Le président Gbagbo accueilli par le comzone Fofié à son arrivé à Korhogo |
Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire après l’inculpation officielle du président Gbagbo poursuivi non plus pour crimes de guerre passibles devant le TPI mais plutôt pour « crimes économiques ». Pour qui connaît le président Gbagbo, cette mascarade est bien une honteuse opération. Il s’est peut-être mis à couvert en France mais la honte, assurément, risque de rattraper rapidement Alassane Ouattara qui avait juré la perte de Laurent Gbagbo parce qu’il aurait commis d’horribles crimes qui l’enverraient tout droit devant la Cour pénale internationale. Rien de tout cela finalement après quatre mois d’humiliations inutiles. Depuis-hier, les juges du Chef de l’Etat n’ont rien trouvé à reprocher à l’ancien président que de prétendus détournements de deniers publics, un soi-disant braquage de la BCEAO et une tentative de création d’une monnaie ivoirienne. Des chefs d’accusation qui ont provoqué hier l’hilarité générale de ceux qui regardaient le journal de 20 heures au cours duquel l’annonce a été faite. Alors qu’ils avaient annoncé toutes sortes d’apocalypse sur la tête de l’ancien président, bon selon l’expression de Ouattara pour le Tribunal Pénal International, le Procureur de la République a affirmé hier que ce sont là les seuls chefs d’accusation qu’ils ont trouvés contre Laurent Gbagbo parce qu’en la matière lui-même n’est pas tenu par les réquisitions du juge d’instruction. Ceux à qui on a donc raconté depuis dix ans que Gbagbo est un criminel qui tue de préférence les populations du nord en seront certainement pour leurs frais. Car visiblement, aucune de ces accusations récurrentes n’étaient fondées. Gêné par ailleurs aux entournures face aux accusations d’une justice orientée, le Procureur de la République a indiqué que ce serait faire un équilibrisme de mauvais aloi que de demander que Shérif Ousmane par exemple, accusé par les organisations de droits de l’homme de crimes massifs contre les partisans de Laurent Gbagbo, soit inculpé parce qu’il est un sauveur. « On était tous ici quand les gens nous tuaient. Il a fallu que ces gens-là viennent nous sauver », a commenté le Procureur qui reprend pour ainsi dire les mêmes rumeurs qu’ils n’ont pu eux-mêmes confirmer. Alassane Ouattara qui s’est proclamé roi de l’argent durant sa campagne électorale peine aujourd’hui à réunir les moyens nécessaires au fonctionnement de l’Etat. La Côte d’Ivoire n’arrive plus à payer ses fonctionnaires avec ses propres ressources et accumule des impayés depuis son arrivée au pouvoir. Face à cette quadrature du cercle, il n’est pas impossible que le gouvernement ait décidé de rechercher ses difficultés dans des déprédations passées. Et dans ces conditions, ce type d’accusations pourrait bien aider. Mais jusqu’où ? Misère. Joseph Titi |
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vendredi 19 août 2011
Inculpation de Gbagbo : Quatre mois de bruits pour rien
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