jeudi 3 juillet 2014

RDC. Mise en cause par Kigali, l'ONU nie soutenir les rebelles FDLR

Les Nations unies se sont défendues mercredi de soutenir les rebelles hutu rwandais présents dans l'est de la République démocratique du Congo après avoir été mises en cause par le Rwanda pour le transport d'un des dirigeants de cette milice.
 


"Nous ne soutenons pas les FDLR" (Forces démocratiques de libération du Rwanda), "nous soutenons [leur] désarmement volontaire", a déclaré le général Abdallah Wafy, chef adjoint de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

"Sur la question du transport [...] on a respecté les règles" des Nations unies, a affirmé Martin Kobler, chef de la Monusco.

Dans une lettre, datée du 26 juin et adressée au président du Conseil de sécurité, le représentant permanent du Rwanda à l'ONU s'est plaint d'avoir été notifié l'avant-veille d'une requête de la direction des opérations de maintien de la paix demandant la levée de l'interdiction de voyage visant le président par intérim des FDLR, Gaston Rumuli Iyamuremye, alias Victor Rumuli Byiringiro.

Cette demande devait permettre d'autoriser la venue à Rome de M. Iyamuremye pour participer, le 25 juin, à des négociations avec des représentants de la RDC et de l'ONU, sous l'égide de la communauté catholique Sant'Egidio. Ces discussions devaient accélérer le processus de désarmement volontaire entamé fin mai par les FDLR.

Le Comité des sanctions n'a pas donné suite à cette requête. Mais sans attendre la décision la Monusco avait transporté M. Iyamuremye et d'autres représentants des FDLR par avion du Nord-Kivu (est) à Kinshasa afin de leur permettre de prendre un vol pour Rome.

M. Iyamuremye et sa suite ont été transportés "à l'intérieur du Congo", a dit M. Kobler ajoutant que "le Comité des sanctions a dit que ceux qui sont sur la liste des sanctions sont interdits de voyages internationaux et M. Iyamuremye n'a jamais quitté le Congo".

Les rebelles hutu rwandais sont présents dans l'est de la RDC depuis la fin du génocide des Tutsi rwandais de 1994 organisé par le pouvoir hutu à Kigali. Plusieurs de leurs fondateurs et combattants sont recherchés par la justice internationale pour leur participation à ces massacres.

L'interdiction de voyager faite à M. Iyamuremye découle d'une résolution du Conseil de sécurité destinée à mettre fin aux activités des groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC, ravagé par les conflits depuis plus de vingt ans.

Lui-même n'est recherché ni par Interpol, ni par la Cour pénale internationale, ni par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

La rencontre de Rome a finalement eu lieu sans M. Iyamuremye, mais rien n'a filtré sur le contenu des discussions. L'action de l'ONU pour la faciliter reflète les "efforts que nous faisons pour trouver une solution pacifique" pour l'est du Congo, a dit le général Wafy.

Opposées au président rwandais Paul Kagame, qui a pris le pouvoir à l'issue du génocide, les FDLR (1.500 à 2.000 combattants selon les estimations) n'ont mené aucune action d'envergure en territoire rwandais depuis plusieurs années.

Depuis le 30 mai, environ 180 de leurs combattants ont déposé les armes.

L'objectif des rebelles est de prouver leur volonté de paix, dans l'espoir d'une ouverture d'un dialogue avec Kigali, qui s'y refuse catégoriquement.

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Canöe
Cameroonvoice 

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