Samedi 2 novembre 2013
Aussitôt après la victoire de l'armée congolaise, les habitants ont fêté la libération de Bunagana, le 30 octobre 2013.
REUTERS/Kenny Katombe
Par RFI
Ce matin, deux localités Tshanzu et Runyoni, enfouies dans les collines près du Rwanda sont encore aux mains du M23. Un territoire minuscule par rapport à celui que le mouvement contrôlait encore il y a une semaine. Mais, la journée du mercredi 30 octobre restera marquée par la reprise de Bunagana, ville frontalière avec l’Ouganda, véritable capitale politique et dernier bastion du M23.
La RDC est à l'ordre du jour d'Appels sur l'Actualité ce jeudi sur le thème : l'armée traque les rebelles.
Bunagana était le poumon économique du M23 et l’une de ses prises les plus prestigieuses. La ville frontalière avec l’Ouganda représente un vrai carrefour de marchandises et notamment pour l’exportation des minerais.
Une source de revenus conséquente pour les rebelles qui selon les habitants de la ville, taxaient absolument tout ce qui passait la frontière, des bouteilles d’eau à la cacérite. Des dizaines de millions de dollars ont été collectés.
Mais la ville est aussi un symbole de l’humiliation infligée à l’armée congolaise il y a 20 mois lorsque le M23 s’était emparé très vite du contrôle de cette ville. Aujourd’hui, pour les Congolais, la revanche est consacrée.
Les hommes du M23 n'ont pas quitté les collines autour de Bunagana, c'est ce qu'assurait hier soir Bertrand Bissimwa, chef politique du M23 : « Nous avons évité la guerre en nous désengageant sur des lignes de front. Nous nous sommes désengagés aussi même de Bunagana, parce que le gouvernement nous y a forcés. Et nous avons appris que le gouvernement attaquait Bunagana. C’est dommage, mais cela ne va pas nous décourager à continuer à fournir des efforts dans le cadre de la paix, de manière à ce que nous puissions trouver une issue favorable pour notre peuple, créer les conditions de paix qui pourront permettre le règlement du problème que le M23 pose. Nos troupes n’ont pas l’habitude de rester dans de grandes agglomérations et aujourd’hui nos troupes sont sur les hauteurs de Bunagana. Aucun de nos militaires ne traverse la frontière ».
Une victoire saluée par les habitants mais un combat non terminé
L’armée congolaise est entrée à 16h à Bunagana ville frontalière de l’Ouganda. L’Etat a récupéré son autorité sur son territoire. Même si le M23 n’a offert que très peu de résistance, des tirs d’armes légères matés aussitôt par des tirs. Qu’importe soldats et habitants de la ville n’ont pas boudé leur plaisir mercredi 30 octobre.
Des chants, des pagnes aux pieds des libérateurs, des haies d’honneur, la fête s’est prolongée jusqu’aux premières pluies à la tombée de la nuit.
La lutte contre les rebelles loin d’être terminée. Désormais, il faut sécuriser et ratisser toutes les collines alentour, pour éviter que les rebelles ne reviennent notamment à Tshanzu et Runyoni, 25 km plus au sud.
Ces deux localités enfouies au pied de collines entourée de forêt étaient les premières prises il y a un et demi par le M23. Elles seront très probablement les dernières à être contrôlées par l’armée congolaise. Hier, des combats s’y déroulaient toujours.
D’ailleurs le M23 ne parle toujours pas de défaite et compte toujours mettre en avant ses revendications comme l’explique en effet Bertrand Bissimwa : « Notre cause est la seule motivation de notre lutte. Nous pensons qu’aussi longtemps qu’on n’aura pas désarmé cette cause et qu’on aura toujours désarmé les hommes ou tué les hommes, je crois qu’on n’aura pas avancé. Nos revendications sont connues et ce sont ces mêmes revendications que nous négocions à Kampala. Le gouvernement ne doit pas attendre se faire payer ou se faire pointer l’arme au bout du nez, pour pouvoir résoudre le problème de société, sinon on en finira jamais avec des guerres dans le pays ».
■ L’appel du président Joseph Kabila au désarmement
Lors d’une allocution radiotélévisée, ce mercredi soir, le chef de l'Etat congolais a confirmé les succès des forces loyalistes dans le Nord-Kivu et a rendu hommage à tous les soldats, tout en appelant à la poursuite des efforts diplomatiques et politiques afin d'instaurer une paix durable.
La main reste tendue aux groupes armés congolais et pour qu’ils déposent les armes : « Je réitère mon appel aux éléments du groupe armé qui vient d’être déguerpi à se démobiliser volontairement.
Faute de quoi, nous n’aurons d’autre option que de les y contraindre par la force. Le même appel est adressé aux autres groupes armés nationaux ; mettre fin à toutes leurs activités militaires rendrait les uns et les autres éligibles à la réinsertion dans la vie nationale.
Quant aux groupes armés étrangers, FDLR, ADF-NALU, LRA et FNL, qui continuent à semer la désolation dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, je les mets en demeure de déposer les armes et de mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises. Faute d’obtempérer à cette injonction, ces groupes armés s’exposent à une opération de désarmement forcé ».
Aussitôt après la victoire de l'armée congolaise, les habitants ont fêté la libération de Bunagana, le 30 octobre 2013.
REUTERS/Kenny Katombe
Par RFI
Ce matin, deux localités Tshanzu et Runyoni, enfouies dans les collines près du Rwanda sont encore aux mains du M23. Un territoire minuscule par rapport à celui que le mouvement contrôlait encore il y a une semaine. Mais, la journée du mercredi 30 octobre restera marquée par la reprise de Bunagana, ville frontalière avec l’Ouganda, véritable capitale politique et dernier bastion du M23.
La RDC est à l'ordre du jour d'Appels sur l'Actualité ce jeudi sur le thème : l'armée traque les rebelles.
Bunagana était le poumon économique du M23 et l’une de ses prises les plus prestigieuses. La ville frontalière avec l’Ouganda représente un vrai carrefour de marchandises et notamment pour l’exportation des minerais.
Une source de revenus conséquente pour les rebelles qui selon les habitants de la ville, taxaient absolument tout ce qui passait la frontière, des bouteilles d’eau à la cacérite. Des dizaines de millions de dollars ont été collectés.
Mais la ville est aussi un symbole de l’humiliation infligée à l’armée congolaise il y a 20 mois lorsque le M23 s’était emparé très vite du contrôle de cette ville. Aujourd’hui, pour les Congolais, la revanche est consacrée.
Les hommes du M23 n'ont pas quitté les collines autour de Bunagana, c'est ce qu'assurait hier soir Bertrand Bissimwa, chef politique du M23 : « Nous avons évité la guerre en nous désengageant sur des lignes de front. Nous nous sommes désengagés aussi même de Bunagana, parce que le gouvernement nous y a forcés. Et nous avons appris que le gouvernement attaquait Bunagana. C’est dommage, mais cela ne va pas nous décourager à continuer à fournir des efforts dans le cadre de la paix, de manière à ce que nous puissions trouver une issue favorable pour notre peuple, créer les conditions de paix qui pourront permettre le règlement du problème que le M23 pose. Nos troupes n’ont pas l’habitude de rester dans de grandes agglomérations et aujourd’hui nos troupes sont sur les hauteurs de Bunagana. Aucun de nos militaires ne traverse la frontière ».
Une victoire saluée par les habitants mais un combat non terminé
L’armée congolaise est entrée à 16h à Bunagana ville frontalière de l’Ouganda. L’Etat a récupéré son autorité sur son territoire. Même si le M23 n’a offert que très peu de résistance, des tirs d’armes légères matés aussitôt par des tirs. Qu’importe soldats et habitants de la ville n’ont pas boudé leur plaisir mercredi 30 octobre.
Des chants, des pagnes aux pieds des libérateurs, des haies d’honneur, la fête s’est prolongée jusqu’aux premières pluies à la tombée de la nuit.
La lutte contre les rebelles loin d’être terminée. Désormais, il faut sécuriser et ratisser toutes les collines alentour, pour éviter que les rebelles ne reviennent notamment à Tshanzu et Runyoni, 25 km plus au sud.
Ces deux localités enfouies au pied de collines entourée de forêt étaient les premières prises il y a un et demi par le M23. Elles seront très probablement les dernières à être contrôlées par l’armée congolaise. Hier, des combats s’y déroulaient toujours.
D’ailleurs le M23 ne parle toujours pas de défaite et compte toujours mettre en avant ses revendications comme l’explique en effet Bertrand Bissimwa : « Notre cause est la seule motivation de notre lutte. Nous pensons qu’aussi longtemps qu’on n’aura pas désarmé cette cause et qu’on aura toujours désarmé les hommes ou tué les hommes, je crois qu’on n’aura pas avancé. Nos revendications sont connues et ce sont ces mêmes revendications que nous négocions à Kampala. Le gouvernement ne doit pas attendre se faire payer ou se faire pointer l’arme au bout du nez, pour pouvoir résoudre le problème de société, sinon on en finira jamais avec des guerres dans le pays ».
■ L’appel du président Joseph Kabila au désarmement
Lors d’une allocution radiotélévisée, ce mercredi soir, le chef de l'Etat congolais a confirmé les succès des forces loyalistes dans le Nord-Kivu et a rendu hommage à tous les soldats, tout en appelant à la poursuite des efforts diplomatiques et politiques afin d'instaurer une paix durable.
La main reste tendue aux groupes armés congolais et pour qu’ils déposent les armes : « Je réitère mon appel aux éléments du groupe armé qui vient d’être déguerpi à se démobiliser volontairement.
Faute de quoi, nous n’aurons d’autre option que de les y contraindre par la force. Le même appel est adressé aux autres groupes armés nationaux ; mettre fin à toutes leurs activités militaires rendrait les uns et les autres éligibles à la réinsertion dans la vie nationale.
Quant aux groupes armés étrangers, FDLR, ADF-NALU, LRA et FNL, qui continuent à semer la désolation dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, je les mets en demeure de déposer les armes et de mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises. Faute d’obtempérer à cette injonction, ces groupes armés s’exposent à une opération de désarmement forcé ».
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