jeudi 27 janvier 2011

«Joseph Kabila Kabange» : Dix ans après…



 
"Joseph Kabila" lors de son investiture le 26 janvier 2001. Photo d’archives.


Le 26 janvier 2001, les Congolais découvrent le visage de celui que le «gouvernement » a désigné pour succéder à Laurent-Désiré Kabila assassiné huit jours plus tôt. L’homme est âgé de 29 ans et se nomme, dit-on, Joseph Kabila. Personne n’aurait parié un Kopeck sur la longévité de ce jeune homme à la tête de l’Etat congolais.

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien à Kinshasa-lez-immondices, la rumeur qui court dans la capitale de la République très démocratique du Congo le présente comme un faussaire avec un grand «F» : faux lieu de naissance, fausse filiation, fausse identité, fausse appartenance tribale, faux parcours scolaire, faux diplôme, fausse nationalité et faux scrutin. Mon ami de s’interroger : «Comment se fait-il qu’aucun responsable politique n’ose poser cette question toute bête : Où se trouve la localité de Hewa Bora II, lieu de naissance présumé de «Joseph Kabila»? Une entité non répertoriée sur la carte de la République insiste-il avant de poursuivre : «En fait, cet homme a construit sa carrière politique sur un mensonge grossier et y a embarqué un grand monde.»

A titre d’illustration, mon ami revient sur une interview accordée par le «raïs», alias «la haute hiérarchie» à l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique. L’entretien a été repris par la presse kinoise au mois d’avril 2006 peu avant l’organisation du premier tour du scrutin présidentiel. Chaque réponse est suivie de notre commentaire.

Quels sont vos thèmes de campagne ?

R : La paix, la stabilité et la sécurité.

Au cours des dix dernières années, aucun de ces objectifs n’a été atteint par le président sortant. Bien au contraire. Des groupes armés continuent à fleurir dans les provinces du Kivu et dans la province Orientale. Viols, meurtres et pillages font désormais partie de l’environnement des Congolais vivant dans la partie orientale.

L’élection sera-elle transparente ?

R : Certainement. Avec des milliers d’observateurs et la communauté internationale.

L’on peut témoigner que ces élections n’ont été ni libres, ni démocratiques ni transparentes. Qui oubliera la phrase «J’ai accepté l’inacceptable» à l’issue du scrutin présidentiel ? Et ce, sur pression de… la «communauté internationale».

Etes-vous prêt à affronter votre adversaire en cas d’un second tour dans un débat contradictoire et public?

R : A tout moment.

Ce débat n’a jamais eu lieu. Redoutant une humiliation en «mondovision», le «clan kabiliste» s’y est formellement opposé à cause des lacunes intellectuelles de leur « Joker ».

Serez-vous prêt à coopérer avec la CPI si ce tribunal vous le demande ?

R : Il y a le cas de Thomas Lubanga et si c’est le cas, d’autres suivront.
Au moment où je couche ces lignes j’apprends le transfert du Hutu rwandais Calixte Mbarushimana à la CPI. Rien de plus normal. Là où le bat blesse est que le «général» Bosco Ntaganda – qui n’est ni meilleur ni pire que les miliciens des FDLR - vaque librement à ses occupations diurnes et nocturnes. Il en est de même de Laurent Nkundabatware qui se trouve depuis janvier 2009 en sécurité au Rwanda. Par contre, Jean-Pierre Bemba…

Ces faits démontrent si besoin en était la félonie de «l’homme du 26 janvier». Selon mon ami qui avoue avoir relevé volontairement l’incohérence entre les discours et les actes du « raïs », il n’y aurait pas suffisamment de place dans cette rubrique pour énumérer les tares du régime de Kinshasa.

Mon ami qui sait décidément tout de conclure: "Joseph Kabila est passé maître en tricheries et tripatouillages. Pour participer à l’élection présidentielle de 2006, il a abaissé l’âge du candidat à 30 ans au lieu de 40 ans sous l’ancien régime. Pour empêcher ses rivaux et adversaires à se liguer contre lui au second tour, il a fait modifier la Constiytution en instaurant le scrutin présidentiel à un tour".

A en croire mon ami toujours, le "raïs" se prépare à brandir "l’arme fatale". Celle-ci se présente sous la forme d’une modification de la loi électorale en limitant à 70 ans l’âge des prétendants au poste de président de la République. Il semble que Tshi-Tshi en a 78 ans...
Jacky Mopipi
© Congoindépendant 2003-2011

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