Par Catherine Gouëset
Source: l'Express - Page : 1 sur 3
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1960
Juin: indépendance, sous le nom de République du Congo. Des tensions apparaissent rapidement entre le président Joseph Kasa-Vubu, partisan du fédéralisme, et son premier ministre Patrice Lumumba, favorable à la centralisation.
Juillet: tentative de sécession au Katanga dirigée par Moïse Tshombé. Celui-ci est appuyé par des mercenaires occidentaux. Le Sud-Kasaï se proclame indépendant en août. Le pays se balkanise.
Septembre: faute de soutien occidental, Lumumba se tourne vers Moscou. Il est révoqué par le président mais obtient le soutien du parlement. Le colonel Joseph-Désiré Mobutu, chef d'état-major, suspend les institutions et installe au pouvoir un collège de commissaires généraux. Patrice Lumumba est placé en résidence surveillée.
1961: arrêté sur ordre de Mobutu en décembre, Patrice Lumumba est assassiné par les troupes de Tshombé le 17 janvier. Une violente répression s'abat sur ses partisans. Mobutu restaure le pouvoir de Kasa-Vubu.
1963: fin de la sécession katangaise.
1965: nouveau coup d'Etat de Mobutu. Il sera proclamé président de la République deux mois plus tard. Etienne Tshisekedi, futur leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), est ministre de l'Intérieur.
1970: instauration d'un régime de parti unique, le Mouvement populaire de la révolution.
1971: Mobutu lance une campagne de retour aux valeurs africaines. Le pays prend le nom de Zaïre.
1977: guerre du Shaba (ex-Katanga) déclenchée par une tentative de sécession.
1978: deuxième guerre du Shaba. Intervention des troupes françaises à Kolwezi.
1990: déterioration de l'économie. Des manifestations étudiantes sont sévèrement réprimées à Lubumbashi. Autorisation formelle du multipartisme.
1991: une Conférence nationale est chargée d'organiser la transition démocratique. De violentes émeutes, suivies de pillages, éclatent dans la capitale. La France et la Belgique prennent leurs distances avec Mobutu, et évacuent leurs ressortissants.
1992: la Conférence nationale désigne Etienne Tshisekedi comme Premier ministre. Effondrement de l'économie.
1993: Tshisekedi est révoqué par Mobutu. Vague de violences interethniques dans le Kivu, province frontalière du Rwanda, et au Shaba (ex-Katanga).Confusion politique; deux structures de pouvoir, pro et anti-Mobutu coexistent.
1994: au lendemain du génocide rwandais, plus d'un million de Hutus de ce pays se réfugie dans l'est du Zaïre, fuyant l'avancée du Front patriotique rwandais (à majorité tutsi) qui prend le pouvoir à Kigali.
1996
Août-septembre: des combats éclatent dans le Kivu entre l'armée zaïroise et des Banyamulenge, Congolais tutsis de souche rwandaise, appuyés par l'armée de Kigali.
Octobre: naissance de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), dirigée par Laurent-Désiré Kabila et parrainée par l'Ouganda et le Rwanda.
Novembre: les rebelles prennent Goma et Bukavu, jetant sur les routes des centaines de milliers de réfugiés hutu rwandais.
1997
Février: la rébellion conquiert le Katanga.
Mars: chute de Kisangani. Mobutu, en convalescence en France, regagne Kinshasa.
Mai: le 16, Mobutu fuit Kinshasa. Le lendemain, les rebelles entrent dans la capitale. Le Zaïre est rebaptisé République démocratique du Congo (RDC). Les activités des partis politiques sont suspendues. Laurent-Désiré Kabila s'attribue pratiquement tous les pouvoirs.
Septembre: plus de 2 000 personnes ont été tuées depuis juillet dans le Kivu lors d'affrontements entre militaires et milices Maï-Maï.
1998
Juin: un rapport de l'ONU affirme que les forces de Kabila ont commis de nombreux massacres en 1996/97 contre les réfugiés rwandais hutus dans l'ex-Zaïre.
Août: l'Ouganda et le Rwanda soutiennent un mouvement de rébellion banyamulenge dans le Kivu. Le 16, la rébellion annonce la création du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).Le conflit se transforme aussitôt en une guerre régionale, mettant aux prises deux coalitions: d'un côté les factions rebelles soutenues par le Rwanda et l'Ouganda, qui se disputent le contrôle de deux tiers du pays, de l'autre les forces gouvernementales de Kinshasa, appuyées par l'Angola et le Zimbabwe.
1999
17 mai: scission au sein du RCD, avec désormais une partie appuyée par le Rwanda et l'autre par l'Ouganda, qui soutient un autre mouvement rebelle, le Mouvement de libération du Congo (MLC).
Juillet: un accord de cessez-le feu est signé à Lusaka par Kinshasa et ses alliés, le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie, ainsi que par l'Ouganda et le Rwanda qui appuient la rébellion. L'accord est ratifié en août par les trois mouvements rebelles. Il n'est jamais entré en vigueur. Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba prend le contrôle de Gbadolite. Il fait de l'ancien fief de Mobutu la «capitale» des territoires qu'il contrôle.
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