dimanche 24 juillet 2011

Burkina Faso: 566 militaires radiés - La Face cachée d'une infamie mortifère



Les militaires Burkinabé
Selon le gouvernement burkinabé, 566 militaires ont été radiés des effectifs de l’Armée, tous corpsconfondus. Cette annonce est passée comme un fait divers et pourtant rendons nous à l’évidence,


le fait est plus qu’important par la nature, le nombre, et la qualité de ces fonctionnaires mis en cause. Les militaires ne sont pas n’importe quels fonctionnaires ! Encore moins dans un pays detradition guerrière depuis les deux très grandes guerres mondiales. Qui plus est, dans une Nationsecouée par plusieurs convulsions militaires putschistes, souvent très meurtrières depuis deslustres et aujourd’hui gouvernée par un putschiste ‘’civilisé ‘’ qui n’est pas prêt à lâcher prise.

566 militaires, c’est presque l’équivalentde 5 bataillons militaires ! Ce n’est pas rien dans un des pays les plus pauvres du monde où chaquefonctionnaire a, à sa charge au moins 10 bouches à nourrir. Blaise Compaoré, le père de toutes lesrebellions en Afrique de l’Ouest, le sait mieux que quiconque. Lui dont le pouvoir plus que fascistene repose que sur la force d’une Armée omniprésente qui s’illustrant régulièrement etimpunément par sa brutalité. Il le sait aussi que sans ces militaires auparavant tout voué à lui, ilaurait été éjecté du pouvoir depuis lors par tous les mouvements sociaux contestataires qui ontémaillé son sanglant règne. Or voici qu’il prétend en avoir éjecté sans réaction aucune l’équivalentde cinq bataillons ! Il y a vraiment anguille sous roche. Le communiqué officiel précise que lesradiés seraient des soldats et des sous-officiers issus de tous les corps d’armée à, l’exception de lagendarmerie. Pourquoi ? Parce qu’au Burkina Faso, la gendarmerie est et reste un corps d’élite quine se laisse pas compter ni fleurette, ni sornette. Elle a en son sein s’il n’est pas à la retraite desofficiers supérieurs de qualité comme Palm, un des pères de la révolution burkinabé, compagnonde lutte de feu Thomas Sankara et surtout originaire de Bobo Dioulasso province insoumise qui detout temps s’est opposé à la suprématie de Ouagadougou. Jadis, province ivoirienne jusqu’en1947, elle s’est toujours démarquée politiquement et militairement du pays mossi. D’ailleurs Blaises’en méfie comme du lait sur le feu.Région traditionnellement frondeuse et boudeuse, elle n’a jamais accepté totalement l’autorité deBlaise Compaoré depuis l’assassinat de Sankara par ce dernier ; un Blaise qui le lui rend d’ailleursbien. En effet c’est très rarement qu’il s’y rend, même pour raison d’Etat ! La preuve qu’il ne filepas le grand amour avec cette province, c’est que c’est à Bobo Dioulasso que la répression contreles mutins fut particulièrement violente, voire sanglante. Concernant la garde présidentielle, il n’ya eu que deux radiés et pour cause de garde prétorienne ! En fait, ce corps demeure le pluschouchouté et auquel le pouvoir ne refuse rien ; Et pourtant aussi paradoxalement que cela puisseparaitre, la sécurité présidentielle était à la pointe de la mutinerie dès le début.

Mais astucieusement, face à la raclée que prenaient les FRCI de Ouattara à Abidjan, Blaise préféraenvoyer ce corps d’élite en grand nombre à Abidjan pour faire front à la pugnacité des FDS. Peut-être aussi une manière de les éloigner un moment afin de calmer leur ardeur vindicative. Avec desprimes auxquelles, ils n’avaient jamais rêvé 50.000fr CFA par jour soit 1.500.000 FRSmensuellement alors que M. Ouattara supprimait les primes de guerre des FDS de l’ordre de50.00O par mois. Admirons le sens de l’équité de M. Ouattara et surtout les leçons de BonneGouvernance de celui qui s’en voulait le chantre.Mais tout ceci ne justifie pas qu’on jette cinq bataillons dans la rue, tout de même ; les Burkinabédevraient plutôt ouvrir grandement les yeux. En réalité Blaise Compaoré et son gouvernement ontcomptabilisé dans les radiés, tous les soldats burkinabé morts au combat dont plusieurs gradéstombés dans le champ de déshonneur en Côte d’Ivoire. Cette infamie mortifère n’aurait eu d’échosi les FDS n’étaient en mesure d’en donner une liste exhaustive ! Toute chose qui sera fait dans les jours qui viennent.

Ces militaires burkinabés transformés en mercenaires CEDEAO ont payé un lourd tribut dans cettecrise. Blaise qui a toujours nié une participation effective des troupes d’Ouagadougou aux bataillesivoiriennes ne sait plus comment expliquer aux autres frères d’armes et aux parents de cesderniers leur absence pour ne pas dire leur disparition. En les comptabilisant parmi les radiés, ils’en dédouane et pourrait prétendre que ces absents en fuite ou en désertion se sont retrouvés àAbidjan de leur propre chef. Malheureusement, un crime n’est jamais parfait ; ici le grain de sablese situe au niveau des dates ; les mutineries sont presque postérieures pour la plupart aux bataillesde la crise ivoirienne. Notre Blaise Le Beau se trouve dans de beaux draps avec ces radiés fantômescar il faudrait bien chercher parmi les zombies pour retrouver.Depuis le déroulement de la crise, le Président burkinabé spécialiste des coups tordus ne se sentplus en sécurité car selon les chiffres de l’ONUCI, 14000 soldats FDS ont disparu dans la nature avecarmes et bagages. De quoi à mettre sur pied une véritable armée ou nouvelle rébellion pourbouter dehors les hordes barbares et sanguinaires de Ouattara empêtrées dans leur divisioninterne. Si Ouattara dans une telle situation a peur de son propre ombre, il n’en demeure pasmoins que Compaoré est tourmenté par ce qu’il a lui-même commandité ; car les rebellions sontdes ogres autant parricides qu’infanticides. L’effet boomerang est selon toute probabilité engestation. Blaise s’attend d’une manière ou d’une autre au retour de la manivelle. Qui sème levent, récolte la tempête. Seulement le problème se pose à lui, en une équation à trois inconnus :‘’quand?’’, ‘’comment ?’’ Et ‘’ De quelle ampleur ?’’.

L'’homme est si inquiet qu’il a dû dépêcher à Accra son homme à tout faire, son conseiller spécial,le Mauritanien Moustapha Chafi, Monsieur bons offices auprès des preneurs d’otages du désert(Akmi et Al-Qaïda) dans l’espoir de nouer le fil d’Ariane avec ses victimes, fut-il au détriment deOuattara.Mission essentielle de Chafi, ‘’rencontrer le commandant de quelques 2500 membres de la GardeRépublicaine du Président Laurent Gbagbo qui seraient toujours armés’’ selon ‘’La Lettre duContinent’’ n° 612 du 26 Mai 2011. En réalité Blaise a très peur et pour lui-même et pour son amiOuattara face à une possible jonction entre les forces burkinabés dans la nature et celles deLaurent Gbagbo qui pour des raisons de sécurité ont trouvé refuge dans les pays limitrophes, pas forcement, ni nécessairement au Ghana comme le pensent Blaise et ses comparses.

Écoutons l’aveu de taille de l’inamovible Ambassadeur burkinabé en Côte d’Ivoire, Emile ILboudo:’’ Les mutins [burkinabé] viennent essentiellement de la Côte d’Ivoire, la plupart des fils d’immigrés, nés en Côte d’Ivoire et retournés travailler au pays après avoir obtenu des diplômes’’.Eh bien !, il fallait s’y attendre, après avoir utilisé ces jeunes gens pour déstabiliser leur patrie de naissance parce qu’ils avaient une connaissance et une parfaite maîtrise du terrain, les hommes de Blaise se plaignent qu’ils leur appliquent la même recette ! ‘’Un cabri à courte queue se paie par un cabri à courte queue’’. Merci pour le retour à l’envoyeur, et attendons de voir.

Gbi.

source : deboutciv

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