le jeudi 31 octobre 2013
Le leader de l’Union pour la nationale congolaise (Unc) Vital Kamerhe a demandé jeudi 31 octobre 2013 au président de la RD Congo Joseph Kabila à « terminer calmement son deuxième mandat ».
« Nous demandons au président Kabila de terminer calmement son deuxième mandat le 19 décembre 2016 à minuit, et que nous organisions les élections 90 jours avant, pour qu'il y ait alternance au pouvoir », a-t-il déclaré à RFI.
Il a rejeté une participation de son parti au gouvernement de « cohésion nationale » annoncé par le chef de l’Etat. « Pour nous, il n'est pas question de faire partie d'un quelconque gouvernement de quelque nature que ce soit », a-t-il affirmé.
Devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès le 23 octobre 2013 au Palais du peuple, Joseph Kabila a déclaré qu’un « Gouvernement de cohésion nationale sera bientôt mis en place ».
« Il comprendra aussi bien des représentants de la Majorité que ceux de l’Opposition et de la société civile et aura pour missions prioritaires le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat à travers le pays, la consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l’appui au processus de décentralisation et à l’organisation des élections, et l’amélioration des conditions sociales des populations », a-t-il précisé.
« Contradiction »
« C’est une contradiction parce que Kabila a dit qu’il avait gagné les élections en 2011. Nous, on a dit qu’il n’avait pas gagné ces élections chaotiques. Mais, nous n’allons pas refaire l’histoire. Aujourd’hui, il ne sera pas question pour nous, la Coalition pour le vrai dialogue (CVD) et mon parti l’UNC, de faire partie d’un quelconque gouvernement de quelque nature que ce soit », a déclaré Vital Kamerhe.
Pour justifier son refus, il a dit qu’il voulait « éviter de donner la voie royale au président Kabila de jouer aux prolongations », affirmant avoir «senti » dans le discours du président Joseph Kabila « cette subtilité de dire : on va instaurer une transition ».
« Et on est en 2021 pour organiser les élections qui auraient pu l’être en 2016. Et Kabila va renaître de nouveau et dira : au nom de quoi je ne peux plus me représenter, nous remettons le compteur à zéro », a expliqué le président de l’UNC.
« Le Sénat congolais n’a plus de légitimité ni de légalité. Le président Kabila pourra dire : nous avons déjà un antécédent, pourquoi moi je ne resterai pas ? Et ça, nous disons non.
Le 19 décembre 2016 à minuit, le mandat du président Kabila prend fin », a soutenu Kamerhe, évoquant « la prolongation du Sénat favorisée par Joseph Kabila ».
En rapport avec les propos de son successeur au perchoir de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, qui a dit récemment que le mandat du président Joseph Kabila prendra « fin en 2016 », il a relevé que « c’est quelque chose que le président de la République n’a pas osé dire dans son discours ».
« Nous aurions voulu qu’à l’occasion de son discours devant le Congrès, qu’il puisse le dire à haute et intelligible voix. Ce faisant, on ne va pas lui prêter des intentions », a fait remarquer Vital Kamerhe.
« Pour nous, il n’est plus question de faire la chasse à la sorcière. Il pourra circuler dans le pays, comme le font d’autres anciens présidents africains. S’il veut être rassuré, nous pouvons imaginer une loi portant statut d’anciens présidents de la République », a-t-il indiqué.
Félicitations aux FARDC
Vital Kamerhe a aussi salué les prouesses des Forces armées congolaises (FARDC). « Nos forces armées ont démontré que, quand elles sont prises en charge correctement, elles sont capables de victoires », a-t-il souligné.
Il a cependant déploré « la faiblesse du leadership à la tête de l’Etat », notant que « le dernier discours du président de la République devant le Congrès est un aveu d’échec ».
« Il a reconnu qu’il faut combattre la corruption, qu’il faut mettre en place l’armée, la justice et dédoubler les institutions. Là, j’ai entendu le discours d’un président de la République qui venait d’être élu pour la première fois, et qui prononçait son discours d’investiture. Alors qu’il est là depuis douze ans », a-t-il constaté.
« De la poudre aux yeux »
Interrogé sur les pourparlers en cours dans la capitale ougandaise entre le gouvernement de la RDC et la rébellion du M23, Vital Kamarhe a estimé que « les négociations de Kampala choquent le peuple congolais ».
« Nous avons notre manière de voir les choses et je suis d’accord avec l’envoyé américain sur le fait que la solution militaire à elle seule ne suffit pas. Mais, demander encore au gouvernement d’aller s’assoir dans une sorte de rencontre bilatérale avec le M23, ce serait un non sens et aucun Congolais l’acceptera », a-t-il observé.
A propos de la mesure collective de grâce annoncée par le président Joseph Kabila devant le Congrès, Vital Kamerhe pense que « c’est de la poudre aux yeux ».
« On devrait voir les Diomi Ndongala, Edy Kapend, Chalupa…, tout ce monde là sortir. Un chef ne doit pas rester en permanence en colère. Il faut savoir pardonner et sans nous diaboliser, comme cela est devenu une coutume dans notre pays », a-t-il recommandé.
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Stanislas Ntambwe
Le Potentiel
Le leader de l’Union pour la nationale congolaise (Unc) Vital Kamerhe a demandé jeudi 31 octobre 2013 au président de la RD Congo Joseph Kabila à « terminer calmement son deuxième mandat ».
« Nous demandons au président Kabila de terminer calmement son deuxième mandat le 19 décembre 2016 à minuit, et que nous organisions les élections 90 jours avant, pour qu'il y ait alternance au pouvoir », a-t-il déclaré à RFI.
Il a rejeté une participation de son parti au gouvernement de « cohésion nationale » annoncé par le chef de l’Etat. « Pour nous, il n'est pas question de faire partie d'un quelconque gouvernement de quelque nature que ce soit », a-t-il affirmé.
Devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès le 23 octobre 2013 au Palais du peuple, Joseph Kabila a déclaré qu’un « Gouvernement de cohésion nationale sera bientôt mis en place ».
« Il comprendra aussi bien des représentants de la Majorité que ceux de l’Opposition et de la société civile et aura pour missions prioritaires le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat à travers le pays, la consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l’appui au processus de décentralisation et à l’organisation des élections, et l’amélioration des conditions sociales des populations », a-t-il précisé.
« Contradiction »
« C’est une contradiction parce que Kabila a dit qu’il avait gagné les élections en 2011. Nous, on a dit qu’il n’avait pas gagné ces élections chaotiques. Mais, nous n’allons pas refaire l’histoire. Aujourd’hui, il ne sera pas question pour nous, la Coalition pour le vrai dialogue (CVD) et mon parti l’UNC, de faire partie d’un quelconque gouvernement de quelque nature que ce soit », a déclaré Vital Kamerhe.
Pour justifier son refus, il a dit qu’il voulait « éviter de donner la voie royale au président Kabila de jouer aux prolongations », affirmant avoir «senti » dans le discours du président Joseph Kabila « cette subtilité de dire : on va instaurer une transition ».
« Et on est en 2021 pour organiser les élections qui auraient pu l’être en 2016. Et Kabila va renaître de nouveau et dira : au nom de quoi je ne peux plus me représenter, nous remettons le compteur à zéro », a expliqué le président de l’UNC.
« Le Sénat congolais n’a plus de légitimité ni de légalité. Le président Kabila pourra dire : nous avons déjà un antécédent, pourquoi moi je ne resterai pas ? Et ça, nous disons non.
Le 19 décembre 2016 à minuit, le mandat du président Kabila prend fin », a soutenu Kamerhe, évoquant « la prolongation du Sénat favorisée par Joseph Kabila ».
En rapport avec les propos de son successeur au perchoir de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, qui a dit récemment que le mandat du président Joseph Kabila prendra « fin en 2016 », il a relevé que « c’est quelque chose que le président de la République n’a pas osé dire dans son discours ».
« Nous aurions voulu qu’à l’occasion de son discours devant le Congrès, qu’il puisse le dire à haute et intelligible voix. Ce faisant, on ne va pas lui prêter des intentions », a fait remarquer Vital Kamerhe.
« Pour nous, il n’est plus question de faire la chasse à la sorcière. Il pourra circuler dans le pays, comme le font d’autres anciens présidents africains. S’il veut être rassuré, nous pouvons imaginer une loi portant statut d’anciens présidents de la République », a-t-il indiqué.
Félicitations aux FARDC
Vital Kamerhe a aussi salué les prouesses des Forces armées congolaises (FARDC). « Nos forces armées ont démontré que, quand elles sont prises en charge correctement, elles sont capables de victoires », a-t-il souligné.
Il a cependant déploré « la faiblesse du leadership à la tête de l’Etat », notant que « le dernier discours du président de la République devant le Congrès est un aveu d’échec ».
« Il a reconnu qu’il faut combattre la corruption, qu’il faut mettre en place l’armée, la justice et dédoubler les institutions. Là, j’ai entendu le discours d’un président de la République qui venait d’être élu pour la première fois, et qui prononçait son discours d’investiture. Alors qu’il est là depuis douze ans », a-t-il constaté.
« De la poudre aux yeux »
Interrogé sur les pourparlers en cours dans la capitale ougandaise entre le gouvernement de la RDC et la rébellion du M23, Vital Kamarhe a estimé que « les négociations de Kampala choquent le peuple congolais ».
« Nous avons notre manière de voir les choses et je suis d’accord avec l’envoyé américain sur le fait que la solution militaire à elle seule ne suffit pas. Mais, demander encore au gouvernement d’aller s’assoir dans une sorte de rencontre bilatérale avec le M23, ce serait un non sens et aucun Congolais l’acceptera », a-t-il observé.
A propos de la mesure collective de grâce annoncée par le président Joseph Kabila devant le Congrès, Vital Kamerhe pense que « c’est de la poudre aux yeux ».
« On devrait voir les Diomi Ndongala, Edy Kapend, Chalupa…, tout ce monde là sortir. Un chef ne doit pas rester en permanence en colère. Il faut savoir pardonner et sans nous diaboliser, comme cela est devenu une coutume dans notre pays », a-t-il recommandé.
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Stanislas Ntambwe
Le Potentiel
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