le 15-12-2014
Le président congolais, "Joseph Kabila", ici en 2010.AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI
En RDC, le président Joseph Kabila a tenu ce lundi matin un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Un discours très attendu alors qu'une élection présidentielle est normalement prévue en 2016 et que la question d’une révision de la Constitution qui permettrait au chef de l'Etat de briguer un nouveau mandat est abordée.
Une perspective critiquée par la communauté internationale à qui le président a répondu dans son discours déclarant qu'il « n'acceptait pas » les « injonctions de l'étranger ».
Pendant plus d’une heure, le président Joseph Kabila a jonglé entre la défense de son bilan et la réaffirmation de la souveraineté de son pays avec un ton très ferme vis-à-vis de la communauté internationale.
« Le peuple congolais n’est pas n’importe quel peuple », a-t-il lancé aux députés et sénateurs, avant de citer toute une série de figures de l’indépendance de la République démocratique du Congo.
« Un pays jaloux de son indépendance », a insisté Joseph Kabila qui s’est dit prêt à recevoir « les conseils et les suggestions » de ses partenaires. Mais « jamais des injonctions » pour ce qui est de l’organisation des élections.
Selon Joseph Kabila, s’il devait y avoir une « crise politique », elle serait résolue par le « dialogue » entre les Congolais eux-mêmes et non pas avec la communauté internationale.
A qui s’adresse cette phrase ? C’est toute la question.
Pour les uns, c’est au président français François Hollande qui, lors du dernier sommet de la Francophonie, a rappelé l’importance de respecter les Constitutions africaines.
Pour d’autres, c’est au secrétaire d’Etat américain John Kerry et aux Etats-Unis qui font partie de ceux qui ont dit très clairement qu'ils voulaient voir Joseph Kabila se retirer du pouvoir à la fin de son mandat, en décembre 2016.
Pas de positionnement clair sur 2016
Ce qui est certain, c’est que cette façon de vouloir clore le débat sur la tenue des élections ne rassure pas l’opposition, car elle ne répond pas à la question : y aura-t-il une élection présidentielle en 2016 comme prévu ?
L’autre interrogation concerne une éventuelle modification de la Constitution. Sur ce sujet, le chef de l’Etat congolais ne s’est pas positionné de façon claire ou catégorique.
Le président Joseph Kabila a bien redit son attachement au respect de la Constitution. Il a également affirmé que les élections étaient « incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat ».
Il a également appelé à ce que la Commission électorale (Céni) soit dotée des ressources nécessaires pour organiser les élections.
« Les élections sont, dans notre pays, devenues incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat. Nous ne pouvons donc pas en faire l’économie quelles que soient nos difficultés. Toutes les élections prévues par les lois de la République seront donc organisées conformément aux dispositions que seront prises par l’institution compétente pour ce faire, à savoir la Céni », a déclaré Joseph Kabila.
Cependant, pour l’opposition, ce n’est pas assez. Le président congolais avait l’occasion, ce lundi, de dire clairement qu’il quittera le pouvoir en 2016 ou qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, mais il ne l’a pas fait. Résultat, les députés d’opposition voient l’annonce d’un glissement du calendrier électoral.
« Cela n’a pas été dit avec suffisamment de fermeté et de détermination pour rassurer tout le monde que le chemin que nous sommes en train d’emprunter, aujourd’hui, va nous conduire au respect de la constitution. Cela méritait d’être dit. C’était l’occasion. Malheureusement, cela n’a pas été », a déclaré le député, Dely Sissanga, président du parti politique l’Envol, avant de souligner les craintes quant au le respect du calendrier électoral.
« Nous avons toujours de inquiétudes sur le respect du calendrier et sur le fait qu’en 2016, une nouvelle Chambre et un nouveau chef de l’Etat soient réellement installés au terme d’élections régulières. Le fait que le président maintienne que toutes les élections doivent être organisées - y compris les élections locales – est un élément qui peut amener à faire glisser les calendriers », a prévenu Dely Sissanga.
Pour la majorité, l’heure n’est pas au débat sur un troisième mandat ou la révision de la Constitution. « Joseph Kabila n’est qu’à mi-mandat », n’ont-ils cessé de répéter. La priorité pour les députés de la majorité est à la sécurité et aux progrès économiques du pays.
Le débat sur la tenue d’une élection présidentielle en 2016 n’est donc toujours pas tranché.
Le président congolais, "Joseph Kabila", ici en 2010.AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI
En RDC, le président Joseph Kabila a tenu ce lundi matin un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Un discours très attendu alors qu'une élection présidentielle est normalement prévue en 2016 et que la question d’une révision de la Constitution qui permettrait au chef de l'Etat de briguer un nouveau mandat est abordée.
Une perspective critiquée par la communauté internationale à qui le président a répondu dans son discours déclarant qu'il « n'acceptait pas » les « injonctions de l'étranger ».
Pendant plus d’une heure, le président Joseph Kabila a jonglé entre la défense de son bilan et la réaffirmation de la souveraineté de son pays avec un ton très ferme vis-à-vis de la communauté internationale.
« Le peuple congolais n’est pas n’importe quel peuple », a-t-il lancé aux députés et sénateurs, avant de citer toute une série de figures de l’indépendance de la République démocratique du Congo.
« Un pays jaloux de son indépendance », a insisté Joseph Kabila qui s’est dit prêt à recevoir « les conseils et les suggestions » de ses partenaires. Mais « jamais des injonctions » pour ce qui est de l’organisation des élections.
Selon Joseph Kabila, s’il devait y avoir une « crise politique », elle serait résolue par le « dialogue » entre les Congolais eux-mêmes et non pas avec la communauté internationale.
A qui s’adresse cette phrase ? C’est toute la question.
Pour les uns, c’est au président français François Hollande qui, lors du dernier sommet de la Francophonie, a rappelé l’importance de respecter les Constitutions africaines.
Pour d’autres, c’est au secrétaire d’Etat américain John Kerry et aux Etats-Unis qui font partie de ceux qui ont dit très clairement qu'ils voulaient voir Joseph Kabila se retirer du pouvoir à la fin de son mandat, en décembre 2016.
Pas de positionnement clair sur 2016
Ce qui est certain, c’est que cette façon de vouloir clore le débat sur la tenue des élections ne rassure pas l’opposition, car elle ne répond pas à la question : y aura-t-il une élection présidentielle en 2016 comme prévu ?
L’autre interrogation concerne une éventuelle modification de la Constitution. Sur ce sujet, le chef de l’Etat congolais ne s’est pas positionné de façon claire ou catégorique.
Le président Joseph Kabila a bien redit son attachement au respect de la Constitution. Il a également affirmé que les élections étaient « incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat ».
Il a également appelé à ce que la Commission électorale (Céni) soit dotée des ressources nécessaires pour organiser les élections.
« Les élections sont, dans notre pays, devenues incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat. Nous ne pouvons donc pas en faire l’économie quelles que soient nos difficultés. Toutes les élections prévues par les lois de la République seront donc organisées conformément aux dispositions que seront prises par l’institution compétente pour ce faire, à savoir la Céni », a déclaré Joseph Kabila.
Cependant, pour l’opposition, ce n’est pas assez. Le président congolais avait l’occasion, ce lundi, de dire clairement qu’il quittera le pouvoir en 2016 ou qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, mais il ne l’a pas fait. Résultat, les députés d’opposition voient l’annonce d’un glissement du calendrier électoral.
« Cela n’a pas été dit avec suffisamment de fermeté et de détermination pour rassurer tout le monde que le chemin que nous sommes en train d’emprunter, aujourd’hui, va nous conduire au respect de la constitution. Cela méritait d’être dit. C’était l’occasion. Malheureusement, cela n’a pas été », a déclaré le député, Dely Sissanga, président du parti politique l’Envol, avant de souligner les craintes quant au le respect du calendrier électoral.
« Nous avons toujours de inquiétudes sur le respect du calendrier et sur le fait qu’en 2016, une nouvelle Chambre et un nouveau chef de l’Etat soient réellement installés au terme d’élections régulières. Le fait que le président maintienne que toutes les élections doivent être organisées - y compris les élections locales – est un élément qui peut amener à faire glisser les calendriers », a prévenu Dely Sissanga.
Pour la majorité, l’heure n’est pas au débat sur un troisième mandat ou la révision de la Constitution. « Joseph Kabila n’est qu’à mi-mandat », n’ont-ils cessé de répéter. La priorité pour les députés de la majorité est à la sécurité et aux progrès économiques du pays.
Le débat sur la tenue d’une élection présidentielle en 2016 n’est donc toujours pas tranché.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire