le 15-07-2014
Des réfugiés ivoiriens ayant fui les violences post-électorales de 2010-2011 dans leur pays, dans un camp du comté de Nimba, au Liberia.AFP PHOTO/IFRC/Benoit Matsha-Carpentier
Le gouvernement ivoirien a refusé, en fin de semaine dernière, l’entrée sur son territoire d’environ 400 exilés rapatriés du Libéria voisin. Convoyés par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, ils ont dû retourner au Libéria sans connaître les raisons de cette interdiction.
Le pouvoir appelle pourtant fréquemment au retour au pays des « frères » exilés suite à la crise post-électorale de 2010-2011.
Il s’agit d’une gifle pour les quelque 400 Ivoiriens qui pensaient mettre fin à leur exil de plus de trois ans au Liberia. Bloqué à la frontière, le convoi qui transportait ces réfugiés a été contraint de les ramener au Liberia - non sans avoir tenté, en vain, de contacter toutes les autorités susceptibles de donner le feu vert à l’entrée des rapatriés.
« Dramatique et inadmissible »
Cet épisode peut-il empêcher d’autres exilés de répondre à l’appel au retour au pays du pouvoir ivoirien ? Le représentant du HCR en Côte d’Ivoire, Mohamed Touré, estime que « c’est dramatique et inadmissible » et qu’« il s’agit d'une violation du droit interne et international ».
Il rappelle que le retour dans son pays d’origine est un droit fondamental, et estime qu’il « s’agit là d’un incident grave, dont la portée peut être très importante ».
Pour le HCR, les raisons de ce refus ne sont pas claires ; d’autant plus que les rapatriements avaient repris depuis trois semaines après plusieurs mois d'interruption suite au souhait des autorités ivoiriennes de prévenir l’arrivée du virus Ebola sur leur territoire - le Liberia voisin faisant partie des trois pays d’Afrique de l’Ouest frappés par l’épidémie de fièvre hémorragique.
Craintes de propagation du virus Ebola
C’est effectivement la crainte d’une propagation éventuelle du virus tueur qui a été donnée pour justifier le refus de laisser le passage au convoi des rapatriés. Mais cette explication - jusque-là officieuse - des autorités ivoiriennes ne convainc pas le HCR.
« Nous estimons que ce n’est pas du tout un argument sérieux, dans la mesure où ces rapatriements, quand ils se font sous les auspices du HCR, se font avec toutes les garanties : il y a un contrôle médical qui se fait d’abord au Liberia, au point de départ, et également à l’arrivée, en Côte d’Ivoire », indique Mohamed Touré.
Dans ce cas particulier, le HCR avait proposé aux autorités ivoiriennes de faire un contrôle médical de tous les réfugiés du convoi, mais la proposition avait été refusée par le gouvernement ivoirien.
38 000 Ivoiriens toujours réfugiés au Liberia
Enfin, un dernier élément rend cette décision difficile à comprendre : la frontière qui a été fermée aux rapatriés est pourtant ouverte aux autres personnes de passage.
Sur les 300 000 Ivoiriens ayant quitté le pays suite à la crise post-électorale, une grande majorité se trouvait au Liberia, qui accueille encore aujourd’hui 38 000 personnes. Plus de 200 000 de ces réfugiés sont déjà revenus en Côte d’Ivoire.
Des réfugiés ivoiriens ayant fui les violences post-électorales de 2010-2011 dans leur pays, dans un camp du comté de Nimba, au Liberia.AFP PHOTO/IFRC/Benoit Matsha-Carpentier
Le gouvernement ivoirien a refusé, en fin de semaine dernière, l’entrée sur son territoire d’environ 400 exilés rapatriés du Libéria voisin. Convoyés par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, ils ont dû retourner au Libéria sans connaître les raisons de cette interdiction.
Le pouvoir appelle pourtant fréquemment au retour au pays des « frères » exilés suite à la crise post-électorale de 2010-2011.
Il s’agit d’une gifle pour les quelque 400 Ivoiriens qui pensaient mettre fin à leur exil de plus de trois ans au Liberia. Bloqué à la frontière, le convoi qui transportait ces réfugiés a été contraint de les ramener au Liberia - non sans avoir tenté, en vain, de contacter toutes les autorités susceptibles de donner le feu vert à l’entrée des rapatriés.
« Dramatique et inadmissible »
Cet épisode peut-il empêcher d’autres exilés de répondre à l’appel au retour au pays du pouvoir ivoirien ? Le représentant du HCR en Côte d’Ivoire, Mohamed Touré, estime que « c’est dramatique et inadmissible » et qu’« il s’agit d'une violation du droit interne et international ».
Il rappelle que le retour dans son pays d’origine est un droit fondamental, et estime qu’il « s’agit là d’un incident grave, dont la portée peut être très importante ».
Pour le HCR, les raisons de ce refus ne sont pas claires ; d’autant plus que les rapatriements avaient repris depuis trois semaines après plusieurs mois d'interruption suite au souhait des autorités ivoiriennes de prévenir l’arrivée du virus Ebola sur leur territoire - le Liberia voisin faisant partie des trois pays d’Afrique de l’Ouest frappés par l’épidémie de fièvre hémorragique.
Craintes de propagation du virus Ebola
C’est effectivement la crainte d’une propagation éventuelle du virus tueur qui a été donnée pour justifier le refus de laisser le passage au convoi des rapatriés. Mais cette explication - jusque-là officieuse - des autorités ivoiriennes ne convainc pas le HCR.
« Nous estimons que ce n’est pas du tout un argument sérieux, dans la mesure où ces rapatriements, quand ils se font sous les auspices du HCR, se font avec toutes les garanties : il y a un contrôle médical qui se fait d’abord au Liberia, au point de départ, et également à l’arrivée, en Côte d’Ivoire », indique Mohamed Touré.
Dans ce cas particulier, le HCR avait proposé aux autorités ivoiriennes de faire un contrôle médical de tous les réfugiés du convoi, mais la proposition avait été refusée par le gouvernement ivoirien.
38 000 Ivoiriens toujours réfugiés au Liberia
Enfin, un dernier élément rend cette décision difficile à comprendre : la frontière qui a été fermée aux rapatriés est pourtant ouverte aux autres personnes de passage.
Sur les 300 000 Ivoiriens ayant quitté le pays suite à la crise post-électorale, une grande majorité se trouvait au Liberia, qui accueille encore aujourd’hui 38 000 personnes. Plus de 200 000 de ces réfugiés sont déjà revenus en Côte d’Ivoire.
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