation flagrante des décisions des Etats membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) qui, lors du dernier sommet de Kampala, ont exigé à ce groupe armé, de mettre fin à toute activité militaire.
Le Gouvernement de la RDC exprime toute sa solidarité avec la MONUSCO et sa Brigade Internationale d’Intervention dont elle apprécie la persévérance dans l’accomplissement de sa mission de protection des populations civiles du Nord-Kivu qui ploient depuis plus d’une année sous le joug des forces négatives du M23.
Dans cette optique, nous saluons la décision de déployer le maximum du personnel de la MONUSCO à l’Est de la RDC et nous promettons une collaboration franche et loyale sur terrain au Général Abdalah Wafi qui vient d’être désigné Représentant spécial adjoint du SG en charge de l’Est.
II. NÉCESSITÉ DES SANCTIONS DISSUASIVES ET CRÉDIBLES
Il y a quelques jours, faisant écho à l’injonction du sommet de la CIRGL, le M23 avait lui-même annoncé sa décision de déposer les armes et le retour de ses membres à la vie civile.
À ce jour, les Congolais écœurés constatent que contrairement à cet engagement solennel, les mutins ont continué à se renforcer militairement, notamment en recrutant des nouveaux combattants, dont des enfants, surtout au Rwanda, ainsi que l’ont certifié la société civile du Nord-Kivu et les chefs de la MONUSCO.
À la suite de quoi, le gouvernement des Etats Unis a annoncé des sanctions contre le Rwanda pour avoir contribué à ces nouveaux recrutement d’enfants – soldats.
L’efficacité de la stabilisation de la région des Grands Lacs commande que les Nations Unies et tous les autres membres de la Communauté internationale rompent avec l’indifférence et qu’ils se joignent à cette réprobation du mépris du droit international et de la vie humaine affiché par ceux qui ont créé et soutiennent la force négative M23.
C’est le lieu pour le gouvernement de la RDC d’appeler la conscience universelle à se montrer intraitable face à l’entêtement du M23 et de ses maîtres à penser au Rwanda.
Le dernier fait à cet égard est cette transplantation irrégulière de plusieurs centaines de personnes non identifiées du Rwanda vers la partie occupée du territoire de Rutshuru par le gouvernement de ce pays voisin et le M23 ; des personnes présentées comme des réfugiés congolais soudainement tellement pressés de rentrer chez eux que les combats qu’ils avaient fui et qui sont toujours en cours dans cette zone n’effraieraient plus. Une véritable histoire à dormir debout.
Pour mémoire, alors qu’il existe un accord tripartite RDC-Rwanda-HCR en bonne et due forme qui encadre le rapatriement de cette catégorie de nos concitoyens, la décision de Kigali d’organiser ce soi-disant rapatriement à l’insu de son partenaire, la RDC, dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle la première concernée soulève pas mal de questionnements.
La très organisée société civile du Nord-Kivu vient d’attirer l’attention sur des données tendant à indiquer qu’il s’agirait de personnes de nationalité rwandaise récemment expulsées de la Tanzanie et qui seraient encadrées par des personnes armées qui pourraient être des officiels rwandais en mission très spéciale.
Notre Gouvernement qui prend au sérieux ces indications est occupé à les vérifier mais le silence de nos collègues rwandais à ce sujet n’est pas très rassurant.
Il est désagréable dans ces circonstances de constater que l’activisme criminel du M23 se trouve parfois encouragé par les messages contradictoires émis par un certain nombre de nos partenaires.
Dire comme on l’entend trop souvent que le M23 n’est pas la seule force négative dans la région, que la solution militaire n’est pas possible pour pacifier le Kivu, ou encore qu’il faut réintégrer inconditionnellement tous les mutins du M23 au sein des FARDC, est contreproductif au regard des efforts de dissuasion qui sont les plus efficients dans le cas d’espèce.
De tels messages envoient le mauvais signal de l’impunité et de la prime à la criminalité dont on sait qu’elles sont les principaux vecteurs des fléaux des séditions et des sévices dans notre pays. Plus de fermeté s’impose dans l’application de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité qui exige expressis verbis l’éradication des forces négatives M23 et autres.
Tout message équivoque à l’égard des groupes armés irréguliers, quels qu’ils soient, est un encouragement à persévérer dans les pratiques négatives auxquelles elles s’adonnent.
Il est souhaitable que nos partenaires de la communauté internationale soient plus attentifs à cet aspect des choses.
III. RÉCIDIVISME ET IMPÉNITENCE DU M23
Faisant continuellement fi des recommandations et décisions des Chefs d’Etat de la CIRGL, les rebelles du M23 ont jusqu’à ce jour, poursuivi leurs activités militaires à partir de bases arrière situées principalement au Rwanda.
Leurs positions dans de localités occupées du Nord-Kivu continuent à être renforcées, des trous de fusiliers continuent à être creusés, des renforts en hommes, parmi lesquels des enfants soldats continuent à affluer du Rwanda. Si ce n’est pas pour relancer l’agression, on se demande bien pourquoi.
Sur le recrutement d’enfants soldats, qui constitue un crime de guerre sanctionné par le droit international depuis l’entrée en vigueur de la Cour Pénale Internationale en 2002, les rapports de la société civile locale et des ONG internationales sont explicites et corroborent les observations de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) et de nos services.
Tous ceux qui, au Rwanda, s’évertuent à apporter appui et soutien à ces recrutements d’adultes ou d’enfants pour la déstabilisation de la RDC bafouent l’Accord-cadre d’Addis-Abeba dont ce pays, membre des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CIRGL est signataire.
De plus, ils foulent aux pieds les lois internationales qui interdisent strictement l’utilisation d’enfants dans des conflits armés.
Ici également, comme dans plusieurs autres cas, il faut, hélas, déplorer la complaisance de la communauté internationale qui s’illustre par une application sélective des sanctions contre ceux de ses membres en conflit avec le droit international.
Une situation de deux poids deux mesures que le Président de la République, Joseph Kabila, a eu à dénoncer à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations-Unies à New York.
Le silence observé à ce sujet entretient une dangereuse zone de non droit qui est un vivier criminel déstabilisateur de la région des Grands Lacs.
Cet état des choses est entretenu par les réactions disparates illustrées par l’adoption d’une multitude de résolutions et recommandations dont la mise en application est fragilisée par une multitude d’exceptions et d’arrangements ponctuels en sens contraire qui se substituent aussitôt auxdites résolutions et recommandations.
Pour le gouvernement congolais, il n’est pas possible d’assurer une protection universelle crédible des enfants contre leur recrutement dans les groupes armés si un tel recrutement est condamné dans certains pays et toléré dans d’autres.
On ne peut sérieusement vouloir instaurer la paix dans la région des Grands Lacs si, dans le même temps, on ne sanctionne que du bout des lèvres ceux qui créent et entretiennent délibérément le M23 au Nord Kivu et qui, depuis quelques mois, s’efforcent, selon tous les renseignements disponibles, de lancer toujours au départ du Rwanda une offensive de déstabilisation de la province du Sud-Kivu avec d’autres groupes criminels qu’ils organisent.
Nous sommes suffisamment au fait de ces manœuvres. Le Sud Kivu sera défendu comme il se doit.
IV. KAMPALA ET LES CONCERTATIONS NATIONALES
Quelques contradictions ont émaillé ces derniers jours les pourparlers de Kampala entre le gouvernement de la RDC et le M23. Ces contradictions ont prolongé lesdits pourparlers au-delà des délais prévus. O a eu parfois l’impression que les éléments du M23 n’ont demandé ces pourparlers que pour gagner du temps. Le Gouvernement estime à ce jour avoir été jusqu’au bout de sa bonne foi en donnant tout ce qu’il était possible de donner sans sacrifier l’existence même de la RDC.
Il a ainsi :
accepter de poursuivre les pourparlers au-delà de tous les délais prévus à cette fin,
accepter de prendre en charge toutes les dépenses des pourparlers aux frais du Trésor,
déférer à la demande des Chefs d’Etats de la CIRGL d’observer une retenue sur le théâtre des opérations militaires pendant la durée des pourparlers,
clarifier les détails de la réponse institutionnelle à la requête du M23 pour l’amnistie et l’intégration au sein des FARDC en fournissant des listes de personnes non éligibles d’où il ressort que le plus grand nombre des membres de ce groupe bénéficiera de l’amnistie et sera éligible, le cas échéant à l’intégration dans les FARDC aux conditions de tous les autres citoyens.
Nous estimons avoir fait notre part en remettant à la facilitation ougandaise les conclusions que nous inspiré les propositions du M23. Alors que nous attendons le document de synthèse intégrant nos vues et celles des éléments du M23.
Dans une tentative peut–être un peu trop volontariste de réaliser cette synthèse, le facilitateur a provoqué notre émoi en explorant des pistes qui nous apparaissaient comme s’écartant des principes sur lesquels se fonde l’ordre constitutionnel en vigueur dans notre pays et le droit international. Nous n’en sommes pas encore arrivés à nous en formaliser au point de dénoncer la facilitation.
Depuis la réussite des Concertations Nationales au cours desquelles les Congolais ont démontré qu’ils avaient encore la capacité de trouver tout seuls les chemins de l’unité et de la cohésion, d’aucuns ne cessent d’interpeller le Gouvernement quant à l’opportunité de la poursuite des pourparlers de Kampala surtout après la forclusion du délai de 14 jours fixés par le Sommet de la CIRGL.
Notre réponse définitive sera connue après la prochaine évaluation de ces pourparlers que nous mènerons ensemble avec ceux qui les avaient initié, à savoir les Chefs d’Etats de la CIRGL. Entretemps, la délégation du Gouvernement continuera à rechercher à un point de chute qui n’énerve ni la souveraineté, ni les lois de notre pays.
Il faut dire que nous partageons les préoccupations de ceux qui n’attendent plus grand chose de ces pourparlers après avoir entendu les propos mensongers, discourtois et méprisants tenus par deux responsables du M23, Messieurs René Abandi et Roger Lumbala, qui se trouvent être respectivement chef et chef adjoint de la délégation de ce groupe armé aux pourparlers de Kampala.
Alors que les parties à ces pourparlers s’étaient engagés réciproquement à ne pas compromettre les chances d’aboutissement de ces derniers par des déclarations intempestives aux médias, René Abandi, chef de la délégation rebelle a livré dernièrement ce qu’il a appelé ses quatre vérités à l’excellente journaliste belge Colette Braeckman qui les a affichées dans la livraison du 08 octobre du quotidien Le Soir de Bruxelles.
En fait de vérités, il a servi à l’opinion une énième version des raisons de la guerre menée par le M23, attribuant au Gouvernement congolais la responsabilité de toutes les turpitudes de ce dernier.
Quant à son adjoint Roger Lumbala, la bienséance m’interdit de répéter ici les propos orduriers propres aux bas fonds des caniveaux, qu’il a prononcés envers le Chef de l’Etat.
Ces saillies médiatiques apparaissent à l’analyse comme des roulements de mécaniques pour servir une stratégie de diversion au moment où nos services viennent d’établir avec certitude que les mentors du M23 au Rwanda s’apprêtent à lancer une nouvelle offensive terroriste au Sud Kivu.
C’est le lieu de rappeler aux uns et aux autres cette vérité indiscutable selon laquelle la tyrannie est toujours limitée par l’endurance des victimes.
En ce moment où les Congolais se mobilisent pour consolider leur unité dans la lutte contre les agresseurs et leurs affidés, ceux qui, dans cette région des Grands Lacs, croient encore pouvoir rééditer les tristes exploits d’un certain Adolf Hitler en Autriche ou en Pologne au début de la seconde guerre mondiale ont du souci à se faire.
La République Démocratique du Congo est déterminé à faire payer cher cette forfaiture.
Je vous remercie.
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté
Porte-parole du Gouvernement
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IKAZE IWACU
Source: Congosynthèse
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