22/01/2014
Le véhicule en feu du colonel Mamadou Ndala, le 2 janvier.
© Capture d'écran/Vidéo Youtube
Dans quelles circonstances exactes le
colonel Mamadou Ndala a-t-il trouvé la mort ? Qui avait le doigt sur la
gachette et quel type de munition a-t-il été utilisé ?
Dans ce long
billet, Laurent Touchard* se livre à l'analyse détaillée d'une vidéo
tournée quelques secondes après l'attentat qui a coûté la vie au héros
des FARDC.
* Laurent Touchard travaille depuis de nombreuses
années sur le terrorisme et l'histoire militaire. Il a collaboré à
plusieurs ouvrages et certains de ses travaux sont utilisés par
l'université Johns-Hopkins, aux États-Unis.
Quelques heures après la mort du colonel Mamadou Moustapha Ndala, le 2
janvier 2014, une vidéo circule sur les réseaux sociaux et des sites
bien connus. À défaut d'avoir été réalisée durant l'attaque, elle montre
les minutes qui suivent immédiatement l'action (voir ci-dessous).
Peu
importe que des passages semblent avoir été coupés (à dessein ou non) :
il reste beaucoup à voir. À ce document s'ajoutent les photographies
prises dès lors que l'incendie du véhicule a été éteint par un des
détachements d'intervention de Monusco (dépêché sur place pour
l'occasion); clichés notamment saisis par les soldats des Nations unies.
L'ensemble de ces matériels, des témoignages (à considérer avec
précaution) et des bribes d'informations via l'ONU, considéré par des
regards professionnels (et expérimentés) permet de retracer le
déroulement de l'embuscade et de formuler quelques remarques quant au
champ des auteurs possibles.
Le "film" des événements
Examinons tout d'abord la nature du terrain. Sur la portion de route
où survient l'embuscade (la "kill zone"), la végétation est dense à
droite (par rapport au trajet du véhicule de Ndala), sur une grande
surface.
Le long de cet itinéraire qui conduit de Boikene à Mavivi
(l'hôtel Albertine ou séjournait le colonel se trouvant à Boikene et non
à Beni), d'autres sections sont également bordées par des couverts.
Cependant, le trajet comprend beaucoup de tronçons plus dégagés ou avec
une végétation nettement plus clairsemée. L'emplacement n'a donc pas été
choisi par hasard.
Venons-en à l'enchaînement des événements. L'officier se trouve à
l'hôtel Albertine où il a fêté le changement d'année. Le 2 janvier, il
doit se rendre à Eringeti afin d'y étudier la zone de desserrement des
unités sous ses ordres ainsi que le terrain des futures opérations
contre les ADF-Nalu.
Le déplacement jusqu'à Eringeti se fera avec trois
4x4. Tous semblent armés d'une mitrailleuse lourde DShKM (ou sa copie
chinoise Type 54) et une dizaine d'hommes monte à bord de chacun.
Mamadou Ndala s'installe dans la cabine d'une Toyota blanche. Un fanion
rouge est fixé à son antenne.
Si elle indique à ses hommes qu'il s'agit
du véhicule de commandement, elle désigne aussi clairement une cible de
choix à d'éventuels ennemis... Impossible de se tromper pour quiconque
voudrait attaquer.
Vidéo tournée quelques minutes après l'attaque (certaines images peuvent choquer) :
Mamadou Ndala et son escorte quittent Boikene avant midi, au milieu de nombreux curieux, enthousiastes de voir leur héros.
Mais, parmi ceux qui observent le départ de la section, il en est qui
donnent le signal à ceux qui attendent, quelques kilomètres plus loin :
la cible part.
En outre, plusieurs observateurs peuvent avoir épié le
long de l'itinéraire, informant l'équipe chargée de l'embuscade de la
progression du convoi. Plusieurs ou au moins un, en place en amont de la
zone d'engagement.
Sitôt que le convoi y entre, il alerte les tueurs en
leur précisant la position du véhicule de Ndala au sein de celui-ci.
Un
premier, puis un deuxième pickup passent. Leurs occupants ne remarquent
rien de suspect, ce qui laisse supposer que les agresseurs attendent,
tapis, en liaison avec l'observateur qui coordonne l'action.
Ces agresseurs sont probablement deux : compromis entre discrétion et
efficacité. Deux ou à peine plus. L'un sert le RPG-7 (ou sa copie
chinoise Type 69).
L'autre dispose d'un fusil d'assaut et de roquettes
supplémentaires. Il couvre le tireur RPG avec son arme automatique tout
en étant prêt à recharger le lance-roquette, au besoin. Cependant, si la
cible n'est pas atteinte au premier coup, leurs chances de survie sont
minces.
Les commandos des FARDC dans le 4x4 ne manqueraient alors pas de
réagir. Là aussi, question de survie. Ils gicleraient de leur banquette
latérale en défouraillant à tout va.
Celui maniant la "Douchka"
allumerait l'équipe RPG en faisant pleuvoir une grêle de balles de
12,7... En théorie, dans de bonnes conditions, quatre secondes sont
nécessaires pour replacer une nouvelle roquette dans le tube du RPG.
Sous le feu d'adversaires désormais aux abois, une dizaine de mètres
séparant les protagonistes, l'exercice serait suicidaire.
Arrive le 4x4 de Ndala. Concentrés, les tueurs savent qu'il est à
bord et que l'affaire sera relativement simple : en queue de colonne,
leur cible est plus vulnérable. Ils auront davantage le temps de se
carapater sitôt le traquenard refermé. Une embuscade de type "hit and
run, "Frapper et se barrer".
La Toyota est désormais à moins d'une
vingtaine de mètres en face.
À cette distance il est quasiment
impossible de la manquer. D'où une interrogation : les tueurs visent-ils
la cabine du 4x4 comme le feraient des combattants inexpérimentés ?
Ou
bien, comme le suppose l'auteur de ces lignes, les agresseurs visent-ils
le moteur, n'ignorant pas que, contre cette masse de métal, l'effet du
projectile à charge creuse sera maximisé...
Confusion
La déflagration, la fumée, quelques secondes de flottement...
Les tueurs ont déjà bondi à l'abri des herbes hautes et des arbres. Les
commandos dans le 4x4 sont blessés, sonnés.
Deux semblent valides : un
qui reste près du véhicule et, peut-être, le caporal Paul Safari, garde
du corps de Ndala ? L'ONU évoquera le bilan de trois tués et cinq
blessés. Aucun de ces blessés n'apparaît dans la vidéo.
C'est donc
qu'ils sont évacués par l'un des 4x4 rescapés du convoi. Les militaires
qui arrivent à pied, dans le sens opposé quelques instants plus tard
sont ceux que transportaient les deux Toyota de l'escorte.
Certains se
déploient timidement là où se trouvaient encore, quelques instants plus
tôt, les tueurs. La manœuvre est vaine : ces derniers ont filé, mettant à
profit la végétation et le désordre.
Les commandos expriment leur rage, leur sentiment d'impuissance et le désespoir. Cette atmosphère d'effondrement est palpable dans les images.
Quelques coups de feu claquent. Des FARDC lâchent une balle ou deux
vers les arbres. Des cadres interviennent pour reprendre le contrôle.
Ils bousculent même leurs hommes afin qu'ils se reprennent. Sans
beaucoup de succès. Une fusillade se déclenche, sans cible.
Les
projectiles de 7,62 mm partent au hasard, en direction des herbes et des
arbres. Les commandos expriment ainsi leur rage, leur sentiment
d'impuissance et le désespoir. Cette atmosphère d'effondrement est
palpable dans les images.
Plusieurs commandos craquent, victimes d'un écroulement nerveux (que
les anglo-saxons traduisent très bien par le terme "broken"). N'oublions
pas que ces hommes ont participé aux durs combats d'octobre 2013 contre
le M23, aux multiples escarmouches et missions dangereuses accomplies
ensuite.
Des périodes de peur, d'explosions d'adrénaline, de fureur de
la poudre, sous les ordres de leur chef, Mamadou Ndala. S'il prend la
grosse tête, il ne manque pas d'être en première ligne, aux cotés de ses
hommes. La disparition de leur leader catalyse des semaines de pression
psychologique intense.
Les flagrants dysfonctionnements de la chaîne de commandement
n'arrangent rien. Personne ou presque ne rend compte de la situation
dans la zone d'engagement.
En dehors de quelques rares individus (civils
et soldats) avec des téléphones portables, aucun matériel de
transmission militaire n'est visible.
Dans de telles conditions, il
n'est pas étonnant que les FARDC confrontés à ce drame ne sachent quoi
faire, quelle mesure prendre.
Les cadres présents ne parviennent même
pas à instaurer une discipline de feu tandis que des civils déambulent
alors qu'ils devraient être expulsés de l'endroit.
Les tueurs, eux,
augmentent la distance qui les sépare de la "kill zone".
De son côté, la Monusco dépêche une unité de réaction rapide du
bataillon népalais à partir de Boikene et une autre unité depuis le
poste opérationnel de Mavivi. Ils éteignent l'incendie du 4x4 et
renforcent les éléments des FARDC de plus en plus nombreux.
Les
militaires de l'ONU, n'ayant pas été officiellement sollicités se
contentent d'observer et de prendre des photographies.
La théorie d'une munition thermobarique
Selon une théorie, un projectile thermobarique aurait touché le 4x4
de Mamadou Ndala. Théorie qui sous-entend que l'équipe chargée
d'exécuter le colonel disposait de moyens particuliers (ce type de
munitions étant a priori absent de RDC comme nous l'expliquons plus
loin). Manière d'étayer l'hypothèse d'un complot fomenté aux plus hauts
niveaux de l'État congolais.
Outre certaines bombes d'aviation et projectiles de lance-roquettes
multiples, quelques armes tirent des munitions thermobariques de plus
petite taille. Tout d'abord, le RGP-22 Shmel russe (une copie chinoise
existe également), dans ses différentes variantes (anciennes et
modernisées).
Certes, le Shmel existe sur le continent africain : des
exemplaires ont été livrés en Angola, d'autres ont été vus au Liberia et
en République du Congo durant les années 2000.
Toutefois, aucun n'a été
signalé en RDC. Au RPG-22 s'ajoutent des munitions thermobariques que
peuvent utiliser n'importe quel tube de RPG-7/Type 69 : les TBG-7
(d'origine russe), les GTB-7G (bulgare) ou encore WPF 2004 (chinoise).
Si elles n'ont pas davantage été remarquées en RDC (contrairement aux
roquettes DZGI-40 "airburst" chinoises), cela ne signifie pas qu'il n'y
en a pas. Il est beaucoup plus facile pour le non-initié de les
confondre avec des PG-7 antichars classiques.
Les effets des "armes à vide" ou thermobariques sont effrayants.
Concernant les "armes à vide" ou thermobariques, leurs effets sont
effrayants. Tout d'abord, la munition détonne, vaporisant des agents
hautement volatiles qui se mélangent à l'oxygène de l'air.
Ce gaz/vapeur
pénètre partout, dans les moindres recoins. Une seconde explosion
l'enflamme après quelques dizaines de millisecondes.
La boule de feu
dévore alors l'air, avec un formidable dégagement de chaleur ainsi
qu'une terrible surpression aussitôt suivie d'une brutale dépression.
Admettons que l'attaque ait été menée au moyen d'une TBG-7/GTB-7G/WPF
tirée par un RPG-7.
D'après certains observateurs, les dommages
correspondent. Or, il n'en est rien. Tout d'abord, l'équipe de tueurs se
serait montrée assez peu professionnelle en visant le bloc moteur (à
moins d'un "coup manqué") plutôt que la cabine.
Contrairement à la
munition à charge creuse très efficace contre un blindage/masse de
métal, la munition thermobarique a des effets bien plus dévastateurs
lorsqu'elle est tirée dans un espace confiné – ou relativement fermé.
Utilisée contre la cabine, il n'en resterait plus grand chose. Tout
l'intérieur aurait été désintégré, portières et toit éparpillés sur un
large rayon. Ceci étant dit, en visant le bloc moteur, peu de chances
que le conducteur et le passager en réchappent...
Ici, la roquette frappe donc le côté droit du véhicule, un peu
en-dessous du capot. Certes, un projectile thermobarique aurait provoqué
la mort des passagers de la cabine. Mais pas seulement. Une multitude
d'éléments vont à l'encontre de cette hypothèse.
Sous réserve que son
témoignage soit totalement vrai (certains aspects laissent dubitatifs),
Paul Safari, garde du corps de Mamadou Ndala, dit avoir vu arriver la
roquette et avoir alors bondit de l'arrière de la Toyota. Elément
beaucoup plus probant, la Monusco évoque cinq soldats blessés.
De toute
évidence, ils se trouvaient, eux aussi, à l'arrière du 4x4. Or, le rayon
létal d'une TBG-7/GTB-7G/WPF est de deux à huit mètres (selon les
"écrans")... Si un projectile thermobarique avait détonné contre l'avant
du 4x4, le bilan serait beaucoup plus lourd et Paul Safari serait mort.
Ce n'est pas tout. Autre constatation visible tant sur la vidéo que
sur les photographies prises avec l'arrivée des soldats de la Monusco :
le véhicule est relativement intact, avec très peu de débris autour.
Si
le bloc moteur de la Toyota avait été percuté par une roquette
thermobarique sous cet angle, le capot ne serait pas resté fermé. Il
aurait été arraché et projeté. Or, il n'est même pas soulevé, juste
déformé au-dessus du point d'impact.
La roquette classique
Contrairement à ce qui est imaginé, une roquette antichar à charge
creuse ne va pas systématiquement transformer un véhicule non blindé en
un amas de métal, conséquence d'une explosion hollywoodienne.
Une
voiture explose rarement comme dans les films, à moins de contenir une
charge d'explosif à l'intérieur. Un projectile à charge creuse peut
transpercer les flancs d'une cabine de camion, de pickup ou de voiture
sans détonner. Il déchire le métal, sans autre effet.
L'anecdote du
traquenard contre la Mercedes du général Kroesen, le 15 septembre 1981
en Allemagne, a été rappelée à l'auteur de ces lignes.
Commandant du
Groupe d'Armée Centre de l'Otan, Kroesen est victime d'une tentative
d'attentat perpétré par des membres de la Fraction Armée Rouge. Deux
roquettes de RPG-7 (des PG-7) sont tirées. Si la seconde manque sa
cible, la première frappe la voiture.
Elle pénètre dans le coffre pour ressortir un peu en-dessous de la
fenêtre arrière droite. Le général et son épouse sont légèrement
blessés. Mais en dehors du métal perforé, il n'y a que du bris de verre.
Si la roquette avait heurté une plus grosse épaisseur de métal (à
l'instar du moteur), le destin de l'officier américain aurait
probablement été scellé...
Afin de mieux comprendre pourquoi il s'agit d'une simple roquette PG-7 (ou copie chinoise) qui a été tirée, voici quelques explications concernant le fonctionnement d'une munition à charge creuse.
L'explosif à
l'intérieur de la tête est préformé de manière à ce qu'existe une
cavité, tapissée d'un revêtement métallique (le plus souvent du cuivre),
dans le sens opposé à ce que sera le point d'impact.
L'onde de la
détonation sur l'axe de la charge consiste en une onde sphérique dont la
vitesse de propagation s'élève à 8 kilomètres/seconde (soit 28 800
kilomètres/heure!). Onde qui heurte avec une pression énorme le
revêtement métallique à son tour propulsé à très grande vitesse sous
forme de jet, constituant un véritable dard de métal en fusion.
La tête
de celui-ci va jusqu'à 10 kilomètres/seconde, tandis que la température
du jet monte jusqu'à 700° C !
Contre un véhicule léger, les effets d'une charge creuse sont donc optimisés en visant la partie la plus "dense", à savoir, le bloc moteur.
Contre un véhicule léger, les effets d'une charge creuse sont donc
optimisés en visant la partie la plus "dense", à savoir, le bloc moteur.
Ce qui permet au dard de se former correctement, de se "frayer un
chemin" jusqu'à la cabine dont l'intérieur est constellé des éclats de
métal du moteur et de gouttelettes de métal en fusion (jusqu'à 700°)
susceptibles d'enflammer tout ce qui est combustible, avec en prime une
surpression dans les endroits très confinés.
Concernant le carburant,
l'incendie sera plus ou moins prononcé selon la vitesse du véhicule
(avec, donc, plus ou moins de carburant dans le circuit d'alimentation).
C'est ce qui explique pourquoi la Toyota de Mamadou Ndala est
relativement intacte à l'extérieur.
Les exemples de véhicules non-blindés touchés par des PG-7 (ou
équivalent chinois) et qui n'ont pas explosé ne manquent pas, à l'instar
du 4x4 photographié par Tim Hetherington, à Bouake en Côte d'Ivoire, en
octobre 2002.
Sur son cliché, la roquette a frappé le véhicule de face
provoquant des dommages importants à l'avant. L'angle d'impact sur la
Toyota de Mamadou Ndala est différent, le "dard" en fusion ayant
semble-t-il réussi à traverser une partie du bloc moteur pour ensuite
ravager l'intérieur de la cabine.
En guise de conclusion : que nous apprend l'analyse de l'embuscade ?
En ce qui concerne l'embuscade, indéniablement, elle a été préparée.
Bien préparée, avec du renseignement, avec une organisation tactique et
des tueurs efficaces. L'action des assassins a également été facilitée
par le manque de prudence du colonel.
Même s'il se trouvait dans une
zone "sûre", il n'a pris aucune véritable précaution et cela ne peut
être imputé à ses chefs militaires ou politiques (de simples mesures de
précaution auraient pu être adoptées : davantage de discrétion,
séjourner dans un lieu moins fréquenté, partir à l'aube plutôt qu'en
plein jour, voyager dans un véhicule semblable aux autres et sans fanion
de commandement...).
Toutefois, ces constatations ne suffisent pas à désigner précisément
un commanditaire. D'autant moins que la théorie de la munition
thermobarique (qui incriminerait Kabila ou du moins, de hauts
responsables d'une hiérarchie militaire puisque matériel très spécial)
est invalidée.
C'est une simple roquette PG-7, tirée par un banal
RPG-7/Type 69 qui a tué Mamadou Ndala.
Cette arme et sa munition, les
FARDC mais aussi l'ensemble des groupes rebelles du pays la possèdent.
De fait, si la piste d'un règlement de compte interne au FARDC est à
privilégier, il convient de ne pas totalement écarter celle des
ADF-Nalu, ou celle d'ex-dissidents du M23.
L'un n'empêche d'ailleurs pas
l'autre : le cas de figure de rebelles quelconques instrumentalisés (et
aidés) par des responsables des FARDC est-il totalement absurde ?
C'est là que réside la seule certitude sur cette affaire : ceux qui
ont tué Mamadou Ndala ont bénéficié de complicités au sein des forces de
sécurité.
À ce titre, une phrase du discours de Julien Puluku,
prononcée le 9 novembre 2013 lors d'une cérémonie en hommage de
commandos tués, résonne comme une mise en garde : "Si l'ennemi a réussi à
pénétrer ce pays c'est parce qu'il s'est servi de certains
d'entre-nous. Et c'est à cause de ça que nous sommes arrivés à perdre de
vaillants combattants." Mamadou Ndala périt deux mois plus tard.
Vaillant, il l'était.
Remerciements :
Je tiens à remercier tous ceux qui ont eu contribué à ce
"débriefing" sur la mort du colonel Mamadou Ndala, en faisant part de
leurs observations, aussi bien sur l'aspect tactique qu'au sujet de
l'arme utilisée. Je remercie en particulier Gordon Rottman dont
l'expérience du terrain n'a d'égale que son érudition militaire, auteur
d'un fort intéressant ouvrage sur le RPG-7.
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Laurent TouchardJeune Afrique
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