jeudi 21 octobre 2010

Le pape nomme 20 cardinaux, l’Afrique progresse mais les Européens restent majoritaires

 
Le pape Benoît XVI au Vatican, le 20 octobre 2010 ©AFP
CITE DU VATICAN (AFP)

Le pape Benoît XVI a nommé mercredi 20 nouveaux cardinaux électeurs au sein du collège appelé à désigner un jour son successeur, une instance où l’Afrique progresse même si les Européens y restent majoritaires.
A l’issue de l’audience générale, devant 22.000 participants selon le Vatican, le pape a annoncé la tenue d’un consistoire les 20 et 21 novembre et lu la liste des 24 cardinaux qui y seront créés.Vingt sont âgés de moins de 80 ans et participeront donc à l’élection du prochain chef de l’Eglise catholique.
Cette liste "reflète l’universalité de l’Eglise", a déclaré Benoît XVI, soulignant que les nouveaux "princes" de l’Eglise "proviennent de diverses parties du monde" et "occupent différentes fonctions, au service du Vatican ou au contact direct" avec les fidèles.
Le collège comptera 121 cardinaux électeurs parmi lesquels 62 Européens, dont 25 Italiens, 36 représentants du continent américain, et 12 Africains, selon l’agence d’informations religieuses i.media.
Les vaticanistes relèvent unanimement la forte progression des Africains avec les promotions du Guinéen Robert Sarah, président du conseil pontifical Cor Unum (la charité du pape), l’archevêque de Kinshasa (RDC), Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, l’archevêque émérite de Lusaka (Zambie), Mgr Medardo Joseph Mazombwe et le patriarche d’Alexandrie des coptes (Egypte), Mgr Antonios Naguib, secrétaire général du synode sur le Moyen-Orient actuellement réuni au Vatican.
"C’est la reconnaissance de la progression explosive de la chrétienté en Afrique, tant en nombre de prêtres que de fidèles", a déclaré à l’AFP Gianni Cardinale, d’Avvenire, le quotidien des évêques italiens.
Pour Marco Politi, commentateur à Il Fatto (gauche), Benoît XVI "a voulu donner un signal à l’Afrique et parier sur la vitalité de cette Eglise".En outre, la nomination du patriarche Naguib "valorise les patriarches des Eglises orientales et les implique dans la collaboration avec le pape au sein de l’Eglise universelle", a-t-il dit à l’AFP.
Au synode sur le Moyen-Orient, où les Eglises orientales sont majoritaires, plusieurs intervenants ont demandé que les patriarches soient membres du collège électeur.
Parmi les promus, se trouvent huit hauts responsables de la curie romaine.Seuls quatre d’entre eux occupent des postes traditionnellement associés au rang de cardinal, comme les responsables des congrégations pour la Cause des saints, Mgr Angelo Amato, et le Clergé, Mauro Piacenza.
Le pape a aussi élevé trois présidents de conseils pontificaux, Mgr Gianfranco Ravasi (Culture), le Suisse Kurt Koch (Unité des chrétiens) et Mgr Sarah.
Le vaticaniste Andrea Tornielli, de La Stampa, a relevé auprès de l’AFP cette "représentation importante" de responsables du gouvernement du Vatican et a également mis en avant le "nombre élevé" de prélats italiens promus (huit), "une nouveauté due au fait qu’il étaient nombreux à la curie à attendre une telle promotion", dit-il.
Le pape a également élevé à la dignité de cardinal des responsables de villes importantes : outre Kinshasa et Lusaka, trois en Europe (Munich-Freising, Varsovie et Palerme), un en Amérique du Nord (Washington), deux en Amérique latine (Quito et Aparecida au Brésil) et un en Asie (Colombo).
Avec ce troisième consistoire, Benoît XVI aura créé 62 nouveaux cardinaux depuis le début de son pontificat en avril 2005.

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