mardi 5 novembre 2013

La Centrafrique au bord du gouffre

4 novembre, 2013


Des soldats de la Séléka

La République Centrafricaine est de nouveau dans la tourmente, avec les dernières violences à l’Ouest du pays.

Beaucoup d’observateurs, dont les Nations-Unies s’inquiètent d’une catastrophe humanitaire, ainsi qu’une généralisation des affrontements intercommunautaires.
 
Les forces de l’ex-coalition rebelle Seleka qui avaient pris d'assaut Bangui sont accusées d’exactions et de violations des droits humains.

Amnesty International décrit dans un rapport publié le 28 Octobre des «violations des droits de l'homme sans précédent » commises par ces forces.

Le climat dans la capitale, Bangui, est tendue.

Les gens qui vivent dans des quartiers comme Boyrabe , considérés comme étant pro - Bozizé, sont toujours à l'affût depuis les derniers combats qui ont éclaté en Août , lorsque les éléments de Séléka ont envahi la localité pour, disent-ils, chercher des armes .

Plusieurs personnes ont alors été tuées et des milliers ont dû fuir. Beaucoup sont par la suite revenues, mais elles continuent de vivre dans la peur.

Les incidents entre civils et membres de l’ex-Séléka intégrés dans l’armée se multiplient, de même que les bavures.

Amnesty ajoute dans son rapport : "Le désespoir de la population est plus profond que jamais en raison des violations persistantes et généralisées des droits de l'homme, qui peuvent constituer des crimes de guerre et crimes contre l'humanité" 


Le président Djotodia rassure


Le président Michel Djotodia

Et pourtant, le président par intérim Michel Djotodia a tenté de rassurer la communauté internationale en annonçant la dissolution de la coalition rebelle qui l'a mis dans au pouvoir.

La plupart des ex-rebelles ont été officiellement désarmés et cantonnés dans des casernes militaires.

Cependant, beaucoup croient que la mesure prise par le président est plus symbolique qu'autre chose, et que les anciens membres de Séléka , qui composent la majorité de l'armée actuelle , continuent leurs exactions contre les populations civiles.

Face à ces multiples exactions, des groupes d’auto-défense se sont créées, notamment à l’Ouest et dans le Nord-Ouest, pour faire face aux ex-rebelles, mais aussi pour s’en prendre aux Musulmans, une communauté dont sont issus la majorité de éléments de Séléka.

Ces groupes « anti- balaka " sont aussi accusés de commettre des violations graves des droits de l’homme.

Aujourd’hui, le glissement du conflit centrafricain vers le terrain religieux inquiéte les chefs des deux communautés qui ont mené, ensemble, des tournées pour sensibiliser les populations.

Imam Omar Kobine, président de la Communauté islamique de Centrafrique, accuse les politiciens de chercher à manipuler les populations « en instrumentalisant la religion ».

Pour sa part, l’archevêque de Bangui dénonce les exactions contre les civils et appelle les autorités de la transition à être ferme envers « ceux qui braquent leurs armes contre les civils ».

Sur le plan humanitaire, le travail a été rendu plus difficile par les dernières violences à Bossangoa et à Bouar.

Les Nations-Unies estiment les besoins urgents à trois millions de dollars alors que le pays compte environ 400.000 déplacés internes depuis le 24 mars, date de la prise de pouvoir par Miche Djotodia.

Sur le plan économique, le pays tourne au ralenti avec le départ de beaucoup d’investisseurs. 


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