lundi 30 juin 2014
Dans un discours prononcé à la veille de la célébration du 54e anniversaire de l’accession de la République Démocratique du Congo à la souveraineté nationale et à la reconnaissance internationale, le président Joseph Kabila a encouragé les Congolais de la diaspora à revenir sur la terre de leurs ancêtres et à y prendre place, le pays étant en pleine croissance et en pleine mutation.
« La terre de nos ancêtres est grande et fertile et dispose des potentialités nécessaires à l’épanouissement de chacun », a-t-il insisté, en invitant tous ceux qui vivent à l’étranger « à contribuer au développement de la République Démocratique du Congo dans la paix et la sérénité ».
Si d’aucuns ne peuvent que louer cette attitude réconciliatrice, malgré des rapports exécrables entre le gouvernement de Kinshasa et ses administrés de la diaspora, il est évident que l’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
L’incohésion nationale
Plusieurs mois après les assises des concertations nationales initiées par le président de la République Démocratique du Congo, la cohésion nationale est loin d’être acquise – le peuple congolais ayant compris que ce forum avait été organisé à dessein pour amadouer la classe politique et faire passer des mesures impopulaires au profit de la majorité présidentielle.
Pis encore, la diaspora a été représentée à ces assises par des gens non représentatifs de la réalité qui la compose. Ainsi le « per diem » et la folle envie d’occuper des postes au sein d’un éventuel gouvernement d’union nationale ont-ils relégué à l’arrière-plan les véritables revendications des Congolais de l’étranger.
L’incohésion nationale s’est amplifiée davantage à cause des mesures tendant à tripatouiller les lois de la République, et l’incertitude politique s’est longtemps installée dans l’attente d’un remaniement gouvernemental, ou alors d’un nouveau gouvernement dont la nomination reste encore lettre morte.
En tout cas, il est certain que la cohésion nationale ne sera jamais effective tant qu’une partie de la population congolaise sera sans cesse privée de ses droits du simple fait de vivre hors du territoire national. Mais un simple appel incitant au retour au pays des ancêtres ne suffit pas.
Encore faut-il donner des gages sérieux pour que les Congolais de la diaspora puissent assumer leurs devoirs « au prix des efforts sans cesse renouvelés », en s’investissant sur les plans économique et politique, dans l’espoir de réaliser « le rêve d’un Congo prospère ».
Le patriotisme des émigrants
Les faiblesses dans les relations entre la diaspora congolaise et le gouvernement ont toujours constitué un frein considérable dans la valorisation et la matérialisation des atouts susceptibles de contribuer à l’émergence d’une République Démocratique du Congo solide, sur le plan étatique, et performante, du point de vue socio-économique.
De plus, les violations systématiques des droits des Congolais de l’étranger portent préjudice aux dispositifs constitutionnels – tels que les articles 5 alinéa 3, 12, 50 et 66 – favorables aux droits humains, aux libertés fondamentales, aux devoirs du citoyen et de l’État.
Ainsi le gouvernement congolais devra-t-il rendre le premier alinéa de l’article 10 la Constitution du 18 février 2006 conforme à l’article 72. Dans cette optique, au regard de la double problématique du jus sanguinis et du jus soli, le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004, relative à la nationalité congolaise, devra privilégier le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine.
C’est ainsi que l’on clarifiera les différents conflits fonciers qui ne cessent de contribuer, avec le pillage des ressources naturelles, à la déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
Par ailleurs, l’insécurité à travers le territoire national et la corruption ne contribuent guère la libre-circulation des biens et des personnes, ainsi que des capitaux, facteur indispensable au développement économique, ainsi qu’à la liberté d’entreprendre et d’investir.
Il faudra donc des garanties sérieuses, sur les plans fiscal et sécuritaire, pour que les Congolais de la diaspora daignent s’acquitter patriotiquement de leurs devoirs envers la République. C’est la condition sine qua non pour qu’ils puissent « donner à [leur] pays le meilleur [d’eux-mêmes] » sans toujours « attendre qu’il fasse tout à [leur] place ».
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Gaspard-Hubert B. Lonsi Koko
Dans un discours prononcé à la veille de la célébration du 54e anniversaire de l’accession de la République Démocratique du Congo à la souveraineté nationale et à la reconnaissance internationale, le président Joseph Kabila a encouragé les Congolais de la diaspora à revenir sur la terre de leurs ancêtres et à y prendre place, le pays étant en pleine croissance et en pleine mutation.
« La terre de nos ancêtres est grande et fertile et dispose des potentialités nécessaires à l’épanouissement de chacun », a-t-il insisté, en invitant tous ceux qui vivent à l’étranger « à contribuer au développement de la République Démocratique du Congo dans la paix et la sérénité ».
Si d’aucuns ne peuvent que louer cette attitude réconciliatrice, malgré des rapports exécrables entre le gouvernement de Kinshasa et ses administrés de la diaspora, il est évident que l’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
L’incohésion nationale
Plusieurs mois après les assises des concertations nationales initiées par le président de la République Démocratique du Congo, la cohésion nationale est loin d’être acquise – le peuple congolais ayant compris que ce forum avait été organisé à dessein pour amadouer la classe politique et faire passer des mesures impopulaires au profit de la majorité présidentielle.
Pis encore, la diaspora a été représentée à ces assises par des gens non représentatifs de la réalité qui la compose. Ainsi le « per diem » et la folle envie d’occuper des postes au sein d’un éventuel gouvernement d’union nationale ont-ils relégué à l’arrière-plan les véritables revendications des Congolais de l’étranger.
L’incohésion nationale s’est amplifiée davantage à cause des mesures tendant à tripatouiller les lois de la République, et l’incertitude politique s’est longtemps installée dans l’attente d’un remaniement gouvernemental, ou alors d’un nouveau gouvernement dont la nomination reste encore lettre morte.
En tout cas, il est certain que la cohésion nationale ne sera jamais effective tant qu’une partie de la population congolaise sera sans cesse privée de ses droits du simple fait de vivre hors du territoire national. Mais un simple appel incitant au retour au pays des ancêtres ne suffit pas.
Encore faut-il donner des gages sérieux pour que les Congolais de la diaspora puissent assumer leurs devoirs « au prix des efforts sans cesse renouvelés », en s’investissant sur les plans économique et politique, dans l’espoir de réaliser « le rêve d’un Congo prospère ».
Le patriotisme des émigrants
Les faiblesses dans les relations entre la diaspora congolaise et le gouvernement ont toujours constitué un frein considérable dans la valorisation et la matérialisation des atouts susceptibles de contribuer à l’émergence d’une République Démocratique du Congo solide, sur le plan étatique, et performante, du point de vue socio-économique.
De plus, les violations systématiques des droits des Congolais de l’étranger portent préjudice aux dispositifs constitutionnels – tels que les articles 5 alinéa 3, 12, 50 et 66 – favorables aux droits humains, aux libertés fondamentales, aux devoirs du citoyen et de l’État.
Ainsi le gouvernement congolais devra-t-il rendre le premier alinéa de l’article 10 la Constitution du 18 février 2006 conforme à l’article 72. Dans cette optique, au regard de la double problématique du jus sanguinis et du jus soli, le 1er alinéa de l’article 4 de la loi du 12 novembre 2004, relative à la nationalité congolaise, devra privilégier le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine.
C’est ainsi que l’on clarifiera les différents conflits fonciers qui ne cessent de contribuer, avec le pillage des ressources naturelles, à la déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
Par ailleurs, l’insécurité à travers le territoire national et la corruption ne contribuent guère la libre-circulation des biens et des personnes, ainsi que des capitaux, facteur indispensable au développement économique, ainsi qu’à la liberté d’entreprendre et d’investir.
Il faudra donc des garanties sérieuses, sur les plans fiscal et sécuritaire, pour que les Congolais de la diaspora daignent s’acquitter patriotiquement de leurs devoirs envers la République. C’est la condition sine qua non pour qu’ils puissent « donner à [leur] pays le meilleur [d’eux-mêmes] » sans toujours « attendre qu’il fasse tout à [leur] place ».
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Gaspard-Hubert B. Lonsi Koko
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