dimanche 23 janvier 2011

Processus démocratique Centrafrique : des élections qui portent les germes de la contestation



Ce dimanche 23 janvier 2011, près de 2 millions de centrafricains iront voter leur Président et 105 députés en république Centrafricaine. Il s’agit, dit-on, des élections porteuses des germes de la contestation sur fond de la tricherie.
L’impréparation technique de ce scrutin et les nombreux dysfonctionnements observés au niveau de la Commission électorale indépendante (CEI), ne sont guère rassurants sur l’issue de cette élection couplée aux législatives qui portent les germes de la contestation. Tout porte à croire qu’un second tour est envisageable le 20 mars 2011 pour le scrutin présidentiel.

Quelque 1,8 million d’électeurs sur une population de 4,5 millions sont appelés aux urnes ce dimanche pour choisir leurs président et députés.

Dans ce pays, miné par des années d’instabilité, l’opposition est très critique sur l’organisation de ces élections dont l’enjeu principal est la paix.

Les opposants dénonçaient notamment l’affichage tardif des listes, évoquant une voie ouverte à la contestation, voire la falsification. Le refus des autorités d’informatiser le fichier électoral est, selon un analyste, de nature à entretenir la confusion.

Parmi les candidats à la présidentielle, figurent trois responsables de partis d’opposition: l’ex-Premier ministre Martin Ziguélé et l’ex-ministre de la Défense, chef d’une ex-rébellion Jean-Jacques Demafouth ainsi qu’Emile Gros-Raymond Nakombo, de la formation de l’ex-président décédé André Kolingba.

Ils sont en lice face au chef de l’Etat sortant François Bozizé, candidat du parti au pouvoir, ainsi que son prédécesseur Ange-Félix Patassé, qui brigue les suffrages en indépendant.

SECURITE

Les observateurs de l’Union africaine, l’Organisation Internationale de la Fraconphonie, l’Union Européenne et l’EISA (Electoral Institute for Sustainability of Democracy in Africa) sont sur place à Bangui pour suivre le scrutin et évaluer l’état de la sécurisation du processus électoral centrafricain.

L’on a noté, entre autres personnalités, la présence de l’ancien président burundais Pierre Buyoya, envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans le pays ainsi que des délégués du Burundi et du Rwanda parmi les observateurs déployés par l’Union africaine (UA). Selon une bonne source, au jour de mercredi, l’on comptait 1338 observateurs nationaux et 154 internationaux. En dépit d’un certain pessimisme observé par les Centrafricains, la Commission électorale indépendante (CEI) se montre optimiste quant aux mesures sécuritaires prises pour favoriser un bon déroulement du scrutin.

Selon des sources concordantes, il existe une coopération entre les éléments de la Micopax (Une force des Etats d’Afrique centrale) et les Forces armées centrafricaines (FACA) pour veiller sur le matériel électoral jusqu’au jour du vote. Un renfort de deux escadrons de gendarmes camerounais est arrivé à Bangui dans le cadre de la Micopax. Ainsi, des forces militaires sont mobilisées pour la sécurisation du vote.

En dépit de toutes ces précautions, plus d’une personne s’inquiètent du fait que le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des combattants ne soit pas arrivé à sa fin.

Aussi faudra-t-il noter que les rebelles sont encore actifs dans plusieurs préfecture, une preuve que les conditions sécuritaires sont loin d’être remplies pour garantir des élections libres et transparentes.

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