samedi 9 novembre 2013

RDC : Après la défaite du M23, le Rwanda craint la déstabilisation de son régime par les FDLR

9 Novembre 2013


Le président rwandais Paul Kagame

Accusé de soutenir le mouvement rebelle du M23 avec l’Ouganda, le Rwanda de Paul Kagamé ne s’est plus prononcé sur la crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis la débâcle militaire de ce mouvement suite à l’assaut des Forces armées de la RDC (FARDC) qui ont pour leur part bénéficier de l’appui des forces onusiennes présentes sur le territoire congolais.

Après leur déroute militaire le 5 novembre dernier, une centaine de rebelles blessés se sont repliés de l’autre côté de la frontière avec le Rwanda. Cette information est la dernière communication du Rwanda depuis la fin de la branche militaire du mouvement du 23 mars (M23). 


Kigali ne veut tout de même pas être considéré comme un soutien politique de la rébellion. Mais le Rwanda se trouve dans une grande inquiétude à la suite de la défaite de la rébellion. 

Pour preuve, sa ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a exprimé dès lundi son inquiétude à la suite de la progression vers les frontières de son pays des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Ils sont plusieurs parmi ces rebelles hutus rwandais à être accusés du génocide rwandais contre les Tutsi en 1994. Ceci avaient élu leur siège dans l’Est de la RDC depuis la prise de pouvoir de Paul Kagamé et ont commis plusieurs actes répréhensibles. 


Avec leur retour sur le territoire rwandais, c’est la panique au plus haut sommet du pouvoir de Kigali qui pense que son régime est menacé.

Cette crainte du Rawanda justifie désormais les menaces de riposte que proférait Kigali il y a quelques semaines contre l’armée de RDC quand des obus tombaient sur son territoire, à la frontière de la région congolaise du Nord-Kivu où s’affrontaient le M23 et les forces de Kinshasa.

Depuis 20 ans, le Rwanda intervient dans les guerres dans le Nord-Kivu. A chaque fois, il a évoqué un droit de poursuite des rebelles des FDLR. 


Il faut dire que les rebelles du M23, qui combattaient l’armée congolaise depuis avril 2012, sont essentiellement des Tutsi "congolais" issus d’une précédente rébellion, déjà liée au Rwanda, et qui avaient été intégrés aux forces de RDC après un accord de paix en 2009.

Les Etats-Unis n’ont pas laissé cette fois-ci le Rwanda soutenir à fond le M23. Pour contraindre Kigali à cesser d’apporter son appui aux rebelles, les Etats-Unis suspendu leur aide militaire qu’ils lui apportent et qui s’élève à 200.000 dollars. 


Ceci est suivi de sanctions annoncées au début du mois d’octobre qui le privent partiellement d’aide militaire pour 2014. D’autres pays comme l’Angleterre, la Suède, les Pays Bas et l’Allemagne ont aussi faussé compagnie au Rwanda pour son implication dans la guerre dans le Nord Kivu en RDC.

Mais des observateurs avisés avancent des indices de dissensions internes au sein du régime de Paul Kagamé. Des indiscrétions avancent qu’une partie des hauts responsables rwandais seraient favorables à une présence et une influence au Nord-Kivu pour, au-delà des intérêts miniers, continuer d’y traquer les FDLR. 


Ce contre quoi, une bonne partie des dignitaires du régime rwandais se posent. Pour eux, ça ne vaut plus la peine de continuer le jeu de la déstabilisation et de l’insécurité dans un autre pays pour ses intérêts.

Après donc la neutralisation des rebelles du M23, il reste maintenant à savoir quel sort sera réservé aux FDLR ainsi que les autres milices qui terrorisent les populations du Nord-Kivu depuis 20 ans.

Rappelons que l’autre pays mis en cause pour son soutient au mouvement M23, l’Ouganda a annoncé que près de 1500 combattants et officiers de l’ex rébellion sont présents sur son territoire et exige de Kinshasa la signature d’un accord et d’une amnistie avant de les livrer.

Toujours concernant cette guerre dans le Nord-Kivu, l’Ouganda annonce la signature lundi, d’un accord de paix entre le M23 et le pouvoir central de Kinshasa. Une signature qui parait improbable à cause du fait que Kinshasa estime que le M23 n’existe plus. 


Mais vu que le mouvement s’est transformé en parti politique, lundi nous dira ce qu’il en sera. 

__________
Alain Serge

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire