Alors que la violence déstabilisante des FRCI s’étale à longueur de rapports d’ONG internationales, les alliés internationaux d’Alassane Ouattara braquent les regards de la communauté internationale sur un vrai-faux problème. Explications.
Alors que la violence déstabilisante des FRCI s’étale à longueur de rapports d’ONG internationales, les alliés internationaux d’Alassane Ouattara braquent les regards de la communauté internationale sur un vrai-faux problème. Explications.
Que recherchent les présidents Alassane Ouattara, Goodluck Jonathan et Abdoulaye Wade ? Depuis quelques semaines, ils se caractérisent par un activisme assez incompréhensible au sujet de la Côte d’Ivoire et, accessoirement, du Liberia. Tout est visiblement parti du séjour américain d’ADO, où la fragilité sécuritaire de la Côte d’Ivoire a été évoquée en haut lieu. A peine rentré de Washington, le chef de l’Etat ivoirien a pris la route du Nigeria. Par la suite, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a annoncé, dans un communiqué, avoir été informé de la présence «de mercenaires «circulant librement» en Côte d’Ivoire et dans la région, après s’être entretenue avec des ambassadeurs africains dans ce pays».
Des mercenaires qui auraient été recrutés par les deux camps – ceux au service de Ouattara ayant créé des troubles parce qu’ils n’auraient pas été payés… Le communiqué demandait également le cantonnement des soldats et un soutien international pour la reconstruction post-conflit, le développement, la réconciliation nationale, la réforme des secteurs de la sécurité et de la défense.
Désormais, on apprend qu’Abdoulaye Wade, Jonathan Goodluck, Ellen Johnson-Sirleaf, John Atta Mills et Alassane Ouattara devaient se réunir le 19 août à Abuja pour un «sommet restreint», reporté hier à une date ultérieure non précisée, où les seuls chefs d’Etat qui ne sont pas les voisins immédiats de la Côte d’Ivoire sont le président sénégalais et le numéro un nigérian, qui se sont caractérisés ces derniers mois par leur activisme pro-Ouattara forcené.
Les organisation régionales instrumentaliséees
La rencontre d’Abuja, où les autres chefs d’Etat de la région ne sont visiblement pas invités, ne laisse pas d’intriguer. Très clairement, parce que la situation postcrise ivoirienne ne se résume pas à la question du «mercenariat» international. Les ONG spécialisées dans le «monitoring » international ont alerté, à longueur de rapports, sur la nocivité des FRCI, membres de la «nouvelle armée» ivoirienne, qui sont les principaux vecteurs d’insécurité, loin d’éventuels «mercenaires » dont on n’a pas du tout senti la moindre «activité» ces derniers mois. Derrière l’évocation de la sécurité transfrontalière, certains observateurs sentent déjà poindre un projet de «criminalisation » des centaines de milliers de réfugiés, chassés de chez eux par la violence inouïe des nouveaux maîtres des lieux.
N’est-il pas question de trouver le moyen d’obliger les gouvernements-hôtes à «livrer» les réfugiés, que le gouvernement ivoirien assimilera à des «dangers», en dépit des accords de libre établissement et des menaces réelles sur leurs vies, documentées par les ONG de défense des droits humains et même par l’ONUCI ?
Pourquoi Jonathan Goodluck, Abdoulaye Wade et Alassane Ouattara invitent-ils donc le président ghanéen, qui n’est pas concerné par la question ivoiro-libérienne ? La création «artificielle» d’un problème international ne vise-t-elle pas à obtenir l’importation en Côte d’Ivoire de nouvelles troupes internationales, par exemple des soldats de l’ECOMOG de triste réputation ? Et si Alassane Ouattara avait besoin d’une force armée plus compétente que les FRCI et plus «engagée» que les forces françaises et onusiennes pour asseoir son pouvoir ?
Une chose est sûre : les organisations régionales ont été assez instrumentalisées dans le cadre de la satisfaction d’intérêts privés d’hommes politiques précis. Alors que la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire ne se stabilise pas de manière durable, envisager de nouvelles actions «musclées» et partisanes en dehors de tout cadre global de résolution du conflit, est dangereux et irresponsable
Nouveau courrier
Alors que la violence déstabilisante des FRCI s’étale à longueur de rapports d’ONG internationales, les alliés internationaux d’Alassane Ouattara braquent les regards de la communauté internationale sur un vrai-faux problème. Explications.
Que recherchent les présidents Alassane Ouattara, Goodluck Jonathan et Abdoulaye Wade ? Depuis quelques semaines, ils se caractérisent par un activisme assez incompréhensible au sujet de la Côte d’Ivoire et, accessoirement, du Liberia. Tout est visiblement parti du séjour américain d’ADO, où la fragilité sécuritaire de la Côte d’Ivoire a été évoquée en haut lieu. A peine rentré de Washington, le chef de l’Etat ivoirien a pris la route du Nigeria. Par la suite, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a annoncé, dans un communiqué, avoir été informé de la présence «de mercenaires «circulant librement» en Côte d’Ivoire et dans la région, après s’être entretenue avec des ambassadeurs africains dans ce pays».
Des mercenaires qui auraient été recrutés par les deux camps – ceux au service de Ouattara ayant créé des troubles parce qu’ils n’auraient pas été payés… Le communiqué demandait également le cantonnement des soldats et un soutien international pour la reconstruction post-conflit, le développement, la réconciliation nationale, la réforme des secteurs de la sécurité et de la défense.
Désormais, on apprend qu’Abdoulaye Wade, Jonathan Goodluck, Ellen Johnson-Sirleaf, John Atta Mills et Alassane Ouattara devaient se réunir le 19 août à Abuja pour un «sommet restreint», reporté hier à une date ultérieure non précisée, où les seuls chefs d’Etat qui ne sont pas les voisins immédiats de la Côte d’Ivoire sont le président sénégalais et le numéro un nigérian, qui se sont caractérisés ces derniers mois par leur activisme pro-Ouattara forcené.
Les organisation régionales instrumentaliséees
La rencontre d’Abuja, où les autres chefs d’Etat de la région ne sont visiblement pas invités, ne laisse pas d’intriguer. Très clairement, parce que la situation postcrise ivoirienne ne se résume pas à la question du «mercenariat» international. Les ONG spécialisées dans le «monitoring » international ont alerté, à longueur de rapports, sur la nocivité des FRCI, membres de la «nouvelle armée» ivoirienne, qui sont les principaux vecteurs d’insécurité, loin d’éventuels «mercenaires » dont on n’a pas du tout senti la moindre «activité» ces derniers mois. Derrière l’évocation de la sécurité transfrontalière, certains observateurs sentent déjà poindre un projet de «criminalisation » des centaines de milliers de réfugiés, chassés de chez eux par la violence inouïe des nouveaux maîtres des lieux.
N’est-il pas question de trouver le moyen d’obliger les gouvernements-hôtes à «livrer» les réfugiés, que le gouvernement ivoirien assimilera à des «dangers», en dépit des accords de libre établissement et des menaces réelles sur leurs vies, documentées par les ONG de défense des droits humains et même par l’ONUCI ?
Pourquoi Jonathan Goodluck, Abdoulaye Wade et Alassane Ouattara invitent-ils donc le président ghanéen, qui n’est pas concerné par la question ivoiro-libérienne ? La création «artificielle» d’un problème international ne vise-t-elle pas à obtenir l’importation en Côte d’Ivoire de nouvelles troupes internationales, par exemple des soldats de l’ECOMOG de triste réputation ? Et si Alassane Ouattara avait besoin d’une force armée plus compétente que les FRCI et plus «engagée» que les forces françaises et onusiennes pour asseoir son pouvoir ?
Une chose est sûre : les organisations régionales ont été assez instrumentalisées dans le cadre de la satisfaction d’intérêts privés d’hommes politiques précis. Alors que la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire ne se stabilise pas de manière durable, envisager de nouvelles actions «musclées» et partisanes en dehors de tout cadre global de résolution du conflit, est dangereux et irresponsable
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