le 24 juin 2014
En avril 2010, à Kigali, les sourires du président Paul Kagame et de la gouverneure générale Michaëlle Jean en disent long sur les liens étroits entre le Canada et la sanguinaire dictature du FPR.
Ce billet est le premier d'une série de cinq textes du même auteur sur Roméo Dallaire qui seront publiés chaque jour jusqu'à samedi.
Depuis deux mois, Roméo Dallaire est sous les feux de la rampe. Ce furent d'abord les vingt ans du génocide rwandais. Puis, il nous a annoncé qu'il quitterait son poste de sénateur le 17 juin 2014. Flash de caméra, micros, conférences, entrevues et honneurs. Les éloges fusent.
Mais Dallaire fait-il l'unanimité partout dans le monde? Est-il une sorte de Gandhi ou de Martin Luther King canadien? Devons-nous en être fiers? Certainement pas!
Chaque fois que des Québécois se prosternent devant leur héros Dallaire, j'en éprouve une grande honte.
Si des millions de personnes ont été tuées, affamées, mutilées, torturées, déplacées, pourchassées, dépossédées ou violées depuis 1990 au Rwanda et en République démocratique du Congo, ce n'est pas que la « communauté internationale » n'est pas intervenue pour empêcher un génocide en 1994, mais bien que les plus grands moralisateurs de cette communauté, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, ont, contrairement à ce qu'ils affirment, participé activement à cette sinistre mascarade où, pour les besoins du récit leur servant d'alibi, ils ont carrément inversé les rôles d'agresseur et de victime. Roméo Dallaire a été au cœur de cette horrifiante machination.
Le vertueux Canada a beaucoup de morts sur la conscience.
Qui plus est, de nombreux médias canadiens peuvent être qualifiés de complices parce qu'ils cultivent l'ignorance et le mensonge. Ils protègent de grands criminels, parfois en toute connaissance de cause, parfois par mimétisme. N'essayez pas de leur ouvrir les yeux; ils n'ont pas le temps de réfléchir aux conséquences de leur négligence professionnelle. Ils ont lu J'ai serré la main du diable et vu deux films; ça leur suffit pour parler du drame avec autorité.
Le déluge de mensonges médiatiques
Chaque année, autour du 7 avril, les champions du copier-coller et de l'infodivertissement nous sortent une femme violée 500 fois ou un autre cabotin du génocide.
En 2014, comme c'était le 20e anniversaire du grand cirque annuel orchestré depuis Kigali, Tout le monde en parle et les autres endoctrineurs ont doublé la dose de larmes du souvenir.
Mais attention, les larmes sont réservées à l'usage exclusif des Tutsis, peu importe que, pour illustrer la souffrance de ces derniers, les fantaisistes du reportage nous montrent plutôt ce qui ressemble nettement à des colonnes de morts vivants hutus sur le chemin de l'exil ou des photos de Hutus trépanés et d'enfants hutus séparés de leur mère. L'aveuglement est tel qu'aucune évidence ne suffit pour crever les yeux.
Toutefois, la campagne médiatique de sanctification des Tutsis et de diabolisation des Hutus ne se limite pas à l'anniversaire du génocide. Elle s'insinue partout et prend toutes sortes de formes.
Roméo Dallaire est un propagandiste au service de Paul Kagame et du Front patriotique rwandais (FPR), comme j'en ferai la démonstration dans cette série de cinq articles, mais il est loin d'être le seul de son genre à avoir un accès privilégié aux tribunes médiatiques et à l'appareil étatique canadien.
Par exemple, le 3 février 2012, le chanteur Mighty Popo était invité à la radio de Radio-Canada, où il a tenu les propos suivants concernant l'expulsion de Léon Mugesera, un homme innocent qu'Ottawa a remis sans vergogne au régime sadique de Paul Kagame : Je salue le gouvernement du Canada d'avoir fait cela. Ça a pris longtemps, mais quand même, je salue ce geste-là. Mugesera est un crétin, un grand criminel devant nos yeux, nous qui savons, qui connaissons, qui parlons la langue kinyarwanda. Donc, c'est... Plus Satan que lui, ça n'existe pas, quoi. C'est la mort.
Or, comme je l'ai signalé à Radio-Canada, qui ne s'en est apparemment jamais senti mal à l'aise, Jacques Murigande, alias Mighty Popo, est président de Planet Folk inc. Il organise le festival de musique Kigali Up!, qui est commandité par l'hôtel Chez Lando, propriété d'Anne-Marie Kantengwa, députée du FPR, et de Marie-Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
J'ai déjà révélé par ailleurs la présence d'un militant du FPR dans les hautes sphères de la fonction publique fédérale. Richard Batsinduka est conseiller en résolution des conflits au cabinet du sous-ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Or, beaucoup d'autres apologistes de Paul Kagame -- dont je ne peux révéler les noms sans mettre mes sources en danger -- œuvrent dans des ministères et des organismes clés de l'administration fédérale canadienne, comme le ministère de la Justice, le ministère des Affaires étrangères et l'Agence des services frontaliers du Canada.
C'est une véritable infiltration à grande échelle qui est confirmée par des personnes très bien informées, comme Theogene Rudasingwa, ancien secrétaire général du FPR.
L'assourdissant silence sur les souffrances des Hutus
Les Hutus et leurs cousins de la RDC ont péri par millions depuis un quart de siècle, avant, pendant et après le génocide sacré. Ils ont été tués par des meurtriers de masse tutsis comme Paul Kagame, James Kabarebe et Laurent Nkunda, qui sont financés, équipés et protégés par les États-Unis et leurs alliés anglo-saxons et belges.
Mais les survivants hutus n'ont pas le droit de pleurer leurs morts. Pire encore, le Canada les accuse collectivement d'être des génocidaires, les livre à leurs tortionnaires ou leur fait des procès truqués.
Et, contrairement aux rescapés peinards de la caste tutsie d'Afrique centrale, les Hutus gémissent dans l'indifférence totale du public, auquel on interdit de réfléchir sous peine de stigmatisation pour cause de révisionnisme.
Pierre-Claver Ndacyayisenga, un Rwandais hutu, a fui à pied, sur 3000 km, les prédateurs à mitraillette du général James Kabarebe dans les forêts de l'ex-Zaïre, chassé d'un camp de réfugiés à un autre, avec sa femme et ses jeunes enfants.
Pierre-Claver et sa famille ont survécu miraculeusement pendant qu'autour d'eux, en 1996 et 1997, des centaines de milliers de leurs semblables, oubliés volontairement par la « communauté international», mouraient de faim après d'interminables souffrances ou étaient abattus comme des bêtes par les « bons gars » du FPR qui ont « arrêté le génocide ».
Pierre-Claver raconte son incroyable lutte pour la survie, contre des fauves sanguinaires, dans un livre intitulé Voyage à travers la mort.
En mars 1997, le journaliste et cinéaste Hubert Sauper a filmé une partie des compagnons d'infortune de Pierre-Claver en train d'agoniser le long de la voie ferrée menant à Kisangani. On les retrouve dans un documentaire bouleversant intitulé Loin du Rwanda. À la fin, ils meurent pratiquement tous.
Pierre-Claver vit aujourd'hui au Québec. Les médias ne vous ont jamais parlé de lui. Mais, chaque année, le 7 avril, les médias lui rappellent, à lui et aux millions de Hutus déracinés et profondément meurtris, qu'ils appartiennent à la race des génocidaires et qu'ils devront éternellement se repentir. Ils ont survécu à la traque organisée par des criminels figurant parmi les plus cruels que la terre ait portés, mais ils sont néanmoins frappés d'anathème.
Au Rwanda de Paul Kagame, il n'y a officiellement plus de Hutus et de Tutsis. Mais il y a encore des « anciens Hutus ».
Même s'ils n'étaient pas nés en 1994, les « anciens Hutus » doivent demander pardon à leurs compatriotes tutsis, sous le regard menaçant de leurs bourreaux. C'est ça, la belle justice et la belle vérité de l'hypocrite «communauté internationale ».
VERITAS
En avril 2010, à Kigali, les sourires du président Paul Kagame et de la gouverneure générale Michaëlle Jean en disent long sur les liens étroits entre le Canada et la sanguinaire dictature du FPR.
Ce billet est le premier d'une série de cinq textes du même auteur sur Roméo Dallaire qui seront publiés chaque jour jusqu'à samedi.
Depuis deux mois, Roméo Dallaire est sous les feux de la rampe. Ce furent d'abord les vingt ans du génocide rwandais. Puis, il nous a annoncé qu'il quitterait son poste de sénateur le 17 juin 2014. Flash de caméra, micros, conférences, entrevues et honneurs. Les éloges fusent.
Mais Dallaire fait-il l'unanimité partout dans le monde? Est-il une sorte de Gandhi ou de Martin Luther King canadien? Devons-nous en être fiers? Certainement pas!
Chaque fois que des Québécois se prosternent devant leur héros Dallaire, j'en éprouve une grande honte.
Si des millions de personnes ont été tuées, affamées, mutilées, torturées, déplacées, pourchassées, dépossédées ou violées depuis 1990 au Rwanda et en République démocratique du Congo, ce n'est pas que la « communauté internationale » n'est pas intervenue pour empêcher un génocide en 1994, mais bien que les plus grands moralisateurs de cette communauté, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, ont, contrairement à ce qu'ils affirment, participé activement à cette sinistre mascarade où, pour les besoins du récit leur servant d'alibi, ils ont carrément inversé les rôles d'agresseur et de victime. Roméo Dallaire a été au cœur de cette horrifiante machination.
Le vertueux Canada a beaucoup de morts sur la conscience.
Qui plus est, de nombreux médias canadiens peuvent être qualifiés de complices parce qu'ils cultivent l'ignorance et le mensonge. Ils protègent de grands criminels, parfois en toute connaissance de cause, parfois par mimétisme. N'essayez pas de leur ouvrir les yeux; ils n'ont pas le temps de réfléchir aux conséquences de leur négligence professionnelle. Ils ont lu J'ai serré la main du diable et vu deux films; ça leur suffit pour parler du drame avec autorité.
Le déluge de mensonges médiatiques
Chaque année, autour du 7 avril, les champions du copier-coller et de l'infodivertissement nous sortent une femme violée 500 fois ou un autre cabotin du génocide.
En 2014, comme c'était le 20e anniversaire du grand cirque annuel orchestré depuis Kigali, Tout le monde en parle et les autres endoctrineurs ont doublé la dose de larmes du souvenir.
Mais attention, les larmes sont réservées à l'usage exclusif des Tutsis, peu importe que, pour illustrer la souffrance de ces derniers, les fantaisistes du reportage nous montrent plutôt ce qui ressemble nettement à des colonnes de morts vivants hutus sur le chemin de l'exil ou des photos de Hutus trépanés et d'enfants hutus séparés de leur mère. L'aveuglement est tel qu'aucune évidence ne suffit pour crever les yeux.
Toutefois, la campagne médiatique de sanctification des Tutsis et de diabolisation des Hutus ne se limite pas à l'anniversaire du génocide. Elle s'insinue partout et prend toutes sortes de formes.
Roméo Dallaire est un propagandiste au service de Paul Kagame et du Front patriotique rwandais (FPR), comme j'en ferai la démonstration dans cette série de cinq articles, mais il est loin d'être le seul de son genre à avoir un accès privilégié aux tribunes médiatiques et à l'appareil étatique canadien.
Par exemple, le 3 février 2012, le chanteur Mighty Popo était invité à la radio de Radio-Canada, où il a tenu les propos suivants concernant l'expulsion de Léon Mugesera, un homme innocent qu'Ottawa a remis sans vergogne au régime sadique de Paul Kagame : Je salue le gouvernement du Canada d'avoir fait cela. Ça a pris longtemps, mais quand même, je salue ce geste-là. Mugesera est un crétin, un grand criminel devant nos yeux, nous qui savons, qui connaissons, qui parlons la langue kinyarwanda. Donc, c'est... Plus Satan que lui, ça n'existe pas, quoi. C'est la mort.
Or, comme je l'ai signalé à Radio-Canada, qui ne s'en est apparemment jamais senti mal à l'aise, Jacques Murigande, alias Mighty Popo, est président de Planet Folk inc. Il organise le festival de musique Kigali Up!, qui est commandité par l'hôtel Chez Lando, propriété d'Anne-Marie Kantengwa, députée du FPR, et de Marie-Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
J'ai déjà révélé par ailleurs la présence d'un militant du FPR dans les hautes sphères de la fonction publique fédérale. Richard Batsinduka est conseiller en résolution des conflits au cabinet du sous-ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Or, beaucoup d'autres apologistes de Paul Kagame -- dont je ne peux révéler les noms sans mettre mes sources en danger -- œuvrent dans des ministères et des organismes clés de l'administration fédérale canadienne, comme le ministère de la Justice, le ministère des Affaires étrangères et l'Agence des services frontaliers du Canada.
C'est une véritable infiltration à grande échelle qui est confirmée par des personnes très bien informées, comme Theogene Rudasingwa, ancien secrétaire général du FPR.
L'assourdissant silence sur les souffrances des Hutus
Les Hutus et leurs cousins de la RDC ont péri par millions depuis un quart de siècle, avant, pendant et après le génocide sacré. Ils ont été tués par des meurtriers de masse tutsis comme Paul Kagame, James Kabarebe et Laurent Nkunda, qui sont financés, équipés et protégés par les États-Unis et leurs alliés anglo-saxons et belges.
Mais les survivants hutus n'ont pas le droit de pleurer leurs morts. Pire encore, le Canada les accuse collectivement d'être des génocidaires, les livre à leurs tortionnaires ou leur fait des procès truqués.
Et, contrairement aux rescapés peinards de la caste tutsie d'Afrique centrale, les Hutus gémissent dans l'indifférence totale du public, auquel on interdit de réfléchir sous peine de stigmatisation pour cause de révisionnisme.
Pierre-Claver Ndacyayisenga, un Rwandais hutu, a fui à pied, sur 3000 km, les prédateurs à mitraillette du général James Kabarebe dans les forêts de l'ex-Zaïre, chassé d'un camp de réfugiés à un autre, avec sa femme et ses jeunes enfants.
Pierre-Claver et sa famille ont survécu miraculeusement pendant qu'autour d'eux, en 1996 et 1997, des centaines de milliers de leurs semblables, oubliés volontairement par la « communauté international», mouraient de faim après d'interminables souffrances ou étaient abattus comme des bêtes par les « bons gars » du FPR qui ont « arrêté le génocide ».
Pierre-Claver raconte son incroyable lutte pour la survie, contre des fauves sanguinaires, dans un livre intitulé Voyage à travers la mort.
En mars 1997, le journaliste et cinéaste Hubert Sauper a filmé une partie des compagnons d'infortune de Pierre-Claver en train d'agoniser le long de la voie ferrée menant à Kisangani. On les retrouve dans un documentaire bouleversant intitulé Loin du Rwanda. À la fin, ils meurent pratiquement tous.
Pierre-Claver vit aujourd'hui au Québec. Les médias ne vous ont jamais parlé de lui. Mais, chaque année, le 7 avril, les médias lui rappellent, à lui et aux millions de Hutus déracinés et profondément meurtris, qu'ils appartiennent à la race des génocidaires et qu'ils devront éternellement se repentir. Ils ont survécu à la traque organisée par des criminels figurant parmi les plus cruels que la terre ait portés, mais ils sont néanmoins frappés d'anathème.
Au Rwanda de Paul Kagame, il n'y a officiellement plus de Hutus et de Tutsis. Mais il y a encore des « anciens Hutus ».
Même s'ils n'étaient pas nés en 1994, les « anciens Hutus » doivent demander pardon à leurs compatriotes tutsis, sous le regard menaçant de leurs bourreaux. C'est ça, la belle justice et la belle vérité de l'hypocrite «communauté internationale ».
VERITAS
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