jeudi 17 octobre 2013

RDC : Kanyamaroho est sous le feu de l'artillerie rebelle soutenue par le Rwanda

17/10/2013 

 

FARDC

Comme il fallait s'y attendre, la guerre a bien repris sur la route de Goma, précisément à Kanyamaroho, à seulement 15 km de cette métropole du Nord-Kivu. 


C'est hier mercredi 16 octobre que les rebelles du M23 ont donné l'assaut contre cette position stratégique tenue par les Fardc, car se trouvant sur la partie que contrôle le Gouvernement et qui ouvre un boulevard vers la ville volcanique. Le M23 a attaqué à l'artillerie lourde.

Des informations de sources crédibles font état de l'entrée en scène d'une compagnie d'appui lourdement armée venue du Rwanda et qui a pris part à cette opération musclée visant indiscutablement la ville de Goma pour faire pression sur le Gouvernement afin que ce dernier accorde les yeux fermés au M23 ses folles exigences formulées à Kampala. 


C'est donc Goma qui est visée par cette attaque de Kanyamaroho.

La ville est une nouvelle fois sous menace du M23 comme il y a quelque 2 mois lors des combats de Kibati au cours desquels les rebelles ont lancé des obus sur la population civile de la ville. 


Les Fardc, par leur porte-parole au Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli ont confirmé cette attaque du M23. C'était dur car Hamuli parle des combats rudes. Mais il n'en a pas donné de bilan qui sera certainement lourd. Toutefois, l’Armée régulière a réussi à repousser cette attaque et reprendre l'initiative sur le terrain.

Quant à la colonne d'hommes venue du Rwanda pour appuyer cette opération, Olivier Hamuli confirme aussi, mais il se réserve de dire s’il s'agissait des Rwandais qui ont traversé la frontière. Qu'importe ! 


L'information est qu'une unité d'appui est partie du Rwanda pour participer à l'attaque de Kanyamaroho en Rdc, ce qui est une violation de la Charte de l'Onu, celle de l'UA et aussi de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba qu'a signé le Rwanda et qui lui interdit une telle intervention en Rdc.

Côté M23, il y a un autre son de cloche. Comme d'ordinaire le mouvement rebelle, par la bouche de son Président, Bertrand Bisimwa a donné de la voix. Pour le M23, ce sont les Fardc qui les ont attaquées sur plusieurs positions de manière généralisée. Eux n'ont fait que se défendre.

Par ailleurs, les rebelles soutiennent que les gouvernementaux qui étaient déjà inscrits dans la logique de la reprise de la guerre l'avaient bien programmée et c'est hier qu'ils sont passés à l'action en lançant des attaques sur leur «territoire» que le Gouvernement a violé. 


Et pince-sans- rire le président postiche du M23, Bertrand Bisimwa donne un ultimatum de 48 heures aux Fardc pour dégager des positions qu'ils occupent indument.

DISCOURS DE VIPERE

Ce discours de vipère avec un culot désarmant dans la bouche de ceux qui devaient être déjà neutralisés si on avait appliqué la Résolution 2098 du Conseil de sécurité qui les traite de forces négatives à traquer au même titre que les FDLR, les ADF/NALU et la LRA, a conduit le porte-parole du Gouvernement congolais à sortir du bois et remettre les rebelles du M23 dans leur portion congrue. 


" Ce ne sont que des malfrats, des bandits qui parlent comme si eux étaient un Etat agressé par un autre. Pourront-ils nous dire où ils étaient élus et qui ils représentent ? " a tonné Lambert Mende en confirmant à son tour les combats de Kanyamaroho, à 15 km de Goma.

N'empêche, à Kampala, le M23, par son chef de délégation René Abandi, a saisi le médiateur ougandais, le Président Museveni pour l'informer de l'attaque généralisée dont son mouvement fait l'objet de la part des Fardc qui violent les directives des chefs d'États de la CIRGL. 


Mais cette requête fait sourire les observateurs lucides de la guerre de l'Est. Ils savent que c'est le M23 qui a toujours foulé aux pieds les directives de la CIRGL.

Lorsque celle-ci l'avait enjoint après leur retrait de Goma de se positionner à 20 km de la ville, eux ont installé leurs pénates à 7 km, puis à 10 d'où ils ont encore tenté une nouvelle prise de Goma. 


Quand ils ont lancé des obus sur la population civile de cette même ville de Goma, était-ce conforme aux directives des chefs d'Etats de la CIRGL? 

Tout récemment, les rebelles du M23 ont tiré sur un hélico de la Monusco. Cet acte est-il conforme aux directives de la CIRGL?

Goma, toujours Goma et encore Goma, la ville sur laquelle le M23 et le Rwanda veulent faire main basse malgré la présence des 3.000 hommes de la Brigade d'intervention de la Monusco qui apparemment ne les impressionne pas. 


La ville est toujours sous menace. Alors qu'à Kinshasa dans la classe politique, on se comporte comme si la paix au Nord-Kivu était déjà un acquis après les Concertations nationales.

La réalité est tout autre. La province est toujours sous contrôle par Ruthuru-Bunangana et les occupants n'entendent pas lever pied de si tôt. Sinon des renforts en hommes et en matériels militaires ne viendraient pas chaque jour du Rwanda. Signe justement que la paix est encore loin, bien loin.

Il faudra bien que dans la capitale, les politiciens reviennent à de meilleurs sentiments. 


Ils s'entredéchirent pour le partage d'un gâteau d'un pays menacé de balkanisation. Ils ont vite oublié que les Concertations qui viennent de se terminer et dont on attend des mesures de la bouche du chef de l'Etat avaient pour but de créer la cohésion nationale afin de faire barrage au plan de balkanisation concocté à Kigali et Kampala.

Comment y faire face dès lors que la cohésion en question n'est encore que du domaine des recommandations, donc des intentions dont aucune n'est encore mise en application. 


Sur la place politique de Kinshasa, il y a une sorte de branle bas de combat qui profite au M23 au Nord-Kivu. C'est au moment où une certaine attente tétanise les politiciens de Kinshasa plus préoccupés par des postes à engranger lors de la nouvelle répartition des cartes post-Concertations, que le M23 et le Rwanda se font entendre non loin de Goma, à Kanyamaroho. Un bon message pour les ramener à la raison. Il faut qu'à Kinshasa tout le monde se ressaisisse.
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[Kandolo M.] 

© KongoTimes

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