24/11/2013
Sultani MAKENGA (milieu) et Bertrand BISIMWA (droite)
Semaine décisive pour le médiateur, le président ougandais Yoweri Museveni, qui doit tout faire pour laver sa face et chercher à sortir dignement de ces pourparlers qui n’ont que trop duré, lui qui est accusé de soutenir les rebelles du M23.
Le décor est enfin planté, et la signature de la Déclaration finale n’est plus qu’une question d’heures. Certains membres du M23 se sont vus sans logement et d’autres ont été chassés de leurs chambres d’hôtel; car selon notre source, le Gouvernement de la République aurait soldé toute l’ardoise sans rallonge du budget.
A côté de cela, les membres du Secrétariat de la CIRGL ont vidé leurs bureaux, tout comme le Secrétariat de la Facilitation.
Cette semaine demeure très décisive ; une semaine de tous les enjeux pour le médiateur, le président ougandais Yoweri Museveni, qui doit tout faire pour laver sa face et chercher à sortir dignement de ces pourparlers qui n’ont que trop duré, lui qui est accusé par le Gouvernement de la République, les experts des Nations Unies et certaines Ong de soutenir les rebelles du M23.
Selon notre correspondant à Kampala, le décor est enfin planté pour la signature d’un communiqué des conclusions desdits pourparlers.
Pour ce faire, la délégation gouvernementale s’enrichit déjà de quelques membres de la sécurité, pendant que ceux qui ne sont pas essentiels sont rapatriés au pays.
Il sied de souligner que la semaine dernière a été très éprouvante pour certains membres du M23 qui se sont vus momentanément sans logement alors que d’autres pratiquement sont chassés de leurs chambres, car selon la même source, le Premier ministre Matata Ponyo aurait soldé toute l’ardoise sans rallonge du budget alloué aux pourparlers.
A côté de cela, nous apprenons aussi que les membres du Secrétariat de la CIRGL ont vidé leurs bureaux, tout comme le Secrétariat de la Facilitation. Voilà qui laisse croire à tout le monde que la clôture de ces travaux n’est plus qu’une question d’heures.
Entre-temps, les contacts sont toujours en cours entre le Gouvernement congolais et le Gouvernement ougandais pour dénouer cette crise du vocabulaire, du titre et trouver un consensus.
Un peu comme le disait le Facilitateur, après les ratés d’Entebbe au State House où le ministre congolais des Affaires étrangères avait refusé d’entrer dans la salle où se trouvait le président Yoweri Museveni pour signer un document que la Facilitation ougandaise avait caché à la Rd Congo, un consensus devait être rapidement trouvé pour éviter l’humiliation du président en exercice de la Conférence internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Bertrand Bisimwa isolé
Pour sa part, le président du M23, Bertrand Bisimwa, qui doit désormais faire face à une aile plus réaliste du même mouvement politico-militaire avait déclaré sur un média de Goma que le reste était à trouver entre l’Ouganda et la Rd Congo.
Disons que c’est la déclaration du Secrétaire permanent du M23, Kambasu Ngeve du 13 novembre 2013 qui avait une fois de plus condamné l’intransigeance de Bertrand Bisimwa.
« En notre qualité de Secrétaire Permanent du Bureau Politique du M23, Gestionnaire au quotidien des activités politiques du Mouvement et Négociateur principal du M23 aux pourparlers de Kampala, appuyé par des hauts cadres du Mouvement et d’autres négociateurs ici présents dont le Chef de Département des Affaires Politiques, nous avons pris une décision historique, en vue de décrisper cette crise qui a trop duré et donner une chance à la paix dans notre pays… », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que le seul point de divergence ayant conduit au blocage reste le titre à attribuer au document sanctionnant la fin des pourparlers de Kampala.
Et de continuer que la délégation de notre Gouvernement, au vu de l’évolution opérée sur le plan militaire et d’autres considérations sociopolitiques du moment, propose le terme Conclusions des pourparlers de Kampala entre le Gouvernement de la Rdc et le Mouvement du 23 mars [M23], tandis qu’ une minorité dans notre organisation tient mordicus au terme Accord de paix entre le Gouvernement de la RDC et le M23, mettant ainsi en péril la vie de toute une organisation et de toute une Nation.
Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, ne peut en aucun cas, à notre humble avis, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent.
Réalistes, Kambasu Ngeve et tous les hommes épris de réalisme, devant l’histoire et devant notre leur conscience, ont soutenu résolument la position émise par le Gouvernement de la RDC qui, de toute évidence, maîtrise tous les paramètres sociopolitiques du moment afin de donner une chance à la paix et de permettre à la Communauté Internationale qui appuie ce Processus de s’atteler sur d’autres questions importantes telle que la traque de toutes les forces négatives étrangères et nationales, en appui à notre Gouvernement, en vue de sécuriser définitivement l’Est de la RDC, d’aider à la mise en place des structures et des mécanismes convenus lors des pourparlers de Kampala et dans l’Accord cadre d’Addis-Abeba et ainsi permettre le retour dans la dignité de nos compatriotes réfugiés et déplacés internes, gage important pour la reconstruction de notre pays et la paix dans la Région des Grands Lacs.
Au-delà de cette déclaration, certaines bonnes consciences n’ont cessé d’insister sur la nécessité pour le Gouvernement de la République de demeurer prudent et de ne pas trop vite embrassé les réalistes de Kambasu Ngeve, d’autant plus que le M23 risque de ressembler à un serpent de milles têtes. Prenant alors l’exemple de son ancêtre, qu’est le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/Goma) de triste mémoire.
Pas d’intégration dans l’armée
Il sied de rappeler que la semaine dernière, Kinshasa et Kampala ont défrayé la chronique à travers des accusations et les Nations Unies étaient obligées de s’inviter dans le débat. Martin Köbler est vite entré dans la scène, demandant une solution politique, mais avec une nuance sur la terminologie du document final.
Disons que la Rd Congo a pesé de tout son poids et ne va signer qu’une déclaration des conclusions des pourparlers de Kampala qui comportera l’engagement du M23 de ne plus reprendre les armes, le cantonnement des militaires en Rd Congo avant leur démobilisation et une demande d’amnistie qui ne sera pas générale. C’est par la suite que la Rd Congo prendra acte de ces engagements et ce sera la fin.
A travers Lambert Mende, son porte-parole, le Gouvernement congolais dit qu’il n’acceptera pas l’intégration des éléments de l’ex-rébellion du M23 au sein des FARDC, cela d’autant plus qu’une telle intégration, individuelle ou collective, ne fait pas partie des obligations qui lui incombent aux termes des Pourparlers de Kampala.
Pour lui, la seule option qui a été retenue au cours de ces pourparlers concernant l’avenir de ces éléments est la démobilisation, suivie de la réinsertion sociale.
De même, le Gouvernement s’oppose à l’octroi d’une amnistie générale aux membres de l’ex-rébellion du M23. Il s’engage plutôt à proposer incessamment, au Parlement, un projet de loi d’Amnistie, pour faits de guerre et d’insurrection couvrant la période allant du 1er avril 2012 jusqu’à ce jour, en faveur de tout membre du M23 qui s’engagerait, individuellement et par écrit, à s’abstenir de manière permanente de recourir aux armes et/ou de participer à un mouvement insurrectionnel pour faire aboutir une quelconque revendication et qui accepterait que toute violation de cet engagement rende automatiquement caduque l’Amnistie ainsi accordée et disqualifie l’auteur de ladite violation du bénéfice de toute Amnistie ultérieure.
_______
[L’Avenir]
Sultani MAKENGA (milieu) et Bertrand BISIMWA (droite)
Semaine décisive pour le médiateur, le président ougandais Yoweri Museveni, qui doit tout faire pour laver sa face et chercher à sortir dignement de ces pourparlers qui n’ont que trop duré, lui qui est accusé de soutenir les rebelles du M23.
Le décor est enfin planté, et la signature de la Déclaration finale n’est plus qu’une question d’heures. Certains membres du M23 se sont vus sans logement et d’autres ont été chassés de leurs chambres d’hôtel; car selon notre source, le Gouvernement de la République aurait soldé toute l’ardoise sans rallonge du budget.
A côté de cela, les membres du Secrétariat de la CIRGL ont vidé leurs bureaux, tout comme le Secrétariat de la Facilitation.
Cette semaine demeure très décisive ; une semaine de tous les enjeux pour le médiateur, le président ougandais Yoweri Museveni, qui doit tout faire pour laver sa face et chercher à sortir dignement de ces pourparlers qui n’ont que trop duré, lui qui est accusé par le Gouvernement de la République, les experts des Nations Unies et certaines Ong de soutenir les rebelles du M23.
Selon notre correspondant à Kampala, le décor est enfin planté pour la signature d’un communiqué des conclusions desdits pourparlers.
Pour ce faire, la délégation gouvernementale s’enrichit déjà de quelques membres de la sécurité, pendant que ceux qui ne sont pas essentiels sont rapatriés au pays.
Il sied de souligner que la semaine dernière a été très éprouvante pour certains membres du M23 qui se sont vus momentanément sans logement alors que d’autres pratiquement sont chassés de leurs chambres, car selon la même source, le Premier ministre Matata Ponyo aurait soldé toute l’ardoise sans rallonge du budget alloué aux pourparlers.
A côté de cela, nous apprenons aussi que les membres du Secrétariat de la CIRGL ont vidé leurs bureaux, tout comme le Secrétariat de la Facilitation. Voilà qui laisse croire à tout le monde que la clôture de ces travaux n’est plus qu’une question d’heures.
Entre-temps, les contacts sont toujours en cours entre le Gouvernement congolais et le Gouvernement ougandais pour dénouer cette crise du vocabulaire, du titre et trouver un consensus.
Un peu comme le disait le Facilitateur, après les ratés d’Entebbe au State House où le ministre congolais des Affaires étrangères avait refusé d’entrer dans la salle où se trouvait le président Yoweri Museveni pour signer un document que la Facilitation ougandaise avait caché à la Rd Congo, un consensus devait être rapidement trouvé pour éviter l’humiliation du président en exercice de la Conférence internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Bertrand Bisimwa isolé
Pour sa part, le président du M23, Bertrand Bisimwa, qui doit désormais faire face à une aile plus réaliste du même mouvement politico-militaire avait déclaré sur un média de Goma que le reste était à trouver entre l’Ouganda et la Rd Congo.
Disons que c’est la déclaration du Secrétaire permanent du M23, Kambasu Ngeve du 13 novembre 2013 qui avait une fois de plus condamné l’intransigeance de Bertrand Bisimwa.
« En notre qualité de Secrétaire Permanent du Bureau Politique du M23, Gestionnaire au quotidien des activités politiques du Mouvement et Négociateur principal du M23 aux pourparlers de Kampala, appuyé par des hauts cadres du Mouvement et d’autres négociateurs ici présents dont le Chef de Département des Affaires Politiques, nous avons pris une décision historique, en vue de décrisper cette crise qui a trop duré et donner une chance à la paix dans notre pays… », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que le seul point de divergence ayant conduit au blocage reste le titre à attribuer au document sanctionnant la fin des pourparlers de Kampala.
Et de continuer que la délégation de notre Gouvernement, au vu de l’évolution opérée sur le plan militaire et d’autres considérations sociopolitiques du moment, propose le terme Conclusions des pourparlers de Kampala entre le Gouvernement de la Rdc et le Mouvement du 23 mars [M23], tandis qu’ une minorité dans notre organisation tient mordicus au terme Accord de paix entre le Gouvernement de la RDC et le M23, mettant ainsi en péril la vie de toute une organisation et de toute une Nation.
Ce jeu de vocabulaire, certes avec des implications politiques, ne peut en aucun cas, à notre humble avis, conduire à un suicide collectif pour notre organisation et des milliers des membres qui la composent.
Réalistes, Kambasu Ngeve et tous les hommes épris de réalisme, devant l’histoire et devant notre leur conscience, ont soutenu résolument la position émise par le Gouvernement de la RDC qui, de toute évidence, maîtrise tous les paramètres sociopolitiques du moment afin de donner une chance à la paix et de permettre à la Communauté Internationale qui appuie ce Processus de s’atteler sur d’autres questions importantes telle que la traque de toutes les forces négatives étrangères et nationales, en appui à notre Gouvernement, en vue de sécuriser définitivement l’Est de la RDC, d’aider à la mise en place des structures et des mécanismes convenus lors des pourparlers de Kampala et dans l’Accord cadre d’Addis-Abeba et ainsi permettre le retour dans la dignité de nos compatriotes réfugiés et déplacés internes, gage important pour la reconstruction de notre pays et la paix dans la Région des Grands Lacs.
Au-delà de cette déclaration, certaines bonnes consciences n’ont cessé d’insister sur la nécessité pour le Gouvernement de la République de demeurer prudent et de ne pas trop vite embrassé les réalistes de Kambasu Ngeve, d’autant plus que le M23 risque de ressembler à un serpent de milles têtes. Prenant alors l’exemple de son ancêtre, qu’est le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/Goma) de triste mémoire.
Pas d’intégration dans l’armée
Il sied de rappeler que la semaine dernière, Kinshasa et Kampala ont défrayé la chronique à travers des accusations et les Nations Unies étaient obligées de s’inviter dans le débat. Martin Köbler est vite entré dans la scène, demandant une solution politique, mais avec une nuance sur la terminologie du document final.
Disons que la Rd Congo a pesé de tout son poids et ne va signer qu’une déclaration des conclusions des pourparlers de Kampala qui comportera l’engagement du M23 de ne plus reprendre les armes, le cantonnement des militaires en Rd Congo avant leur démobilisation et une demande d’amnistie qui ne sera pas générale. C’est par la suite que la Rd Congo prendra acte de ces engagements et ce sera la fin.
A travers Lambert Mende, son porte-parole, le Gouvernement congolais dit qu’il n’acceptera pas l’intégration des éléments de l’ex-rébellion du M23 au sein des FARDC, cela d’autant plus qu’une telle intégration, individuelle ou collective, ne fait pas partie des obligations qui lui incombent aux termes des Pourparlers de Kampala.
Pour lui, la seule option qui a été retenue au cours de ces pourparlers concernant l’avenir de ces éléments est la démobilisation, suivie de la réinsertion sociale.
De même, le Gouvernement s’oppose à l’octroi d’une amnistie générale aux membres de l’ex-rébellion du M23. Il s’engage plutôt à proposer incessamment, au Parlement, un projet de loi d’Amnistie, pour faits de guerre et d’insurrection couvrant la période allant du 1er avril 2012 jusqu’à ce jour, en faveur de tout membre du M23 qui s’engagerait, individuellement et par écrit, à s’abstenir de manière permanente de recourir aux armes et/ou de participer à un mouvement insurrectionnel pour faire aboutir une quelconque revendication et qui accepterait que toute violation de cet engagement rende automatiquement caduque l’Amnistie ainsi accordée et disqualifie l’auteur de ladite violation du bénéfice de toute Amnistie ultérieure.
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[L’Avenir]
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