Une fois de plus, l’Institut National des Arts (INA) est menacé de déguerpissement. Le personnel et les étudiants de cette institution d’enseignement supérieur sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement et leur colère mais aussi alerter l’opinion publique de leur situation.
Hier jeudi 07 octobre, dès le petit matin, étudiants, élèves, enseignants ont convergé vers l’INA, point de départ de leur action de revendication. Bus et taxis bondés, ils se sont dirigés vers la Primature où ils ont organisé un sit-in. Objectif : faire pression sur le chef du gouvernement pour qu’il mette fin à cet énième processus de déguerpissement dont le délai expire le samedi 09 octobre 2010.
Une fois de trop pour les locataires de l’immeuble Astoria. Ils ont demandé, au son des tambours accompagnés de chants et de lamentations, la construction d’un nouveau campus pour mettre fin à ce jeu du chat et de la souris avec ceux qui convoitent l’immeuble. « Un jeu quasi annuel qui perturbe le cours des années académiques », se plaignent les étudiants.
Après avoir déposé son mémorandum, la délégation des manifestants est ressortie confiante avec l’assurance que le déguerpissement est ajourné. Et cela, après environ une heure de tractations. Pour le président des étudiants, il ne suffit plus de surseoir la décision de déguerpissement, mais il faut penser à loger définitivement l’INA dans un campus propre avec des foyers pour étudiants. Car, l’INA reçoit des étudiants de l’Afrique centrale et ceux de l’intérieur du pays.
Le président de la délégation syndicale de l’INA juge que cette décision est une réussite, car la menace qui courait jusqu’à ce samedi intervenait à un moment assez crucial pour les étudiants. En effet, les défenses des travaux de fin d’études et les délibérations sont en cours. En attendant le courrier du Premier ministre annulant officiellement la lettre de déguerpissement, il rassure la communauté estudiantine. Quant à la délégation des étudiants, elle juge cette assurance verbale insuffisante. « C’est le même scénario chaque année », a lancé l’un d’eux visiblement agacé. « L’administration ne se gère pas sur base d’une simple parole », a ajouté une étudiante. Ils souhaitent une solution définitive tout en mettant en garde contre une quelconque action de déguerpissement.
Le mouvement s’est affaibli en l’espace d’un instant. Recherchant une véritable solution et non un énième apaisement, les étudiants préféraient continuer leur sit-in, pendant que la délégation syndicale les enjoignait à regagner le bus et rentrer au siège de l’INA. Puis le mouvement s’est ressoudé et l’ensemble des manifestants est reparti sans aucun heurt avec les éléments de la police venus contenir la manifestation.
JAIMIE LUFUTA
Droits de reproduction et de diffusion Le Potentiel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire