vendredi 26 août 2011

Visite de Mr Kabila au Barrage d’Inga : Manœuvres électoralistes !



Abbé Faustin Kwakwa. Photo CIC
 
A deux mois de la fin du mandat de Mr Kabila, une organisation de la société civile a invité les congolais Kinois à marcher pacifiquement pour exprimer leur ras de bol à l’égard de la SNEL dont la distribution du courant électrique laisse à désirer. Et comme pour approuver cet acte citoyen et surtout faire croire à la population kinoise que l’autorité compétente, soucieuse de la situation de son peuple a entendu cet appel, des mesures de représailles ont été prises contre les dirigeants de cette grande société de l’Etat qu’est la SNEL : limogeage de ses dirigeants et descente au barrage Inga du chef de l’Etat.

Comme l’homme politique congolais croit toujours que le peuple congolais est amnésique, ces opérations de charme qui n’ont pour mobile qu’électoraliste, visent à donner l’impression que l’autorité s’occupe effectivement du bien-être du congolais et qu’elle est constamment à l’écoute de sa population. Le peuple n’est plus dupe !

A l’époque de Mobutu, on n’avait jamais parlé de délestage en ce qui concerne la distribution du courant. Depuis une dizaine d’années, tout le monde sait que Kinshasa est une des villes en Afrique où le courant électrique est considéré comme une denrée rare, alors que le pays possède une des puissantes installations hydroélectriques au monde. Peut-on expliquer cette contradiction à la population ? L’autorité congolaise prône la tolérance zéro, mais a l’habitude de frapper les pauvres innocents, les simples agents pour couvrir les vrais responsables des situations désastreuses que connaît le pays dans tous les domaines.

Il n’est point besoin de revenir sur les différentes situations, nous allons nous focaliser à celle de la SNEL et du barrage d’Inga. En 2004, Le gouvernement congolais avait lancé un appel d’offres en vue de privatiser la gestion du barrage d’Inga et de la SNEL. Devant la situation vétuste de ses installations, et surtout le non fonctionnement de plus de la moitié de ses turbines, il fallait une entreprise privée pour le relever. Une société canadienne intéressé par l’offre, avait présenté une expertise de remise en état du barrage s’élevant à 12.000.000. $.

Voila qu’au même moment, la république du Congo-Brazzaville, qui avait des arriérés de paiement de ses factures du courant, va débloquer une bagatelle somme de 30.000.000$US afin de les épurer. Cet argent sera immédiatement versé à la Présidence de la République auprès de Mr Evariste Boshab, directeur du cabinet à l’époque. Comme on peut bien le remarquer, si la mise en état du Barrage exigeait 12.000.000 $ avec les 30.000.000$, perçu, il y avait plus que nécessaire. Malheureusement, l’argent a été détourné. Si le commun des mortels pointe du doigt le directeur du cabinet de l’époque, il est évident que ce dernier ne pouvait pas «bouffer» cet argent seul. On se souviendra qu’à cause de cette affaire, le premier ministre Antoine Gizenga, lors de la formation de son gouvernement, a refusé de prendre Mr Boshab. Ce qui lui a valu le surnom «Yandi ve». Boshab n’a jamais été inquiété, et pour preuve, on le verra revenir aux affaires sur imposition comme président de l’Assemblée nationale.

Ce monsieur n’a fait que couvrir son chef qui en réalité a pris le gros du montant.
Aujourd’hui, comme des sapeurs pompiers ils viennent au secours pour éteindre le feu dont ils sont en réalité les pyromanes. Avec tous ces crimes économiques en mains, ils vont s’en prendre aux dirigeants qui en fait travaillent dans les conditions de dénuement et qui ne voient pas l’argent que le barrage génère auprès des pays voisins où le courant est exporté.

Peuple congolais, nous vous invitons à plus de vigilance et de prudence. Ne donner donc pas raison à ces gens qui vous traitent d’amnésiques en les reconduisant aux affaires et surtout que ces actes de dernières minutes ne vous fassent pas croire qu’ils pensent à vous. Les rafistolage des routes, des barrages etc. sans une vraie politique dictée par une vision à long terme, s’arrêteront là où ils le laisseront après les élections. S’ils n’ont pas vu ça depuis ces 5 ans où ils sont au pouvoir, ce n’est pas en trois mois qu’ils feront des miracles ou qu’ils vont se convertir. Une fois réélu, ce sont les détournements qui seront leur préoccupation, ils l’ont suffisamment démontré.

© Congoindépendant 2003-2011

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