Un nouvel épisode du feuilleton RDC-First Quantum minerals vient de commencer. Après Paris, c’est à Washington que la firme canadienne est allée cette fois porter plainte contre la RDC pour retrait irrégulier de ses permis d’exploitation minière.
«Aujourd'hui, nous lançons une autre partie importante de la poursuite continue de nos droits juridiques liés à nos investissements en RDC. Nous allons continuer à conduire ce processus juridique à sa conclusion. Nous sommes déterminés à parvenir à un résultat juste et de respecter les normes de la bonne gouvernance, non seulement pour nos actionnaires, mais aussi pour le peuple congolais». Par cette déclaration faite vendredi dernier à l’attention des actionnaires du groupe, le président de First Quantum, Clive Newall, indique qu’il veut en découdre coûte que coûte avec le gouvernement congolais.
Aussi, a-t-il annoncé avoir déposé une plainte contre la RDC auprès de l’arbitrage international à Washington. Comme à l’arbitrage de Paris, FQM entend obtenir gain de cause dans le conflit qui l’oppose au gouvernement au sujet des investissements opérés en RDC. La firme canadienne reproche au gouvernement congolais de lui avoir retiré des permis d’exploitation de manière irrégulière.
L’affaire fait couler encre et salive tant en RDC que dans les places boursières à travers le monde. A Londres, une campagne est menée tambour battant contre la RDC dont l’image est de plus ternie en matière de climat des affaires. La procédure dite CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements) engagée par First Quantum Minerals vise, pour cette société, de faire valoir ses droits auprès des juridictions internationales.
Décidément, la procédure ainsi entamée va éroder davantage le crédit accordé à la RDC sur les places mondiales. Il y a quelques jours, une société immatriculée aux Iles vierges britanniques a eu gain de cause dans une affaire similaire, cette fois-ci dans l’attribution des blocs pétroliers dans le Graben Albertine.
Cette jurisprudence est de nature à jouer en défaveur de la RDC. Et même alors, en cette matière, la réputation de la RDC n’est pas reluisante. Des investisseurs se disent désabusés après avoir conclu avec les officiels congolais. Des remises en question suivies des renégociations ou pire des résiliations de contrats dûment signés sont le lot quotidien de ceux qui se hasardent à investir en RDC, note un observateur. La stratégie adoptée par la firme canadienne consiste donc à ternir l’image de la RDC et de son gouvernement. Et au finish, il ne soit offert à ceux-ci aucune chance de s’en sortir sans sanctions.
SAPER LES ACTIONS DE CHARME A BRETTON WOODS
L’action portée devant l’arbitrage international à Washington tombe juste au moment où les assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale se tiennent dans la même ville. Curieuse coïncidence ! Le hasard n’est pas de mise. First Quantum Minerals a choisi le moment et l’endroit qui feront le plus mal aux dirigeants congolais.
Actionnaire dans KMT, à travers sa filiale SFI, la Banque mondiale ne va-t-elle pas tirer profit de la situation pour se faire laver de cet opprobre ? Elle qui s’est construit une réputation depuis des années, avec en prime la mise en place d’une commission d’éthique, va-t-elle assister impuissante à la destruction d’un investissement où elle a compte des actions ?
L’institution financière internationale n’offrirait pas sur un plateau de facilités en or à la RDC. D’autant qu’elle a souvent insisté sur le déficit toujours grandissant en matière de transparence dans la passation des marchés en RDC avec ses corollaires que sont la corruption et les commissions.
D’ailleurs, la dernière correspondance, sur un ton à la limite de l’arrogance et du chantage, adressée par sa vice-présidente au président de la République augurait de gros nuages sombres sur le ciel des relations entre la RDC et l’institution de Bretton Woods. L’insistance faite sur l’amélioration du climat des affaires démontre que la tâche ne sera pas aisée à Washington.
La partie congolaise prête, malheureusement, le flanc à des critiques de cette nature. Plusieurs dossiers du même type que ceux touchant aux intérêts de FQM suivent pratiquement ce schéma. Et là, la partie devient suicidaire pour la RDC. L’argumentaire ne sera pas à la hauteur des accusations de FQM. Le monde des affaires étant solidaire, la RDC n’aura à tirer aucun avantage dans ce bras de fer avec FQM.De Paris à Washington, Fisrt Quantum Minerals semble décidée à ne jamais donner du répit à la RDC. La firme canadienne a ouvert un front qu’elle entend mener jusqu’au bout.
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