La solution à cette guerre sans fin ?
Que les Tutsis "congolais" retournent au Rwanda.
AFDL en 1996, RCD en 1998, UPC en 2002, CNDP en 2007, M23 en 2012 [tous les groupes rebelles nés dans le Nord-Kivu depuis 1996] : tous ces épisodes sanglants ont en commun la protection de la communauté tutsie "congolaise" – une communauté transplantée du Rwanda au Congo belge par la Belgique à l’époque coloniale.
Ces combats ont fait près de 5 millions de morts en terre congolaise ces quinze dernières années*. [Les précédents présidents] Mobutu et Laurent-Désiré Kabila sont morts directement ou indirectement en raison de leur ouverture aux Tutsis. [L’actuel président] Joseph Kabila pourrait y perdre la vie, sinon le pouvoir.
La déduction tient alors de la logique suivante : la communauté tutsie, tout au moins son élite, n’a jamais été prête pour l’intégration. Ce qui conforte la thèse de la recherche d’un Tutsiland qui se grefferait sur le territoire congolais au détriment, cela va de soi, du Kivu [la création d’un “Etat tutsi” est l’une des raisons avancées pour expliquer la formation de ces groupes armés].
Depuis l’indépendance, toutes les solutions préconisées se révèlent inadéquates. Nous pensons qu’il y en a une, jamais envisagée jusqu’à présent, qui mérite d’être mise sur la table des négociations : le retour à la mère patrie, le Rwanda.
Environ 2,8 millions, les Tutsis de la région des Grands Lacs sont, au dernier recensement, 1,2 million au Burundi, un peu plus de 1 million au Rwanda, 297 000 en RDC, 213 000 en Tanzanie et 4 000 en Ouganda.
Dès lors qu’elle s’estime en insécurité permanente en RDC, la communauté tutsie congolaise (297 000 âmes) trouverait bien sa place dans son pays d’origine. Sa chance, elle la tient de la présence de Paul Kagame à la tête du Rwanda [lui-même tutsi]. Demain, ce sera trop tard.
Voici en quoi consiste demain : le Rwanda finira, par le jeu démocratique libre fondé sur le principe “un homme, une voix”, par revoir la communauté hutue (85 % de la population) reprendre le pouvoir.
Donc, c’est maintenant ou jamais !
D’autant qu’avec le cycle des guerres qu’elle entretient dans sa terre de transplantation la communauté tutsie congolaise est en train de se priver de la confiance des Congolais non tutsis. Largement minoritaire, elle ne s’y sentira jamais en sécurité absolue.
Devant un danger commun, les provinces des Kivus vont faire bloc. Un peuple de près de 10 millions d’habitants dressés comme un seul homme contre les 1,3 million de Tutsis du Rwanda et de la RDC réunis !
Les Kivus, blessés dans leur chair à cause de la greffe d’un Tutsiland, s’estimeront en droit de récupérer par tous les moyens leur territoire.
Comme on peut s’en rendre compte, le retour des Tutsis de la RDC vers la mère patrie relève de l’évidence. C’est la solution idoine qui peut leur être proposée.
La communauté hutue du Rwanda n’y trouvera rien à redire puisque ces Tutsis sont partis du Rwanda par la volonté de la puissance coloniale et sont en droit d’y rentrer de leur propre volonté.
La mutinerie du M23 et le soupçon du soutien du Rwanda évoqué maintenant à haute voix par la communauté internationale créent l’occasion de lancer ce débat.
En faisant de leur retour à la mère patrie l’objectif premier de leurs revendications, les Tutsis congolais changeront le cours de l’Histoire.
Si le régime rwandais encourage leur réintégration, c’est qu’il est prêt pour leur retour à la mère patrie ; s’il s’y oppose, c’est qu’il n’a jamais voulu d’eux. Ce serait la preuve que Paul Kagame les instrumentalise pour les faire haïr des Congolais.
C’est le moment pour le leadership tutsi congolais de mettre Kigali à l’épreuve de la vérité.
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David Menge Onakaya
Le Potentiel
Note :* Estimation contestée avancée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
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