26/12/2013
Les 850 soldats tchadiens de la Misca sont mis en cause dans plusieurs incidents récents à Bangui et accusés de complicité avec l'ex-rébellion Séléka. Une situation qui rend la tâche des forces françaises plus compliquée.
Soldats Tchadiens
"On commence à avoir de vrais problèmes avec nos amis tchadiens en Centrafrique". Ces propos tenus par un diplomate français, et repris par France Info jeudi 26 décembre, pointent du doigt le rôle flou des 850 soldats tchadiens aguerris.
N'Djamena est pourtant un partenaire incontournable de la France au sein de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), dont le déploiement a débuté début décembre.
Mercredi 25 décembre, journée marquée par des tirs et des détonations à Bangui, six soldats tchadiens ont été tués dans le quartier Gobongo, non loin de l'aéroport, dans des conditions encore indéterminées.
Selon notre envoyé spécial dans la capitale centrafricaine, Nicolas Germain, des habitants parlent d'une attaque de miliciens "anti-balaka", ces milices chrétiennes d'auto-défense qui accusent le Tchad d’avoir aidé le président Michel Djotodia à prendre le pouvoir en mars 2013.
"Nous intervenons pour la paix en Centrafrique"
Deux jours plus tôt, des soldats tchadiens avaient lancé, dans un quartier nord de Bangui, une grenade en direction de militaires burundais de la Misca qui venaient d'intercepter six ex-rebelles Séléka.
Selon le chef du contingent burundais, le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana, ses hommes ont répliqué, blessant trois Tchadiens.
"Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Séléka, en tirant dans tous les sens", puis ils "sont revenus en force dans l'après-midi et ont attaqué nos positions, mais nous les avons repoussés sans aucun problème", a-t-il rapporté.
Interrogé sur FRANCE 24, l’ambassadeur tchadien à Paris, Hissein Brahim Taha, a réfuté l’idée "d’accrochages" au sein même de la Misca, qui a ouvert une commission d’enquête pour déterminer les circonstances de ces tirs entre ses deux contingents.
"Nos forces ne sont pas incontrôlées, a rappelé le diplomate. Nous intervenons pour la paix en Centrafrique".
Le matin même, une patrouille tchadienne avait déjà brièvement ouvert le feu - sous l'œil de journalistes - sur des manifestants anti-Séléka devant l'aéroport, faisant un mort.
Pourtant, le président Djotodia a assuré que le contingent tchadien n'était pas responsable. "Les deux troupes [tchadiennes] ont été attaquées par les anti-balaka (milices d'auto-défense chrétiennes)’’, a-t-il affirmé.
"L'armée tchadienne n'a rien à voir avec la Séléka"
Ces derniers incidents ont nourri le ressentiment des Centrafricains, composés à 80 % de chrétiens, à l’égard des Tchadiens, majoritairement musulmans. Interrogé sur la question, Hissein Brahim Taha a évoqué une "manipulation de la population civile par les politiques centrafricains, et notamment l’ancien président Bozizé, qui cherchent à discréditer nos forces".
L'ambassadeur tchadien en France n'a toutefois pas nié que la Séléka était composée de mercenaires tchadiens, mais a affirmé qu’ "ils n’avaient rien à voir avec notre armée".
Le sentiment anti-tchadien s’explique aussi par le rôle trouble tenu par le voisin tchadien, qui tient un rôle influent sur les différents présidents centrafricains depuis deux décennies. Sans compter les intérêts pétroliers tchadiens le long de la frontière centrafricaine que N’Djamena cherche à protéger.
De nombreux observateurs à Bangui s’accordent pour dire que les soldats tchadiens sont en train de devenir un facteur d'instabilité dans la capitale centrafricaine.
Leur redéploiement vers les confins du nord, régions frontalières du Tchad et du Soudan, qui doit se faire dans les prochains jours devrait apaiser les tensions avec les populations locales, parmi lesquelles vivent de nombreux Tchadiens.
FRANCE 24
Avec AFP
Les 850 soldats tchadiens de la Misca sont mis en cause dans plusieurs incidents récents à Bangui et accusés de complicité avec l'ex-rébellion Séléka. Une situation qui rend la tâche des forces françaises plus compliquée.
Soldats Tchadiens
"On commence à avoir de vrais problèmes avec nos amis tchadiens en Centrafrique". Ces propos tenus par un diplomate français, et repris par France Info jeudi 26 décembre, pointent du doigt le rôle flou des 850 soldats tchadiens aguerris.
N'Djamena est pourtant un partenaire incontournable de la France au sein de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), dont le déploiement a débuté début décembre.
Mercredi 25 décembre, journée marquée par des tirs et des détonations à Bangui, six soldats tchadiens ont été tués dans le quartier Gobongo, non loin de l'aéroport, dans des conditions encore indéterminées.
Selon notre envoyé spécial dans la capitale centrafricaine, Nicolas Germain, des habitants parlent d'une attaque de miliciens "anti-balaka", ces milices chrétiennes d'auto-défense qui accusent le Tchad d’avoir aidé le président Michel Djotodia à prendre le pouvoir en mars 2013.
"Nous intervenons pour la paix en Centrafrique"
Deux jours plus tôt, des soldats tchadiens avaient lancé, dans un quartier nord de Bangui, une grenade en direction de militaires burundais de la Misca qui venaient d'intercepter six ex-rebelles Séléka.
Selon le chef du contingent burundais, le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana, ses hommes ont répliqué, blessant trois Tchadiens.
"Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Séléka, en tirant dans tous les sens", puis ils "sont revenus en force dans l'après-midi et ont attaqué nos positions, mais nous les avons repoussés sans aucun problème", a-t-il rapporté.
Interrogé sur FRANCE 24, l’ambassadeur tchadien à Paris, Hissein Brahim Taha, a réfuté l’idée "d’accrochages" au sein même de la Misca, qui a ouvert une commission d’enquête pour déterminer les circonstances de ces tirs entre ses deux contingents.
"Nos forces ne sont pas incontrôlées, a rappelé le diplomate. Nous intervenons pour la paix en Centrafrique".
Le matin même, une patrouille tchadienne avait déjà brièvement ouvert le feu - sous l'œil de journalistes - sur des manifestants anti-Séléka devant l'aéroport, faisant un mort.
Pourtant, le président Djotodia a assuré que le contingent tchadien n'était pas responsable. "Les deux troupes [tchadiennes] ont été attaquées par les anti-balaka (milices d'auto-défense chrétiennes)’’, a-t-il affirmé.
"L'armée tchadienne n'a rien à voir avec la Séléka"
Ces derniers incidents ont nourri le ressentiment des Centrafricains, composés à 80 % de chrétiens, à l’égard des Tchadiens, majoritairement musulmans. Interrogé sur la question, Hissein Brahim Taha a évoqué une "manipulation de la population civile par les politiques centrafricains, et notamment l’ancien président Bozizé, qui cherchent à discréditer nos forces".
L'ambassadeur tchadien en France n'a toutefois pas nié que la Séléka était composée de mercenaires tchadiens, mais a affirmé qu’ "ils n’avaient rien à voir avec notre armée".
Le sentiment anti-tchadien s’explique aussi par le rôle trouble tenu par le voisin tchadien, qui tient un rôle influent sur les différents présidents centrafricains depuis deux décennies. Sans compter les intérêts pétroliers tchadiens le long de la frontière centrafricaine que N’Djamena cherche à protéger.
De nombreux observateurs à Bangui s’accordent pour dire que les soldats tchadiens sont en train de devenir un facteur d'instabilité dans la capitale centrafricaine.
Leur redéploiement vers les confins du nord, régions frontalières du Tchad et du Soudan, qui doit se faire dans les prochains jours devrait apaiser les tensions avec les populations locales, parmi lesquelles vivent de nombreux Tchadiens.
FRANCE 24
Avec AFP
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