lundi 5 janvier 2015
Chaque nouvelle année est source d’espoirs, de rêves et de projets de vie meilleure. En Afrique, il ne fait aucun doute que la paix figure en tête des vœux pour l’année 2015.
Chose naturelle, dira-t-on, sauf que pour les Africains, le mot paix en 2015 revêtira une importance particulière.
D’abord, parce que du Nord au Sud du continent, la paix a été fortement éprouvée au cours de l’année écoulée, par divers affrontements menés par des groupes armés comme au Mali, mais aussi au Nigeria, au Kenya, etc., où des islamistes ont, à plusieurs reprises, semé la mort et la désolation au sein des populations qui ne rêvent pourtant que de paix et de développement.
Mais si la paix en 2015 est le principal vœu sur cette terre, berceau de l’humanité, c’est surtout parce que cette année qui commence, connaîtra l’organisation d’élections présidentielles et/ou législatives dans bon nombre de pays africains.
Si, ailleurs, les élections sont généralement attendues par les citoyens qui, à travers ce jeu démocratique, y trouvent une opportunité pour sanctionner ou encourager ceux à qui ils ont donné mandat de diriger la Nation, en Afrique, le mot « élection » rime en général avec crises sociales, avec son lot de haine, de violence et de massacres de populations civiles.
Dans ces conditions, comment ne pas redouter l’organisation de ces élections ?
En Afrique de l’Ouest, le Burkina devra confirmer son refus de tout pouvoir sans partage, tel que le régime Compaoré l’avait imposé au pays pendant plus d’un quart de siècle.
De même, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Nigeria, en Guinée Conakry, pour ne citer que ceux-là, le renouvellement de la classe politique doit passer par l’épreuve des urnes, dans le courant de l’année 2015.
Le malheur peut être conjuré, si les sociétés civiles s’investissent courageusement
Sur le reste du continent, en Afrique centrale notamment, c’est surtout en Centrafrique, en Tanzanie, au Burundi, au Tchad, et plus haut, au Soudan et en Ethiopie, que les populations seront conviées aux urnes pour choisir leurs futurs dirigeants.
Connaissant la longue tradition de fraude dans laquelle nos dirigeants excellent et surtout leur goût immodéré pour le pouvoir, on peut légitimement se demander si 2015 sera plus heureuse pour l’Afrique, sur le plan de l’avancée de la démocratie, ou si elle sera, comme on le redoute, l’année de tous les dangers.
Tout dépendra certainement de l’issue de ces différentes élections qui y seront organisées. Mis à part certains pays comme le Bénin où le président Yayi Boni, sans doute assagi par la leçon de Ouagadougou, a finalement décidé de respecter la Constitution de son pays et de rendre le tablier après son dernier mandat qui prend fin en 2015, la Côte d’Ivoire où Alassane Dramane Ouattara ne devrait pas avoir contre lui un candidat qui fasse le poids, et le Burkina Faso où excédé, le peuple a chassé Blaise Compaoré du pouvoir, mis à part donc ces trois pays où on peut s’attendre à des élections « propres », les autres pays sont plutôt à considérer comme des poudrières en puissance.
On devra donc s’attendre à ce que des chefs d’Etat, atteints par la boulimie du pouvoir, organisent des élections truquées, en vue de se maintenir au pouvoir.
Le Tchad, le Soudan, le Burundi, sont, entre autres, sur cette liste de pays d’où pourrait partir le mauvais signal d’une entorse au jeu démocratique.
Ce sont ces pays essentiellement qui pourraient constituer la porte d’entrée de la violence sur le continent en 2015. C’est dans ces pays que la paix est en sursis. Malheureusement, une fois de plus, l’Union africaine (UA), ce syndicat des chefs d’Etat, reste de marbre, en dépit des nombreuses alertes et des signaux en provenance de ces pays.
Jamais en avant-garde d’aucune lutte sur le continent, cette entité hypocrite ne fera entendre sa voix que lorsque quelques manifestants de rue tomberont sous des balles assassines des satrapes, pour avoir exigé une gouvernance plus vertueuse.
Comme on le voit, 2015 s’annonce vraiment comme l’année de tous les dangers pour notre continent. Cependant, ce malheur peut être conjuré si les sociétés civiles de tous pays s’investissent courageusement dans un cadre de lutte bien organisé et dirigé par des hommes qui ont encore le souci d’une société équitable, dans laquelle tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Le rôle joué par la société civile dans l’aboutissement de la révolution au Burkina Faso, devrait, à cet effet, inspirer leurs consœurs des autres pays et servir de levain pour fermenter leur courage et leur lutte de libération.
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Dieudonné MAKIENI
Le Pays
Chaque nouvelle année est source d’espoirs, de rêves et de projets de vie meilleure. En Afrique, il ne fait aucun doute que la paix figure en tête des vœux pour l’année 2015.
Chose naturelle, dira-t-on, sauf que pour les Africains, le mot paix en 2015 revêtira une importance particulière.
D’abord, parce que du Nord au Sud du continent, la paix a été fortement éprouvée au cours de l’année écoulée, par divers affrontements menés par des groupes armés comme au Mali, mais aussi au Nigeria, au Kenya, etc., où des islamistes ont, à plusieurs reprises, semé la mort et la désolation au sein des populations qui ne rêvent pourtant que de paix et de développement.
Mais si la paix en 2015 est le principal vœu sur cette terre, berceau de l’humanité, c’est surtout parce que cette année qui commence, connaîtra l’organisation d’élections présidentielles et/ou législatives dans bon nombre de pays africains.
Si, ailleurs, les élections sont généralement attendues par les citoyens qui, à travers ce jeu démocratique, y trouvent une opportunité pour sanctionner ou encourager ceux à qui ils ont donné mandat de diriger la Nation, en Afrique, le mot « élection » rime en général avec crises sociales, avec son lot de haine, de violence et de massacres de populations civiles.
Dans ces conditions, comment ne pas redouter l’organisation de ces élections ?
En Afrique de l’Ouest, le Burkina devra confirmer son refus de tout pouvoir sans partage, tel que le régime Compaoré l’avait imposé au pays pendant plus d’un quart de siècle.
De même, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Nigeria, en Guinée Conakry, pour ne citer que ceux-là, le renouvellement de la classe politique doit passer par l’épreuve des urnes, dans le courant de l’année 2015.
Le malheur peut être conjuré, si les sociétés civiles s’investissent courageusement
Sur le reste du continent, en Afrique centrale notamment, c’est surtout en Centrafrique, en Tanzanie, au Burundi, au Tchad, et plus haut, au Soudan et en Ethiopie, que les populations seront conviées aux urnes pour choisir leurs futurs dirigeants.
Connaissant la longue tradition de fraude dans laquelle nos dirigeants excellent et surtout leur goût immodéré pour le pouvoir, on peut légitimement se demander si 2015 sera plus heureuse pour l’Afrique, sur le plan de l’avancée de la démocratie, ou si elle sera, comme on le redoute, l’année de tous les dangers.
Tout dépendra certainement de l’issue de ces différentes élections qui y seront organisées. Mis à part certains pays comme le Bénin où le président Yayi Boni, sans doute assagi par la leçon de Ouagadougou, a finalement décidé de respecter la Constitution de son pays et de rendre le tablier après son dernier mandat qui prend fin en 2015, la Côte d’Ivoire où Alassane Dramane Ouattara ne devrait pas avoir contre lui un candidat qui fasse le poids, et le Burkina Faso où excédé, le peuple a chassé Blaise Compaoré du pouvoir, mis à part donc ces trois pays où on peut s’attendre à des élections « propres », les autres pays sont plutôt à considérer comme des poudrières en puissance.
On devra donc s’attendre à ce que des chefs d’Etat, atteints par la boulimie du pouvoir, organisent des élections truquées, en vue de se maintenir au pouvoir.
Le Tchad, le Soudan, le Burundi, sont, entre autres, sur cette liste de pays d’où pourrait partir le mauvais signal d’une entorse au jeu démocratique.
Ce sont ces pays essentiellement qui pourraient constituer la porte d’entrée de la violence sur le continent en 2015. C’est dans ces pays que la paix est en sursis. Malheureusement, une fois de plus, l’Union africaine (UA), ce syndicat des chefs d’Etat, reste de marbre, en dépit des nombreuses alertes et des signaux en provenance de ces pays.
Jamais en avant-garde d’aucune lutte sur le continent, cette entité hypocrite ne fera entendre sa voix que lorsque quelques manifestants de rue tomberont sous des balles assassines des satrapes, pour avoir exigé une gouvernance plus vertueuse.
Comme on le voit, 2015 s’annonce vraiment comme l’année de tous les dangers pour notre continent. Cependant, ce malheur peut être conjuré si les sociétés civiles de tous pays s’investissent courageusement dans un cadre de lutte bien organisé et dirigé par des hommes qui ont encore le souci d’une société équitable, dans laquelle tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Le rôle joué par la société civile dans l’aboutissement de la révolution au Burkina Faso, devrait, à cet effet, inspirer leurs consœurs des autres pays et servir de levain pour fermenter leur courage et leur lutte de libération.
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Dieudonné MAKIENI
Le Pays
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