mercredi 17 août 2011

RDC : Le Mea culpa de Vital KAMERHE aux Bas-Congolais

17/08/2011

Vital MEKERHE - President de l'UNC

Pour convaincre le peuple kongo, Vital Kamerhe a d'abord fait son mea culpa pour son action passée. " Comme un envoyé, je suis venu iici en 2006 vous promettre de nombreux plans d'action visant à matérialiser le programme des 5 chantiers. Ainsi que vous le constatez vous même, rien de ce qui a été promis n'a été réalisé. Pour cela, je vous demande pardon et j'exhorte chaque politicien qui passera par ici de commencer aussi par sa propre confession avant de prendre la parole". Un pardon public accepté par ce peuple foncièrement croyant. Un mea culpa que Kamerhe a fait à chacune des étapes de sa tournée bas-congolaise.

«Mbuta Kamerhe, Muanda nyonso me tambula nge ngizulu ya mbote». Par milliers, les habitants de Moanda crient leur joie en reprenant en chœur un chant composé à la va vite certes, mais qui ne fait pas défaut quant à sa mélodie, en l’honneur de Vital Kamerhe.

Traduction libre : «Monsieur Kamerhe, toute la ville de Muanda te souhaite la bienvenue». Les paroles sont sobres, mais traduisent tout un état d’esprit, le même qui, d’un côté à l’autre du Bas-Congo, de Kasangulu, à l’est du Bas-Congo, à Muanda, sur la façade Atlantique, a entraîné des centaines des milliers de Bas-Congolais sur les routes pour porter en triomphe le président national de l’UNC au cours d’une tournée désormais mémorable.

Comme toutes les villes et localités visitées, c’est le même rituel : après l’accueil à l’entrée de la ville, il s’ensuit une longue procession à pieds pendant laquelle des foules enthousiaste acclament la délégation de l’UNC.

Comme partout, Kamerhe entame le «Zala na mbangu», la danse au pas de course de Felix Wazekwa N’Landu, porté par l’animation de «Cultur’A pays Vie», juste revue et corrigée : «Zala na mbangu mpo ozua Kamerhe» - sois fort dans la course si tu veux atteindre Kamerhe. Quelque 30 minutes plus tard, Vital Kamerhe prend la parole au stade communément appelé «Tribune». Le numéro un de l’UNC termine ainsi en apothéose sa première tournée dans le Bas-Congo.

Partie de Kinshasa le 12 août 2011, la délégation de l’UNC a entamé la deuxième partie de sa tournée le dimanche 14 en direction des districts de la Lukaya et du Bas-Fleuve. Tournée marathon s’il en est, qui vise de nombreuses cités, notamment Lemba, Kinsundi, Patu, Lukula, Kinkoko, Tshela, Singini. Au total, pas moins de 17 meetings pour la seule journée du dimanche.

Le mardi 16 août, c’est au tour de Kanzi, Nzadi Kongo, Kai-Tshinionga, Kayiki Nionza, Luibi, Kidima, Lukunga, Konzo, Mbukukayi et Muanda sont visitées par Kamerhe et sa suite. De mémoire de Bas-Congolais, jamais la province n’a connue pareille tournée, avec une telle proximité avec la population. Il y a de quoi : partout, le président de l’UNC a développé un discours qui a conquis de nombreux habitants de la province.

Il a ainsi surpris le public par la demande de pardon pour son action passée : «Je suis venu ici en 2006, envoyé par Joseph Kabila, vous promettre de nombreux plans d’action visant à matérialiser le programme des 5 chantiers. Ainsi que vous le constatez vous-même, rien de ce qui a été promis n’a été réalisé. Pour cela, je vous demande pardon, et j’exhorte chaque politicien qui passera par ici de commencer aussi par sa propre confession avant de prendre la parole». Un mea culpa très chaudement applaudi par la population dans chacune des localités visitées.

Mea culpa certes, mais aussi invitation à l’adhésion à un nouveau projet commun, porté par tous les Congolais pour le devenir de la RDC. Pour cela, il s’est refusé à faire des promesses irréalisables, et à verser dans la démagogie. Expliquant qu’avec les moyens actuels, il peut déjà entreprendre des actions si l’argent n’était pas constamment détourné par le biais des surfacturations des travaux réalisés.

Vital Kamerhe a ainsi rapporté à la population le fait que les travaux dont elle entend parler à Kinshasa ne sont qu’un écran de fumée masquant de monstrueuses cannibalisations des ressources financières de l’Etat. «Prenez par exemple le boulevard du 30 juin au centre-ville, avec ses 5 Km, sa réhabilitation a coûté 80 millions de dollars, et l’électrification plus de 6 millions.

Cet argent pouvait servir à construire plus utilement la route entre Boma et Tshela qui est en état désastreux. Quant au boulevard triomphal, Mzee Laurent Désiré Kabila en avait réalisé la première tranche, c’est-à-dire 1,6 Km, avec seulement 800 000 dollars américains. Aujourd’hui, le gouvernement actuel vient de construire la deuxième moitié, même largeur, même longueur, pour 29 millions de dollars américains. N’est-ce pas délirant ?» La foule crie son indignation.

Jouant l’avantage, Kamerhe enfonce le clou : «On vous raconte que l’on a construit l’Hôpital du cinquantenaire. C’est un bâtiment construit depuis la période coloniale. Et pour donner de jeune, placer portes et fenêtres, cela coûté 92 millions de dollars. Avec cet argent, on pouvait réhabiliter tous les hôpitaux de référence de toutes les provinces». Et c’est un cri d’horreur qui accueille la démonstration.

Des foules immenses sont touchées. Nombreux soulignent l’intelligence de Kamerhe, d’autres apprécient sa maîtrise des dossiers. Mais tous lui reconnaissent la qualité d’un présidentiable sérieux.

Par la suite, il explique son programme d’action, qui consiste à réhabiliter l’administration publique, l’armée, la police et la justice. Il a insisté sur l’intégration de la jeunesse congolaise, rappelant l’expérience du service national, institué par Mzee Kabila. Une expérience qu’il s’engage à reprendre si jamais les Congolais lui confient les destinées du pays. «D’autant plus que j’ai la connaissance de ce dossier car j’ai été le responsable de l’administration, des finances et de la logistique du Service national. A l’époque, nous avions formé plus de 16 000 jeunes, et réalisé de nombreuses plantations de maïs et autres denrées alimentaires», déclare-t-il devant des foules tout acquises.

Alternant Kikongo parfait et Lingala, voire d’autres langues nationales du Congo selon les cas, Kamerhe enflamme les foules. L’occasion faisant le larron, il salue le peuple Kongo qui l’a si bien accueilli. Il rappelle ainsi son caractère pacifique, ainsi que sa contribution à l’essor et à l’histoire de la RDC. «Le premier président de la République est venu du Bas-Congo, le premier grand prophète congolais, Simon Kimbangu, est venu du Bas-Congo, la première capitale du Congo était ici à Vivi, notre héroïne nationale Kimpa Vita est aussi une fille de votre peuple. La nation toute entière vous une fière chandelle. Aucun gouvernement ne doit vous laisser dans un tel état de désastre», a-t-il lâché, suscitant des acclamations nourries.

Pourtant, cette tournée a connu de nombreuses embûches, dressées par des partisans du pouvoir en place. Ainsi, sur la route de Tshela, entre les localités (…) et (…), c’est un gros arbre qui est coupé pour obstruer la route afin d’empêcher la délégation d’atteindre le chef-lieu du territoire. Pourtant, une trentaine de minutes plus tôt, l’équipe d’avance était passée par là sans le moindre accroc.

Autre incident, à Singini, le village natal de l’ancien président Joseph Kasa Vubu, où les gardiens du mausolée du premier président congolais refusent à Vital Kamerhe d’accéder au monument, prétextant tantôt l’heure tardive, tantôt la carence en carburant et, lorsque celui-ci lui est payé, tantôt le manque de batteries pour l’allumage du générateur. Mais Kamerhe n’est jamais aussi bon que dans les épreuves. Les obstacles n’atteignaient point la vitalité du baroudeur acharné ni ne réduisaient la prodigieuse hardiesse qui le faisait si terrible sur le terrain politique.

Lorsque le mardi 16 août l’UNC boucle sa tournée bas-congolaise par la ville portuaire de Muanda dans l’apothéose, Kamerhe et sa suite ont le sentiment du devoir accompli. Au moment où il prend le volant de sa grosse Jeep Ford Sterling rouge, sa tête avait une admirable expression de fierté. Visiblement, il était très ému de l’immensité de l’espoir qu’il a suscité dans ce peuple du Bas-Congo. Pour un premier essai, c’est un coup de maître.

Avec [La Pros. ]
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