jeudi 7 octobre 2010

CONTEXTE POLITIQUE RWANDAIS : LA CHRONIQUE DE LA DECADENCE DE L’EMPIRE KAGAME

mardi 5 octobre 2010






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Général Faustin Kayumba Nyamwasa



















On peut dire qu’il a eu tout faux dès le départ, mathématiquement, scientifiquement ! Dans un pays, on ne peut pas fonctionner sous un régime de démocratie, concevoir que dans un contexte de lutte politique ethnicisée, une forte minorité emporte les élections de façon répétitive contre une large majorité. Il n’est pas ici question de prendre partie pour X ou Y, il s’agit simplement de considérer la loi du nombre, le jeu des affiliations partisanes ethniques, pour dire que, dans le principe, le candidat Tutsi ne pouvait pas battre le candidat Hutu.
Paul Kagamé, Tutsi, a réussi à le faire parce qu’il a l’Armée qu’il a formée à son moule, une armée qui a accédé au pouvoir par la guerre et qui s’est immédiatement mise en charge de mettre tout le pays en coupe réglée.
Dans le contexte de l’époque, marqué par cette honte de la communauté internationale qui avait laissé le Rwanda à son sort en 1994, Paul Kagamé a pu d’autant plus tirer son épingle du jeu qu’en plus de son génie militaire, il ne manque pas de sens de l’organisation, de la gestion des hommes. Toutes choses qui expliquent les réussites de son pays au plan économique qui font que beaucoup de partenaires hésitent à embrayer sur les critiques. Mais les choses sont en train d’évoluer.
Le ministre de la Coopération au développement Charles Michel (MR) vient de dire que si les efforts actuellement consentis par les autorités rwandaises pour lutter contre la corruption sont palpables, il est essentiel de réaliser des "avancées similaires" dans le domaine de la démocratie. En clair, les élections n’ont pas été conformes, le pays vit sous la férule d’un parti-Etat. Il s’exprimait en tant que porte-parole de la présidence belge de l’Union européenne.
Les Rwandais, pour leur part, comprimés par la gestion monopolistique, étouffante du pouvoir, aspirent à plus de liberté. Ils se mobilisent. Ils osent de plus en plus contredire le tout puissant Kagamé, et le phénomène n’est pas seulement observable dans les seuls cercles des Hutus et de l’opposition. Dans le cercle le plus serré des militaires qui l’ont aidé dans ses conquêtes et de son accession au pouvoir, les défections se multiplient. En 16 ans de pouvoir, beaucoup de ses anciens ont été écartés, d’autres sont morts et certains ont fui en dehors du pays.
Les choses en sont arrivées à un point tel que des officiers supérieurs comme le Colonel Patrick Karegeya, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, qui représente une alternative crédible à l’homme fort du Rwanda, et bien d’autres (dont le Général Karenzi Karake), sont actuellement à l’étranger et ne s’y tournent pas les pouces. Ils s’y organisent et en appellent ouvertement à renverser le régime Kagame. le général Kayumba par exemple, qui aurait sauvé la vie de Kagame à deux reprises dans le maquis, dénonce haut et fort la dérive "dictatoriale" d’un président n’usant plus que de "l’intrigue" et de la "trahison". Pour lui, Paul Kagame "n’a plus aucune autorité morale" pour demander à ses concitoyens "de rendre des comptes".
La communauté internationale pourra difficilement continuer à se taire surtout que la fébrilité gagne le camp présidentiel avec comme illustrations, les arrestations, les communiqués insultants dénonçant les traîtres et apatrides. Elle pourra difficilement continuer à se taire surtout que ce 1er octobre, a été publié le Rapport des Nations Unies sur ce qu’on qualifie déjà de « génocide » des Hutus en RDC par Paul Kagamé et feu Laurent Désiré Kabila entre 1996 et 2003 !
Au total, c’est tout pareil à la psychose de l’encerclement, et une atmosphère de déclin de régime devient de plus en plus perceptible. A preuve d’ailleurs, cet attentat spectaculaire le jour même de la prestation de serment, histoire de montrer que ça ne se passera plus comme ça !
C’est maintenant que doivent se mettre en œuvre les pressions, les intercessions, pour éviter que ce pays, abonné aux drames humains, ne renoue avec sa triste tradition.

CY
San Finna  Source: le Faso.net

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