mardi 2 novembre 2010

BENI : L’assassinat d’un étudiant provoque une manif contre le CNDP

La tension était vive toute la journée de ce lundi 1er novembre 2010 en Ville de Beni. A la base, l’assassinat d’un Etudiant finaliste de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR), à savoir, Mr PONGA WAKWINGA (23 ans), résident en Cellule Bas-Congo, au Quartier TAMENDE, en Commune de MULEKERA. Il y a à peine une semaine que Mr. PONGA avait défendu son travail de fin de cycle (TFC) avec distinction et obtenu le grade de Technicien en Développement Rural (TDR). 
Mr PONGA a été assassiné dimanche soir vers 19h30, heure de Beni à quelques mètres de la résidence familiale. Ses tueurs étaient 3 militaires Fardc. Mr PONGA se ravitaillait dans une boutique de son avenue quand les trois militaires tueurs y ont fait irruption, demandant à tous les clients de donner tout ce qu’ils avaient comme argent et téléphones portables. Mr PONGA qui sortait déjà de la boutique, aurait tenue tête aux tueurs en refusant de s’exécuter. Sans tarder, les militaires tueurs lui ont logé 5 balles dans la poitrine. Mr PONGA s’est écroulé sur le champ ! 
Pourquoi les observateurs concluent-ils qu’il s’agit des Fardc issus du CNDP ? C’est parce qu’ils tuent sans peur de se faire inquiéter, le commandement militaire étant entièrement entre les mains des officiers issus du CNDP. Après l’assassinat de Mr PONGA, ses tueurs ont continué avec leur sale besogne dans la commune voisine de Bungulu, quartier Kanzulinzuli, au domicile d’un agent de l’Office des Routes, Brigade 1002. La première parole qu’ils adressent à cette deuxième victime est l’aveu du crime commis quelques minutes auparavant à Tamende : «Nous venons de tuer un homme qui nous a résisté à Tamende ». Cet aveu réussit à intimider l’agent de l’office des routes qui au bout du fusil donne la clef de contact de sa moto dame de marque SENKE et 4 téléphones portables en échange du sursis de membres de sa famille. Mais avec quoi rachètera-t-il sa vie la prochaine fois ? 
Il n’y a pas pire moment que celui que les tueurs ont choisi pour tuer pour rien ce jeune diplômé dont la société avait besoin pour sa reconstruction. Tous les efforts consentis par sa famille accouchent ainsi d’une coulée de sang vient de s’ajouter à la grande coulée qui a rougit les rues et salons de Beni-Lubero ! 
Cette indignation s’est emparée tôt ce matin du corps estudiantin de la ville de Beni. Pour xprimer leur ras-le-bol, les étudiants ont pris le cercueil de la dépouille pour le déposera à l’Hôtel de Ville exigeant la démission pure et simple du Maire de Ville de Beni, Mr. Mufunza BAYENGO.
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            Le Maire de laVille de Beni, Mr Bayengo Mufunza, dans son bureau
Outre la démission du Maire de Beni, les Etudiants ont exigé le départ immédiat des militaires CNDP (FARDC) qui sont déployés dans la zone et qui y pratiquent une violence institutionnelle dont l’objectif principal n’est rien d’autre que l’occupation CNDPienne de Beni-Lubero, une occupation qui cache d’autres occupants partisans du chaos dans toute la région. 
Et pour montrer que l’avenir politique de Joseph KABILA en dépend, les manifestants ont saccagé toutes les effigies du Raïs sur l’ensemble de la ville de Beni. 
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La Police a réprimé violemment cette manifestation des étudiants et élèves de la ville de Beni, par des gaz lacrymogènes et des balles réelles. 
Comme conséquences, sur toute l’étendue de la ville, les activités ont été paralysées : les écoles, les magasins, les Banques, et Bureaux Etatiques ont été contraints à fermer leurs portes. La ville était fantôme et l’enterrement a eu lieu le soir vers 16h00. 
Et jusqu'à présent, les assassins courent en toute impunité. Si le calme apparent s’est observé tard le soir, d’aucuns se demandent comment la situation évoluera d’ici là, tellement la population semble être au bord de la révolte. Comme on dit, un peuple longtemps réprimé finit par prendre son courage en main pour briser les chaînes de son esclavage. 
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online

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