le 30 janvier 2014
Arrestations arbitraires, mises en détention, poursuites judiciaires, meurtres, actes de torture, disparitions , menaces, harcèlement et intimidation, c’est le sort réservé à des opposants au régime et d’autres voix critiques au Rwanda, annonce HRW dans un article publié ce 28 janvier.
A côté de ces actes de répression pratiqués à l’intérieur du pays, HRW dénonce la montée en puissance d’un nouveau fléau : l’assassinant des opposants réfugiés à l’extérieur du pays, phénomène que l’organisation appelle « répression transfrontalière ».
« Parallèlement à la répression des voix dissonantes à l’intérieur du Rwanda, des dissidents et des personnes considérées comme des détracteurs ayant trouvé refuge dans d’autres pays en Ouganda ou au Kenya voisins, et jusqu’en Afrique du Sud et en Europe ont été victimes d’attentats et de menaces », déclare HRW dans un énième document dénonçant la répression du régime de Paul Kagame.
Anciens collaborateurs de FPR particulièrement visés.
HRW rapporte que les victimes d’attentats à l’étranger sont généralement des opposants politiques ou des personnes ayant émis des critiques directes à l’encontre du régime de Kigali.
Tout particulièrement d’anciens collaborateurs du FPR qui sont entrés en désaccords avec l’homme fort du Rwanda, le général Paul Kagame.
C’est le cas des assassinats de l’ancien ministre de l’Intérieur Seth Sendashonga en 1998 au Kenya et de l’ancien chef des renseignements extérieurs, Patrick Karegeya,tué dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2014 ; ainsi que la tentative d’assassinat de l’ancien chef d’état-major de l’armée Kayumba Nyamwasa en 2010, aussi en Afrique du Sud.
Toutefois, à côte de ces dissidents, anciens hauts cadres du régime, HRW énumère plusieurs autres faits d’assassinats.
C’est les cas du colonel Théoneste Lizinde et l’homme d’affaire Augustin Bugirimfura, disparus dans la capitale du Kenya, à Nairobi, le 6 octobre 1996, et retrouvés à la périphérie de la ville deux jours plus tard, leurs cadavres criblés de balles.Il y a aussi le meurtre du journaliste Charles Ingabire, abattu par balles dans la capitale ougandaise, à Kampala, le 30 novembre 2011.
Frank Ntwali qui est le beau-frère de Kayumba Nyamwasa et le président du RNC en Afrique du Sud, a quant à lui été attaqué dans sa voiture dans les environs de Johannesburg et a reçu plusieurs coups de couteau le 22 août 2012, il a survécuà ses blessures.
Déportations forcées, enlèvements et menaces
L’ONG internationale dénonce également la déportation forcée (voire l’enlèvement) d’autres dissidents, c’est le cas de l’ancien garde du corps du président Paul Kagame, Joël Mutabazi, qui a disparu le25 octobre 2013 à Kampala où il avait trouvé refuge, il y était sous protection policière ougandaise 24 heures sur 24.
Après six jours sans ses nouvelles, la police rwandaise a confirmé le détenir, les conditions de sa déportation restent mystérieuses jusqu’à présent.
Le jeune frère de Mutabazi, Jackson Karemera, disparu aussi à Kampala aux alentours du 25 octobre 2013, et un autre ancien garde du corps présidentiel, Innocent Kalisa, se sont retrouvés à leurs tour inexplicablement au Rwanda où ils sont poursuivis pour « terrorisme, désertion et complot contre le chef de l’Etat ».
Dans son article HRW revient aussi sur des menaces et harcèlements envers certains dissidents. Ainsi, en mai 2011, deux opposants Rwandais vivant au Royaume-Uni, René Mugenzi et Jonathan Musonera, ont été avertis par la Police métropolitaine de Londres de l’existence de menaces à leur sécurité émanant du gouvernement rwandais.
Un troisième dissident Rwandais vivant au Royaume-Uni, Noble Marara, lui aussi a affirmé avoir reçu des menaces émanant des membres de la représentation diplomatique rwandaise au Royaume-Uni.
Meurtres vraisemblablement politiques selon HRW
Cette ONG qui défend les droits humains, signale que les victimes ont toutes en commun un autre profil : « avant ces attentats, plusieurs d’entre elles avaient été menacées par des individus qui faisaient partie, ou étaient proches du gouvernement rwandais ».
HRW estime que ces meurtres étaient inspirés probablement par « des motifs politiques », vu qu’au Rwanda même, de nombreux opposants du gouvernement ont subi le même sort depuis l’arrivée du FPR en 1994.
Peu de progrès dans les enquêtes
HRW s’inquiète de l’absence de progrès dans les enquêtes qui devaient permettre d’identifier les responsables des attentats, notamment ceux qui les ont ordonnés (à l’exception du procès de six personnes accusées d’avoir été impliquées dans la tentative d’assassinat de Kayumba Nyamwasa en 2010 dont le procès est en cours en Afrique du Sud).
HRW rappelle que toutes ces victimes s’étaient vues accorder le statut de réfugié dans les pays où ils étaient, compte tenu des risques qu’ils couraient au Rwanda.
« Le fait que même des personnes officiellement reconnues comme réfugiés aient été victimes de tels attentats accentue le sentiment de peur parmi les Rwandais en exil, qui estiment maintenant que personne n’est à l’abri », fait remarquerHRW.
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Jean Mitari
Arrestations arbitraires, mises en détention, poursuites judiciaires, meurtres, actes de torture, disparitions , menaces, harcèlement et intimidation, c’est le sort réservé à des opposants au régime et d’autres voix critiques au Rwanda, annonce HRW dans un article publié ce 28 janvier.
A côté de ces actes de répression pratiqués à l’intérieur du pays, HRW dénonce la montée en puissance d’un nouveau fléau : l’assassinant des opposants réfugiés à l’extérieur du pays, phénomène que l’organisation appelle « répression transfrontalière ».
« Parallèlement à la répression des voix dissonantes à l’intérieur du Rwanda, des dissidents et des personnes considérées comme des détracteurs ayant trouvé refuge dans d’autres pays en Ouganda ou au Kenya voisins, et jusqu’en Afrique du Sud et en Europe ont été victimes d’attentats et de menaces », déclare HRW dans un énième document dénonçant la répression du régime de Paul Kagame.
Anciens collaborateurs de FPR particulièrement visés.
HRW rapporte que les victimes d’attentats à l’étranger sont généralement des opposants politiques ou des personnes ayant émis des critiques directes à l’encontre du régime de Kigali.
Tout particulièrement d’anciens collaborateurs du FPR qui sont entrés en désaccords avec l’homme fort du Rwanda, le général Paul Kagame.
C’est le cas des assassinats de l’ancien ministre de l’Intérieur Seth Sendashonga en 1998 au Kenya et de l’ancien chef des renseignements extérieurs, Patrick Karegeya,tué dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2014 ; ainsi que la tentative d’assassinat de l’ancien chef d’état-major de l’armée Kayumba Nyamwasa en 2010, aussi en Afrique du Sud.
Toutefois, à côte de ces dissidents, anciens hauts cadres du régime, HRW énumère plusieurs autres faits d’assassinats.
C’est les cas du colonel Théoneste Lizinde et l’homme d’affaire Augustin Bugirimfura, disparus dans la capitale du Kenya, à Nairobi, le 6 octobre 1996, et retrouvés à la périphérie de la ville deux jours plus tard, leurs cadavres criblés de balles.Il y a aussi le meurtre du journaliste Charles Ingabire, abattu par balles dans la capitale ougandaise, à Kampala, le 30 novembre 2011.
Frank Ntwali qui est le beau-frère de Kayumba Nyamwasa et le président du RNC en Afrique du Sud, a quant à lui été attaqué dans sa voiture dans les environs de Johannesburg et a reçu plusieurs coups de couteau le 22 août 2012, il a survécuà ses blessures.
Déportations forcées, enlèvements et menaces
L’ONG internationale dénonce également la déportation forcée (voire l’enlèvement) d’autres dissidents, c’est le cas de l’ancien garde du corps du président Paul Kagame, Joël Mutabazi, qui a disparu le25 octobre 2013 à Kampala où il avait trouvé refuge, il y était sous protection policière ougandaise 24 heures sur 24.
Après six jours sans ses nouvelles, la police rwandaise a confirmé le détenir, les conditions de sa déportation restent mystérieuses jusqu’à présent.
Le jeune frère de Mutabazi, Jackson Karemera, disparu aussi à Kampala aux alentours du 25 octobre 2013, et un autre ancien garde du corps présidentiel, Innocent Kalisa, se sont retrouvés à leurs tour inexplicablement au Rwanda où ils sont poursuivis pour « terrorisme, désertion et complot contre le chef de l’Etat ».
Dans son article HRW revient aussi sur des menaces et harcèlements envers certains dissidents. Ainsi, en mai 2011, deux opposants Rwandais vivant au Royaume-Uni, René Mugenzi et Jonathan Musonera, ont été avertis par la Police métropolitaine de Londres de l’existence de menaces à leur sécurité émanant du gouvernement rwandais.
Un troisième dissident Rwandais vivant au Royaume-Uni, Noble Marara, lui aussi a affirmé avoir reçu des menaces émanant des membres de la représentation diplomatique rwandaise au Royaume-Uni.
Meurtres vraisemblablement politiques selon HRW
Cette ONG qui défend les droits humains, signale que les victimes ont toutes en commun un autre profil : « avant ces attentats, plusieurs d’entre elles avaient été menacées par des individus qui faisaient partie, ou étaient proches du gouvernement rwandais ».
HRW estime que ces meurtres étaient inspirés probablement par « des motifs politiques », vu qu’au Rwanda même, de nombreux opposants du gouvernement ont subi le même sort depuis l’arrivée du FPR en 1994.
Peu de progrès dans les enquêtes
HRW s’inquiète de l’absence de progrès dans les enquêtes qui devaient permettre d’identifier les responsables des attentats, notamment ceux qui les ont ordonnés (à l’exception du procès de six personnes accusées d’avoir été impliquées dans la tentative d’assassinat de Kayumba Nyamwasa en 2010 dont le procès est en cours en Afrique du Sud).
HRW rappelle que toutes ces victimes s’étaient vues accorder le statut de réfugié dans les pays où ils étaient, compte tenu des risques qu’ils couraient au Rwanda.
« Le fait que même des personnes officiellement reconnues comme réfugiés aient été victimes de tels attentats accentue le sentiment de peur parmi les Rwandais en exil, qui estiment maintenant que personne n’est à l’abri », fait remarquerHRW.
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Jean Mitari
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