lundi 1 novembre 2010

Le général Denis Kalume en liberté mais tenu respect et interdit de s’approcher des frontières !




Écrit par Joseph ILUNGA   
Lundi, 01 Novembre 2010










Ainsi que l’annonçait Congoone dans son édition du 18 octobre dernier, le général Denis Kalume Numbi, commissaire général du cinquantenaire de l’indépendance du Congo à démocratiser a été arrêté et détenu à l’Agence nationale des Renseignements (ANR). Ce bonze du kabilisme n’avait passé qu’un jour à l’ANR puis a été autorisé à regagner son domicile. Voilà qui a peut-être amené certains lèche-bottes de la « kabilie » à soutenir que Kalume Numbi  était « libre » de ses mouvements et qu’on pouvait le rencontrer chez lui.
Congoone est en mesure de révéler comment les choses se sont passées et dans quelles conditions l’ancien ministre de l’Intérieur de Kabila Kabange a retrouvé la «  liberté ».
En effet, entendu le jour même de son interpellation par l’administrateur général de l’ANR chargé de la sécurité intérieure et par cinq directeurs principaux à l’ANR, Kalume Numbi s’est longuement expliqué sur la gestion des fonds débloqués en marge des festivités du cinquantenaire et sur « l’affaire Munene ». En dépit de ses explications, l’ancien ministre du Plan de Laurent-Désiré Kabila passera une nuit dans les locaux de l’ANR.
Redoutant certainement de moisir à l’ANR, Denis Kalume Numbi sortira l’artillerie lourde le lendemain matin en confiant aux barbouzes qu’il disposait, chez lui,  des preuves matérielles pouvant étayer ses affirmations, sollicitant ainsi qu’il lui soit autorisé d’aller les chercher. La demande a été exaucée et Kalume Numbi a été accompagné chez lui sous une bonne escorte discrète.
De retour à l’ANR, Denis Kalume exhibera des preuves écrites attestant que sont impliqués dans la mauvaise affectation des ressources financières lui reprochée des collaborateurs du président de la République. Les barbouzes décident alors de mettre fin à l’interrogatoire et d’informer la « hiérarchie » des faits révélés par Kalume Numbi. L’ordre leur est donné de mettre directement fin à l’interrogatoire et de libérer le « soldat » Kalume en attendant d’approfondir des investigations.
Pour autant, le général qui a été également interrogé en marge de ce qu’il est convenu d’appeler « affaire Munene » n’est pas totalement libre de ses mouvements. Car, il s’entend dire qu’il ne peut approcher les postes frontières du pays. Il ne faut pas être un grand clerc pour réaliser que la « kabilie » redoute que Kalume ne disparaisse dans la nature comme Munene qui a sauvé sa peau en retrouvant le chemin de l’exil comme il l’avait fait plusieurs décennies avant à la suite de l’assassinat de son cousin, Pierre Mulele, par le pouvoir ivre de Joseph-Désiré Mobutu.
Mais qui sont les collabo de Kabila impliqués dans le détournement des fonds du cinquantenaire de l’indépendance du Congo à démocratiser « balancés » par Kalume Numbi ? Le secret est bien gardé. Du moins jusque là. Mais, à quoi sert-il de connaitre les noms de ceux qui autour de Kabila s’enrichissent en puisant au quotidien dans les caisses de l’Etat alors que l’enrichissement sans cause est un sport national pratiqué par l’ensemble des gestionnaires congolais ?
Congoone a assumé sa part du contrôle social en publiant dans ses colonnes un rapport édifiant de la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale mettant nommément en cause plusieurs membres du gouvernement impliqués dans les détournements à grande échelle des deniers publics. Jusqu’à ce jour,  la tolérance « zéro » ne s’est pas appliquée à eux. La flagrance des faits aurait pourtant amené Kabila Kabange à les déférer en justice surtout quand on se rappelle que le champion de l’AMP avait promis que les portes de prison seraient grandement ouvertes à ses ministres coupables de détournement des fonds publics. Les Congolais ne demandent qu’à voir pour croire.
Peine perdue. Car, au Congo des Kabila, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Ce dans ce contexte que des mercenaires politiques et des médias préparent les esprits et annoncent (déjà) la prochaine réélection du citoyen Kabila à partir des laboratoires d’études fiction dont l’objectif est de justifier le prochain hold-up électoral.
Pendant ce temps, bien de quidams se déclarent de plus en plus candidats à la plus haute chargé de l’Etat alors que non seulement ils ne sont pas connus, mais ne disposent pas de base politique, ni de fief électoral. Lentement mais sûrement on s’achemine vers le même scénario qu’en 2006 avec une trentaine des candidats président de la République dont l’un des plus célèbres, Antoine Gizenga, n’avait même pas organisé un seul meeting à Kinshasa ni dans son Bandundu natal. Comment ne pas rappeler le cas des sœurs Landu, Wivine et Marie-Thérèse, qui ambitionnaient de diriger le Congo alors qu’elles étaient incapables, et le sont encore peut-être, de faire un compromis pour laisser une seule d’entre elles tenter de s’emparer démocratiquement du pouvoir d’Etat ?
Toutes choses restant égales par ailleurs, la décision de l’ANR de « libérer » Denis Kalume pour ne pas embarrasser Joseph Kabila est une preuve qui doit ôter d’un doute ceux qui en auraient encore sur la nécessité de doter le Congo d’une gouvernance patriotique et responsable. D’où, la nécessité d’un nouveau leadership au sommet de l’Etat. Sinon, en 2011 comme en 2006, les Congolais n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Congoone

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