vendredi 19 août 2011

ONUCI-Régime Ouattara: la zizanie

AUGUST 18, 2011

Le récent rapport de la division des droits de l’homme de l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) a provoqué un véritable tolé dans le camp d’Alassane Ouattara. Ce rapport semble, visiblement sonner le divorce du couple ONUCI-Régime Ouattara. Car les lamentations de Coulibaly Gnénéma, ministre des droits de l’homme dans le gouvernement de Ouattara, illustrent bien cet état d’esprit. 

Ce dernier en effet est monté au créneau pour s’insurger contre les accusations contenues dans ledit rapport indexant clairement les FRCI, l’armée de son patron. Cette nouvelle zizanie entre les deux institutions s’apparente indubitablement à une comédie de seconde zone.

Pour ceux qui suivent depuis le début la crise ivoirienne, l’Onuci n’est plus une force impartiale, eu égard son implication flagrante aux côtés des rebelles de Ouattara. C’est donc dans un contexte de remords, vu l’incapacité de celui qu’elle a naguère soutenu, d’assurer la sécurité des ivoiriens, de rétablir la justice et l’état de droit, qu’arrive le rapport qui fâche.

L’institution internationale voudrait se dédouaner aux yeux du peuple ivoirien, voire africain. Après avoir aidé Ouattara à accomplir son forfait, à savoir fomenter un coup d’Etat contre Laurent Gbagbo, elle s’est vite rendue à l’évidence que Ado alias ‘’la Solution’’, n’est manifestement pas la solution à la grave crise qui secoue la Côte d’Ivoire. Alors, tel Ponce Pilate, devant la foule venue le solliciter, elle ne trouve rien d’autre que se laver les mains et les essuyer avec un mouchoir blanc.

L’Onuci elle-même étant accusé, tantôt de passivité et de crimes contre les populations civiles dans plusieurs rapports d’ONG de droits de l’homme. Mais le peuple ivoirien est vigilant et n’a pas la mémoire courte. Il n’entend absolument pas se laisser berner dans cette triste zizanie entre ces deux entités qui filaient hier le parfait amour. Retour sur les lieux du crime :

Le premier foyer de tension de la crise postélectorale, on le sait, a débuté par la commune d’Abobo. Un groupe terroriste baptisé ‘’commando invisible’’, y perpétrant des attaques ciblées, contre les forces de l’ordre et les populations civiles, jugés pro-Gbagbo. Résultat: mort de plusieurs policiers et gendarmes, dans le rang des FDS (forces de défense et de sécurité).

A peine avait-on commencé à s’interroger sur leurs motivations réelles, et surtout sur leurs soutiens potentiels, que d’autres foyers de tensions se sont signalés dans diverses communes de la ville d’Abidjan.

Selon plusieurs témoignages récurrents et concordants, la force onusienne a apporté soutien logistique et matériel aux insurgés. Les aveux de certains combattants rebelles, faits prisonniers par l’armée régulière ivoirienne et présentés à la télévision nationale, corroborent bel et bien ces témoignages.

Selon leurs dires, ils ont été convoyés depuis la ville de Bouaké, fief des rebelles des forces nouvelles, par hélicoptère de l’Onuci, jusqu’à Abidjan. Avec pour objectif de se joindre à d’autres insurgés déjà sur le terrain. Leur mission, perpétrer des attaques contre le pouvoir en place.

C’est dans ce contexte que le Général de division Abdul HAFIZ, ex-commandant de la Force de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, a rendu sa démission. C’était pour lui une façon d’exprimer son refus de cautionner le parti pris de l’organisation internationale supposée respecter la règle d’impartialité qui devrait la caractériser.

Selon des sources proches de l’ONUCI, il aurait déclaré:« Nous ne sommes pas en Côte d’Ivoire pour tuer les ivoiriens et moi j’arrête parce que je ne veux pas demeurer dans ‘’le faux’’ ».

Son numéro deux, le Tchadien Abou Moussa, quant à lui été purement et simplement limogé. Son limogeage tire sa source dans les informations relatives au documentaire intitulé «Laurent Gbagbo dans le tourbillon du Golfe de Guinée» diffusé à profusion par la RTI et qui mettait à nu le complot ONUCI-France-rebelles pour déstabiliser le régime ivoirien.

Pour Young-Ji Choi, Abou Moussa et le général Hafiz sont les seuls à pouvoir détenir les informations contenues dans ce documentaire poignant. Rappelons aussi le rôle néfaste de Young-Ji Choi, l’ex patron de l’Onuci. Celui que les ivoiriens appellent désormais le malheur de la Côte d’Ivoire.

Ce dernier, pendant l’impasse des résultats du second tour de l’élection présidentielle, s’est empressé de certifier et d’annoncer des résultats truqués, hors délai et invalidés par le Conseil Constitutionnel. C’est notamment sur sa déclaration, que sont alignées plusieurs organisations de la soi-disant communauté internationale, à la botte des puissances occidentales. Déclaration appuyée et relayée par la France de Sarkozy et les Etats-Unis.

Après tous ces forfaits, la question qui reste posée à Sarkozy, Obama, Choi, Ban-ki Moon, et autres, est la suivante : « Et maintenant, croyez-vous que Monsieur Alassane Ouattara soit en mesure de gouverner pacifiquement et souverainement ce pays ou voulez-vous insinuer que vous pouvez vaincre les ivoiriens sans les convaincre?».

Des ivoiriens qui assistent, sereins et imperturbables, après l’arrestation du Président Gbagbo, à cette zizanie entre Ouattara et l’Onu. Aujourd’hui, face au constat des graves violations des droits de l’homme et à la situation précaire en Côte d’Ivoire, l’Onuci veut se démarquer de son complice d’hier, en rendant public son rapport.

Dans ce rapport, il est fait état de 26 exécutions sommaires dont un enfant de 17 mois, 80 cas d`arrestations arbitraires, des détentions illégales, 11 cas de viol et de mutilations génitales, pour ne citer que ceux-là.

Guillaume N`Guefa, chef par intérim de la division des Droits de l`Homme de l`ONUCI, dans une interview accordée à la radio Onuci-fm, affirme : « Les auteurs de ces exactions sont principalement les FRCI (armée de combattants de Ouattara ndlr) ». Puis il insiste dans cette même interview: « le ministère de la défense est au courant de tout cela ».

Face à ces accusations, Coulibaly Gnénéma ministre d’Alassane, rétorque : « Ce rapport de l’Onuci est tendancieux ». Montrant ainsi que le régime de Ouattara refuse reconnaître et d’assumer l’entière responsabilité des crimes perpétrés par ses chefs de guerre, ses mercenaires et sa milice de Dozos.

Comme nous pouvons le constater, cela ressemble à un jeu grotesque entre deux criminels qui, pris sur les faits se défendent et s’accusent mutuellement. Vraiment pitoyable ! Une scène théâtrale de mauvais goût entre ces deux coupables avérés de la situation tragique que traverse la Côte d’Ivoire.

Au demeurant, cela ne saurait distraire les ivoiriens qui vivent et constatent de jour en jour l’injustice, érigée comme programme de gouvernement. Sous leurs yeux, Ouattara et ses partisans jubilent de joie, en inaugurant des prisons rénovées, à coup de millions du contribuable ivoirien.

Des prisons qui accueillent des intellectuels, des cadres de ce pays, des journalistes, des citoyens ivoiriens…, qui ont cru devoir se mettre au service de leur patrie, alors que des bandits et des criminels se promènent dehors et jouissent d’une impunité manifeste.

Non, cela ne saurait leur faire perdre de vue, les auteurs de leurs malheurs. Ce couple Onuci-régime Ouattara, qui fait aujourd’hui en Côte d’Ivoire la pluie et le beau temps, oubliant que l’immense majorité des ivoiriennes écument patiemment sa colère face à toute cette injustice. Mais le jour viendra et comme on le dit, la patience aura atteint ses limites.

Marc Micael

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