Radio Nederland | Lundi 15 août, 2011
Le viol est désormais une tactique de guerre, employée tant par les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur que par les soldats des forces gouvernementales ougandaises. Personne n'est épargné, y compris les hommes.
Priscilla Nadunga, nord de l'Ouganda
Je me suis rendue à Payam, village du district de Gulu, situé dans le nord de l'Ouganda, afin de rencontrer un homme, victime de viol, nommé Fred Owinyi. Alors que j'approche de la hutte isolée de Fred, je ressens immédiatement un climat d'horreur et de destruction. Un sentiment de désespoir se lit sur le visage d'Owinyi, couché sur son paillasson.
"Par un matin ensoleillé, j'ai entendu des coups de fusil sans y accorder grande attention. En effet, il ne s'agit pas d'un fait inhabituel dans ce village, raconte Owinyi. A chaque fois que les rebelles ont essayé d'attaquer mon village, les troupes gouvernementales ont réussi à les contenir. Ainsi, j'ai demandé à mon épouse et à mes enfants de rentrer à l'intérieur où nous avons attendu le retour au calme. Mais soudain deux balles sont entrées dans la hutte, blessant mon fils de 5 ans."
Ruse
A la grande surprise d'Owinyi, ils étaient en fait attaqués par des troupes gouvernementales. Le bataillon était conduit par le brigadier Tabule. "Il a donné l'ordre à ses hommes de nous ligoter, les hommes à l'écart des femmes et des enfants". Par la suite, Owinyi a été enlevé et transporté au camp rebelle situé à l'intérieur de la forêt, du côté de la frontière soudanaise. Ils y effectueront diverses tâches domestiques pour les commandants, y compris puiser de l'eau.
Le viol à la berge du fleuve
Soudain, des larmes s'échappent des yeux d'Owinyi, qui se met à bégayer. "Ma vie a changé le 4 mars 2003, se rappelle Owinyi. Ce jour-là, on lui demande de chercher de l’eau dans un puits. Il est escorté par un commandant et deux de ses gardes du corps. En fait il s'agissait d'une ruse pour séparer Owinyi des autres prisonniers. Il est alors frappé au point de perdre connaissance avant d'être attaché à un arbre et violé de façon répétitive par ses trois ravisseurs.
L'homosexualité est un tabou dans la plupart des cultures africaines. "J'ai été profondément humilié par des personnes que je considérais comme des frères, qui se sont comportées en bêtes et m'ont violé", se lamente Owinyi. "Ils ont kidnappé mes fils et ma femme. Jusqu'à cette date, je ne les ai pas revus. Il ne me reste plus que ma fille, qui fait partie des quelques personnes à avoir fui la guerre", ajoute-t-il.
Owinyi a le sentiment d'avoir perdu sa masculinité. "Après m'avoir violé, l'un d'eux m'a tiré à la jambe. Ainsi, il pouvait prétendre que j'avais essayé de m'évader. Ils m'ont retenu dans la hutte de ce commandant, où j'ai servi de concubine jusqu'au jour où l'occasion s'est enfin présentée en 2009. Je me suis alors évadé", explique Owinyi en larmes.
source: Radio Nederland
Le viol est désormais une tactique de guerre, employée tant par les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur que par les soldats des forces gouvernementales ougandaises. Personne n'est épargné, y compris les hommes.
Priscilla Nadunga, nord de l'Ouganda
Je me suis rendue à Payam, village du district de Gulu, situé dans le nord de l'Ouganda, afin de rencontrer un homme, victime de viol, nommé Fred Owinyi. Alors que j'approche de la hutte isolée de Fred, je ressens immédiatement un climat d'horreur et de destruction. Un sentiment de désespoir se lit sur le visage d'Owinyi, couché sur son paillasson.
"Par un matin ensoleillé, j'ai entendu des coups de fusil sans y accorder grande attention. En effet, il ne s'agit pas d'un fait inhabituel dans ce village, raconte Owinyi. A chaque fois que les rebelles ont essayé d'attaquer mon village, les troupes gouvernementales ont réussi à les contenir. Ainsi, j'ai demandé à mon épouse et à mes enfants de rentrer à l'intérieur où nous avons attendu le retour au calme. Mais soudain deux balles sont entrées dans la hutte, blessant mon fils de 5 ans."
Ruse
A la grande surprise d'Owinyi, ils étaient en fait attaqués par des troupes gouvernementales. Le bataillon était conduit par le brigadier Tabule. "Il a donné l'ordre à ses hommes de nous ligoter, les hommes à l'écart des femmes et des enfants". Par la suite, Owinyi a été enlevé et transporté au camp rebelle situé à l'intérieur de la forêt, du côté de la frontière soudanaise. Ils y effectueront diverses tâches domestiques pour les commandants, y compris puiser de l'eau.
Le viol à la berge du fleuve
Soudain, des larmes s'échappent des yeux d'Owinyi, qui se met à bégayer. "Ma vie a changé le 4 mars 2003, se rappelle Owinyi. Ce jour-là, on lui demande de chercher de l’eau dans un puits. Il est escorté par un commandant et deux de ses gardes du corps. En fait il s'agissait d'une ruse pour séparer Owinyi des autres prisonniers. Il est alors frappé au point de perdre connaissance avant d'être attaché à un arbre et violé de façon répétitive par ses trois ravisseurs.
L'homosexualité est un tabou dans la plupart des cultures africaines. "J'ai été profondément humilié par des personnes que je considérais comme des frères, qui se sont comportées en bêtes et m'ont violé", se lamente Owinyi. "Ils ont kidnappé mes fils et ma femme. Jusqu'à cette date, je ne les ai pas revus. Il ne me reste plus que ma fille, qui fait partie des quelques personnes à avoir fui la guerre", ajoute-t-il.
Owinyi a le sentiment d'avoir perdu sa masculinité. "Après m'avoir violé, l'un d'eux m'a tiré à la jambe. Ainsi, il pouvait prétendre que j'avais essayé de m'évader. Ils m'ont retenu dans la hutte de ce commandant, où j'ai servi de concubine jusqu'au jour où l'occasion s'est enfin présentée en 2009. Je me suis alors évadé", explique Owinyi en larmes.
source: Radio Nederland
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire