LIBREVILLE (AFP)
L’opposant gabonais André Mba Obame a accusé jeudi le pouvoir d’avoir voulu son "élimination physique" lors d’une conférence de presse où il a justifié son absence à l’Assemblée nationale pour l’examen de la levée de son immunité parlementaire.
Il s’agit "en réalité d’un complot dont les détails ont été finalisés le soir du mardi 3 mai (...) quand j’utilise le terme complot c’est à dessein", a-t-il assuré.
"De source certaine, je puis affirmer que les intentions du pouvoir établi sont désormais claires : il ne s’agit plus de l’élimination politique d’André Mba Obame et de l’Union nationale (UN, son parti) mais de son élimination physique pure et simple", a affirmé M. Mba Obame.
Ex-baron du parti au pouvoir et actuellement député, André Mba Obame s’était autoproclamé président du Gabon le 25 janvier et avait formé son propre "gouvernement".
Il s’était ensuite réfugié pendant un mois au siège d’une agence des Nations unies à Libreville avec ses "ministres" et plusieurs cadres de l’UN.L’UN a été dissoute le 27 janvier, mais ses membres ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat le 27 avril.
Interrogé sur ce "complot", M. Mba, ancien ministre de l’Intérieur, a assuré, sans vouloir révéler ses sources, que des éléments de la police devaient l’arrêter jeudi à l’issue du débat sur la levée de son immunité.
"On devait m’emmener dans une voiture banalisée dans les sous-sols du palais.Pendant le trajet, on devait m’endormir avec du chloroforme et me faire une piqûre qui ne laisse pas de traces.Après moult hésitations et beaucoup d’interventions extérieurs et tout, j’aurais été relâché mais le propre de cette piqûre c’est le poison lent", a-t-il poursuivi
"Au bout de deux, trois, quatre mois vous mourez d’une crise cardiaque.Petit effort, je fais du sport, je m’écroule.Personne n’est au courant et je suis parti !Je peux vous dire que ça existe et j’en sais long", a-t-il affirmé.
"Je dois donc en conclure que je dois ma présence ici devant vous à l’action de la population qui ne revendiquant son droit légitime à assister à al séance plénière a empêché la mise en oeuvre de ce complot", a-t-il ajouté.
"Dans ces conditions, j’ai pris la décision de ne plus me rendre à l’Assemblée nationale", a-t-il conclu.Aucun membre de son parti ne devait y assister.
L’Assemblée nationale avait repoussé mercredi à jeudi l’examen de la levée de son immunité, M. Mba Obame n’ayant pas accepté de se rendre dans l’hémicycle sans 300 à 500 partisans qui étaient rassemblés devant le bâtiment de même qu’un important dispositif policier.
Ceux-ci réclamaient le droit d’assister au débat, l’accès leur étant refusé au motif que la salle était déjà pleine et ne pouvait contenir plus de monde.
Le débat sur sa levée a commencé jeudi après-midi.
La ministre de la Justice Ida Reteno Assonouet avait demandé la levée de l’immunité parlementaire le 14 mars, estimant qu’en prêtant serment et formant un "gouvernement", "M.Mba Obame et consorts ont porté atteinte à l’ordre et la sécurité publique, à l’autorité de l’Etat et au crédit de la Nation".
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