27/05/2012
Donc, tôt ou tard, la balkanisation déjà, – faut-il le mentionner –, très accélérée sur le terrain, entre autres dans l’Est du territoire national, devrait s’imposer inéluctablement à la République démocratique du Congo. À cause de l’inégalité des forces en présence.
Le jeudi 30 juin 1960, la République démocratique du Congo sise au cœur de l’Afrique et de la région des Grands Lacs africains accédait, non sans optimisme béat, au concert des Nations souveraines et indépendantes.
‘‘Balkanisation’’ ou ‘‘Confédération’’ ?
Telle est en vérité la question majeure [fondamentale] qui taraude l’esprit. Devrait, dorénavant, y méditer l’ensemble de la Nation congolaise si jamais elle compte s’ouvrir les portes du développement économique et du progrès social.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.jasherlevy.com
Certes, cet article exprime le point de vue de son auteur. Toutefois, sa finalité consiste à susciter un véritable débat de fond sur les enjeux fondamentaux de la République démocratique du Congo.
François Hollande reçu à la Maison blanche par Barack Obama
Donc, tôt ou tard, la balkanisation déjà, – faut-il le mentionner –, très accélérée sur le terrain, entre autres dans l’Est du territoire national, devrait s’imposer inéluctablement à la République démocratique du Congo. À cause de l’inégalité des forces en présence.
Le jeudi 30 juin 1960, la République démocratique du Congo sise au cœur de l’Afrique et de la région des Grands Lacs africains accédait, non sans optimisme béat, au concert des Nations souveraines et indépendantes.
D’ailleurs, à cette époque de la décolonisation du Tiers-Monde, ce nouvel État suscitait autant satisfaction et enthousiasme qu’espoir et émulation dans tous les autres pays du Continent, du fait de son rayonnement politique et culturel, de ses richesses incommensurables et de sa place éminente dans cette nouvelle configuration géopolitique de l’Afrique et du monde.
Mais, ce sentiment de béatitude généralisée s’est très rapidement évaporé. Il s’est très vite évanoui en vue de laisser finalement place à un sentiment de vide émotionnel relativement à l’inconnu et à l’incertitude générée par une kyrielle d’événements successifs. À vrai dire, cette euphorie a finalement laissé place au grand désenchantement.
Cette désillusion fut donc naturellement provoquée, créée par le sécessionnisme autant fédéraliste que nationaliste ou lumumbiste. Ce mouvement a paralysé le fonctionnement politique et administratif de l’État.
Cette désillusion fut donc naturellement provoquée, créée par le sécessionnisme autant fédéraliste que nationaliste ou lumumbiste. Ce mouvement a paralysé le fonctionnement politique et administratif de l’État.
Cette idéologie séparatiste a également porté un coup dur, fatal, à l’expansion et à la prospérité économique de la Nation par la monopolisation des richesses matérielles de diverses provinces séditieuses au détriment de l’État central.
Aussi a-t-elle irrémédiablement compromis la concorde nationale en provoquant et en encourageant littéralement des affrontements interethniques d’une barbarie indicible.
Cette désillusion fut également accentuée par les rébellions armées récursives. Toutes ces guerres civiles successives furent dictées par des intérêts aussi bien idéologiques qu’économiques.
Cette désillusion fut également accentuée par les rébellions armées récursives. Toutes ces guerres civiles successives furent dictées par des intérêts aussi bien idéologiques qu’économiques.
Dans leur entreprise pourtant révolutionnaire, ces mouvements politico-militaires, quoi que justifiés et légitimes à certains égards, ont exécrablement empoisonné la vie politique et sociale du pays.
Dans leur expression belligérante, ils ont malheureusement contribué à torpiller toute idée de réconciliation entre les différents pans de la Collectivité nationale en raison de l’esprit d’intolérance voire de vengeance génocidaire qui les animait intrinsèquement.
Cette désillusion fut, surtout, aggravée par la tyrannie macabre qui a réussi à chosifier l’être congolais. Reproduisant fidèlement le modèle colonial pourtant décrié, vilipendé sur le plan discursif, ce régime politique fondé essentiellement sur la privation a confisqué les libertés publiques et les droits fondamentaux de la personne humaine.
Cette désillusion fut, surtout, aggravée par la tyrannie macabre qui a réussi à chosifier l’être congolais. Reproduisant fidèlement le modèle colonial pourtant décrié, vilipendé sur le plan discursif, ce régime politique fondé essentiellement sur la privation a confisqué les libertés publiques et les droits fondamentaux de la personne humaine.
Par conséquent, il a contribué à inhiber irréversiblement toute notion de créativité, tout principe d’engagement citoyen [la participation] et toute idée de patriotisme. Fonctionnant habituellement selon le principe de privation, d’ailleurs propre au pouvoir totalitaire, il a en réalité réussi à confisquer l’appareil de l’État et l’administration publique.
Il a réussi à les détourner de leur mission primordiale que sont en vérité la sécurité et la justice, l’équité et le bonheur. Pis, la dictature féroce a même réussi à privatiser l’État et l’administration publique.
Elle a réussi à les transformer en de simples biens privés à la solde exclusive du despote et de sa famille biologique. Aussi a-t-elle réussi à les mettre au service de la meute de courtisans et d’artisans.
Il appert que ce pays a très vite déchanté en raison de l’immaturité de sa classe dirigeante et de l’irresponsabilité de son élite intellectuelle. Il a très tôt déchanté à cause de l’analphabétisme avéré de sa population et de la résignation de maints Esprits Éclairés.
Il appert que ce pays a très vite déchanté en raison de l’immaturité de sa classe dirigeante et de l’irresponsabilité de son élite intellectuelle. Il a très tôt déchanté à cause de l’analphabétisme avéré de sa population et de la résignation de maints Esprits Éclairés.
D’ailleurs, aujourd’hui, conséquence effective de cette démission généralisée, la République démocratique du Congo est manifestement mise sous tutelle par la Communauté occidentale. Elle traîne, à n’en point douter, la jambe dans un certain nombre de domaines névralgiques dont la santé, l’instruction publique et la protection sociale.
Au regard de ses immenses ressources tant minérales et naturelles que stratégiques et précieuses, celle-ci affiche visiblement des indices de développement et de progrès inexplicables, qui plus est indéfendables.
Aussi affiche-t-elle un taux de précarité socioéconomique que d’aucuns considèrent injuste et inconcevable pour l’ensemble de sa population évidemment saignée à blanc.
Force est de reconnaître que ce portrait peu reluisant ne peut que susciter logiquement et conséquemment la vive indignation des Esprits Éclairés et la révolte [brutale] des Bonnes Consciences.
Par conséquent, à l’aube des festivités qui devraient marquer [fastueusement] le cinquante-deuxième anniversaire de sa souveraineté internationale et de son indépendance nationale, il convient de se poser très froidement la question de savoir si ce pays majestueux et richissime est, à vrai dire, un État viable.
Par conséquent, à l’aube des festivités qui devraient marquer [fastueusement] le cinquante-deuxième anniversaire de sa souveraineté internationale et de son indépendance nationale, il convient de se poser très froidement la question de savoir si ce pays majestueux et richissime est, à vrai dire, un État viable.
Il importe en effet de se poser la question de savoir si ce pays est en principe capable d’assumer son destin politique dans la mesure où ses autorités politiques et gouvernementales sont en réalité des valets patentés des puissances étrangères, des laquais certifiés des intérêts obscurs et non point le véritable reflet ou l’incarnation de la souveraineté populaire.
Aussi y a-t-il lieu de se poser très fermement la question de savoir si cet État devenu la proie facile des intérêts maffieux ou des puissances ténébreuses est à même d’assurer un avenir somme toute respectable et louable à l’ensemble de ses ressortissants.
Toutes ces questions méritent d’être soulevées pour la simple et bonne raison qu’il existe naturellement un trou béant, un fossé abyssal entre l’abondance inestimable des richesses du pays et la condition infrahumaine de sa population.
Toutes ces questions méritent d’être soulevées pour la simple et bonne raison qu’il existe naturellement un trou béant, un fossé abyssal entre l’abondance inestimable des richesses du pays et la condition infrahumaine de sa population.
Elles méritent sans doute d’être mises en exergue d’autant plus que les sujets de la République démocratique du Congo n’ont pas à vrai dire le statut de Citoyen mais plutôt celui de forçat d’un système totalitaire ou d’esclave d’une colonie autochtone.
Aussi méritent-elles d’être soulignées avec force dans la mesure où l’ensemble du Peuple congolais se bat continuellement, dès le lendemain de l’indépendance nationale, contre ses propres dirigeants politiques, administratifs et gouvernementaux.
En fait, celui-ci les combat régulièrement dans le but de se libérer de leurs turpitudes assassines. Il cherche à s’émanciper coûte que coûte de leurs visions archaïques, qui plus est destructrices, pour la Collectivité publique.
Ce qui est clair, dans sa configuration actuelle, la République démocratique du Congo doit être complètement revue et corrigée. Donc, cet État, indépendant sur papier, doit être liquidé, à l’instar d’une entreprise indubitablement tombée en faillite.
Ce qui est clair, dans sa configuration actuelle, la République démocratique du Congo doit être complètement revue et corrigée. Donc, cet État, indépendant sur papier, doit être liquidé, à l’instar d’une entreprise indubitablement tombée en faillite.
En effet, ce pays a lamentablement échoué dans sa vocation d’État à assurer son intégrité territoriale. Il s’avère pratiquement incapable de déployer sa puissance publique et d’exercer toute son autorité politique, gouvernementale et administrative sur l’ensemble du territoire national dont des portions importantes sont réellement sous la coupe des seigneurs de guerre ou [saigneurs de paix].
Il sied d’admettre que toutes ces forces négatives agissent, d’ailleurs, en toute impunité et même avec la complicité manifeste des puissances extérieures dont l’Occident et l’ONU.
Ce qui est sûr et même certain, la République démocratique du Congo doit être, sans autre forme de procès, liquidée pour n’avoir pas véritablement pu ou su apporter et, par voie de conséquence, assurer un développement harmonieux à ses pans régionaux.
Ce qui est sûr et même certain, la République démocratique du Congo doit être, sans autre forme de procès, liquidée pour n’avoir pas véritablement pu ou su apporter et, par voie de conséquence, assurer un développement harmonieux à ses pans régionaux.
En effet, aucune province n’a connu en cinquante-deux ans d’indépendance ou d’existence politique une véritable expansion économique et sociale, d’ailleurs digne de ce nom. Aucune n’a vraiment pu ou su se développer à partir de ses propres richesses potentielles ou réelles. Toutes ces ressources matérielles ont toujours été plutôt, sur le terrain national, l’objet de bradage meurtrier.
Elles ont toujours été victimes de pillage léopoldien. À cet effet, un seul mot, c’est-à-dire une seule réalité quotidienne, résume parfaitement le sort épouvantable et inconcevable de toutes ces provinces congolaises pressées comme un juteux citron : ‘‘l’hémorragie’’. C’est-à-dire ‘‘la captation économique ou la prédation industrielle’’.
Ce qui est absolument sûr, la République démocratique du Congo doit être liquidée dans sa forme actuelle pour n’avoir pas su procurer à sa population la sécurité et le confort dont elle a, en réalité, nécessairement besoin pour s’épanouir en tant qu’être humain.
Ce qui est absolument sûr, la République démocratique du Congo doit être liquidée dans sa forme actuelle pour n’avoir pas su procurer à sa population la sécurité et le confort dont elle a, en réalité, nécessairement besoin pour s’épanouir en tant qu’être humain.
Celle-ci n’a pas du tout pu ou su profiter de l’exploitation réelle des richesses matérielles de son pays dans la mesure où elle vit constamment dans des conditions infrahumaines. En effet, le Peuple congolais est dépourvu voire délibérément privé de toute protection sociale lui permettant de se prendre en charge, donc d’assurer pratiquement tous ses besoins élémentaires, ainsi que sa vie quotidienne.
Il est délibérément privé d’emploi, de revenus décents, de soins de santé, d’eau potable et d’électricité, d’alimentation et de nutrition, de protéines et de vitamines, de transport et de logement, d’instruction et de justice, de démocratie et de liberté, de sécurité et de paix. Bref de dignité. Donc de vie décente et saine. Qui dit mieux ?
Face à un tel pays postindépendant, entièrement vidé de sa substance par une double volonté ‘‘interne’’ et ‘‘externe’’, qui n’est État que de nom, dont la Nation relève incontestablement d’une vue de l’esprit et dont les autorités politiques, gouvernementales et administratives ne s’assument point en tant que telles, y a-t-il lieu de le partitionner en plusieurs entités politiques ?
Face à un tel pays postindépendant, entièrement vidé de sa substance par une double volonté ‘‘interne’’ et ‘‘externe’’, qui n’est État que de nom, dont la Nation relève incontestablement d’une vue de l’esprit et dont les autorités politiques, gouvernementales et administratives ne s’assument point en tant que telles, y a-t-il lieu de le partitionner en plusieurs entités politiques ?
Y a-t-il lieu de le diviser tout simplement en plusieurs micro-territoires bénéficiant d’une relative indépendance politique et économique ? Y a-t-il lieu de le morceler en plusieurs groupes politiques dont la cohérence culturelle permettrait sans nul doute à ses bénéficiaires de vivre dignement puisque incontestablement victimes de la gestion centralisée de l’État unitaire ?
Face à ce mastodonte moribond, à ce colosse aux pieds d’argile incapable de se réguler et par conséquent d’assurer son avenir politique, y a-t-il effectivement lieu de le démembrer en maints États essentiellement fondés sur les affinités ethniques et culturelles autant que régionales et historiques ?
Face à ce mastodonte moribond, à ce colosse aux pieds d’argile incapable de se réguler et par conséquent d’assurer son avenir politique, y a-t-il effectivement lieu de le démembrer en maints États essentiellement fondés sur les affinités ethniques et culturelles autant que régionales et historiques ?
À cet égard, chaque province, issue directement de la réforme politique et administrative de février 1962, pourrait-elle en fait constituer un État à part entière ? Que dire de celle prévue par la constitution en cours qui fragmente le pays en des entités souvent non viables économiquement tout comme politiquement ?
À ce propos, il importe de souligner que le morcellement territorial est pratiquement à l’ordre du jour. Il est même très avancé dans sa mise en œuvre sur le terrain. Il s’avère une solution recommandée, souhaitée et, surtout envisagée, par les puissances internationales d’extraction occidentale.
À ce propos, il importe de souligner que le morcellement territorial est pratiquement à l’ordre du jour. Il est même très avancé dans sa mise en œuvre sur le terrain. Il s’avère une solution recommandée, souhaitée et, surtout envisagée, par les puissances internationales d’extraction occidentale.
Comme en témoignent les turbulences et violences téléguidées dans l’Est du pays. Cela veut dire que cette piste s’impose malheureusement au Peuple congolais sans [l’expression de] sa volonté et son assentiment. Comme elle ne requiert aucunement son consentement, celle-ci suscite, [à n’en point douter], beaucoup de passion et moult résistance.
Cette idée provoque en effet beaucoup de réactions épidermiques à cause du paramètre tutsi rwandais qui s’est greffé par effraction, accidentellement, sur la problématique congolaise depuis l’avènement révolutionnaire, en réalité suicidaire, de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL).
Reste que la République démocratique du Congo n’est pas, par définition, une entreprise rentable, viable et fiable. D’où l’impérieuse nécessité d’une refondation ou d’un remaniement. Cela doit-il pour autant conduire immanquablement à une balkanisation ?
Reste que la République démocratique du Congo n’est pas, par définition, une entreprise rentable, viable et fiable. D’où l’impérieuse nécessité d’une refondation ou d’un remaniement. Cela doit-il pour autant conduire immanquablement à une balkanisation ?
Rien ne le justifie vraiment pour la simple et bonne raison que la réduction de la taille géographique d’un territoire ne garantit pas forcément une gestion efficace, une meilleure administration des entités artificiellement fabriquées, créées pour des besoins d’exploitation sauvage.
Alors, pour conserver nécessairement l’intégrité physique du territoire, telle que découlant de la décolonisation, cette recomposition pourrait-elle prendre la forme typologique du fédéralisme ?
Ce serait absolument l’idéal, à condition que les Congolais maîtrisent parfaitement cette dimension salutaire. Ce serait sans doute raisonnable d’autant que ce type de modèle étatique a, en réalité, généré plus de Nations économiquement développées et industrialisées.
Ce serait absolument l’idéal, à condition que les Congolais maîtrisent parfaitement cette dimension salutaire. Ce serait sans doute raisonnable d’autant que ce type de modèle étatique a, en réalité, généré plus de Nations économiquement développées et industrialisées.
Bien entendu, à l’image de l’Australie, du Canada, des États-Unis d’Amérique. D’ailleurs, parmi les puissances économiquement émergentes, faisant tout à fait partie intégrante du fameux BRICS, quatre sont des pays ou des États qui disposent, à vrai dire, d’une structure fédérale. Bien entendu, à cause de l’immensité de leurs territoires respectifs.
À savoir : le Brésil, l’Inde, la Russie et la République Sud-Africaine. Sans compter également que les États membres de l’Union européenne [UE] fonctionnent selon ce même modèle.
Toutefois, quel type de fédéralisme conviendrait-il exactement à la République démocratique du Congo ? La Fédération à l’instar des États-Unis d’Amérique ou la Confédération à l’image du Canada ?
Toutefois, quel type de fédéralisme conviendrait-il exactement à la République démocratique du Congo ? La Fédération à l’instar des États-Unis d’Amérique ou la Confédération à l’image du Canada ?
La Confédération à la canadienne pourrait être une solution à encourager forcément parce qu’elle protège assez efficacement les identités régionales ainsi que les minorités culturelles. Elle tient facilement compte des spécificités ou des particularismes. Celle-ci pourrait être recommandée parce qu’elle est à la base plus souple et même plus démocratique.
En fait, elle est moins centralisatrice et uniformisatrice. Elle n’est pas du tout fondée sur la notion hégémonique du centre. Celui-ci est plutôt perçu et même conçu comme un arbitre régulateur du système fédéral – [son rôle primordial consiste à définir les règles du jeu politique et administratif] – et un partenaire dispensateur des biens [la péréquation] pour l’équilibre de la Collectivité publique. Force est de relever que ce modèle typologique accorde plus de latitude à toutes ses entités confédérées.
Ce faisant, il faudrait tout de même admettre que, dans l’imaginaire congolais qui dérive sans doute de la propagande idéologique lumumbiste, le Fédéralisme renvoie automatiquement et systématiquement à l’entreprise sécessionniste ou séparatiste. D’où la difficulté d’asseoir un tel modèle typologique.
Ce faisant, il faudrait tout de même admettre que, dans l’imaginaire congolais qui dérive sans doute de la propagande idéologique lumumbiste, le Fédéralisme renvoie automatiquement et systématiquement à l’entreprise sécessionniste ou séparatiste. D’où la difficulté d’asseoir un tel modèle typologique.
En réalité, cette assertion est absolument fausse. Elle est archifausse dans la mesure où les mêmes porte-voix du lumumbisme historique et du nationalisme congolais ont participé réellement à la balkanisation territoriale du pays en créant artificiellement sur toute l’étendue géographique de la Province orientale, la tristement célèbre République populaire du Congo dont la capitale politique et administrative fut Stanleyville (Kisangani). Celle-ci était politiquement animée à sa tête par Christophe Gbenye à titre de chef de l’État et Antoine Gizenga en qualité de Premier ministre.
Force est de mentionner que cet État factice n’a duré en tout et pour tout que trois ans. À savoir : de 1961 à 1964. Pour répondre ainsi aux exigences géopolitiques de la guerre froide issue de l’Accord de Yalta et de la bipolarité dictée par l’érection du mur de Berlin, il fut démantelé le 24 novembre 1964 par la double intervention militaire belgo-américaine dans le cadre de l’OTAN.
Force est de mentionner que cet État factice n’a duré en tout et pour tout que trois ans. À savoir : de 1961 à 1964. Pour répondre ainsi aux exigences géopolitiques de la guerre froide issue de l’Accord de Yalta et de la bipolarité dictée par l’érection du mur de Berlin, il fut démantelé le 24 novembre 1964 par la double intervention militaire belgo-américaine dans le cadre de l’OTAN.
Ce qui eut pour corollaire de baliser, une année plus tard, la voie à l’avènement dictatorial du général-major Joseph-Désiré Mobutu, [alias Sese Seko kuku Ngbendu wa za Banga], de triste mémoire afin de lutter contre la pénétration du communisme en Afrique centrale et australe.
Il convient de constater à cet effet que la gestion tant politique et économique que sociale et culturelle de la République démocratique du Congo a failli aux mains des ténors du centralisme unitaire et administratif. Ce sont tous les hérauts de ce modèle typologique qui sont comptables de la déliquescence des institutions publiques et de la faillite économique du pays.
Il convient de constater à cet effet que la gestion tant politique et économique que sociale et culturelle de la République démocratique du Congo a failli aux mains des ténors du centralisme unitaire et administratif. Ce sont tous les hérauts de ce modèle typologique qui sont comptables de la déliquescence des institutions publiques et de la faillite économique du pays.
Dans ce groupe d’utopistes et d’idéalistes rêveurs, il faut classer Patrice Emery Lumumba, Mobutu Sese Seko du Zaïre, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabange. Ceux-ci n’ont jamais compris que la République démocratique du Congo est, par essence, un vaste sous-continent. De ce fait, elle doit être assujettie à une forme de gestion qui tend à déléguer plus de pouvoirs aux entités publiques périphériques.
Donc, de par son gigantisme géographique, cet État ne peut absolument pas être géré, administré à partir de la capitale Kinshasa par des administrateurs zélés qui méconnaissent souvent les réalités profondément locales et spécifiques du pays.
Donc, de par son gigantisme géographique, cet État ne peut absolument pas être géré, administré à partir de la capitale Kinshasa par des administrateurs zélés qui méconnaissent souvent les réalités profondément locales et spécifiques du pays.
Ces gestionnaires réellement affublés de titres pompeux et bardés de gros parchemins universitaires prétendent réaliser leur exploit avec une ardeur et une ferveur politique, une lucidité et une efficacité administrative, dont on a pu apprécier le résultat en fonction de la place occupée par l’État dans le palmarès mondial et à la lumière des indices de développement affichés par le pays et expérimentés par la population.
Ceux-ci n’ont jamais véritablement compris que la majesté du territoire national impliquait, par conséquent, la délégation du pouvoir politique et administratif au profit des entités locales et collectivités autonomes dans le but de booster le développement économique et le progrès social.
À preuve, la constitution fédérale de Luluabourg du 1er août 1964 avait permis au non moins Fédéraliste Moïse Kapenda Tshombe appelé à la rescousse d’un État fossilisé par la rébellion armée, de redresser économiquement et socialement le pays aux heures les plus sombres de son histoire.
À preuve, la constitution fédérale de Luluabourg du 1er août 1964 avait permis au non moins Fédéraliste Moïse Kapenda Tshombe appelé à la rescousse d’un État fossilisé par la rébellion armée, de redresser économiquement et socialement le pays aux heures les plus sombres de son histoire.
Sous son imperium, la République démocratique du Congo avait repris du mieux. Sa santé économique et financière était pratiquement devenue florissante. Ce fut également le même constat pour son secteur industriel dont la production manufacturière repartait subitement à la hausse.
Son produit intérieur brut (PIB) avait enregistré un net accroissement. Sa production agricole de plus en plus abondante avait assuré, à cette époque trouble, la souveraineté alimentaire de toute la Nation.
Par conséquent, dans cette hypothèse de refondation utile et nécessaire à l’État congolais, ne faudrait-il pas réellement essayer une autre vision gestionnaire de l’État, entamer une autre recette administrative beaucoup plus consistante ?
Par conséquent, dans cette hypothèse de refondation utile et nécessaire à l’État congolais, ne faudrait-il pas réellement essayer une autre vision gestionnaire de l’État, entamer une autre recette administrative beaucoup plus consistante ?
Ce qui permettrait certainement à chaque peuple vivant sur le sol du territoire national de s’assumer pleinement et de prendre toutes ses responsabilités face à son propre destin. Sur ce point focal, tout le monde est d’avis que l’urgence s’impose. Indubitablement. Inéluctablement.
‘‘Balkanisation’’ ou ‘‘Confédération’’ ?
Telle est en vérité la question majeure [fondamentale] qui taraude l’esprit. Devrait, dorénavant, y méditer l’ensemble de la Nation congolaise si jamais elle compte s’ouvrir les portes du développement économique et du progrès social.
Une telle initiative, tout comme une telle perspective politique, permettrait sûrement aux peuples ne kongo, luba, katangais dotés de pleins talents et animés de bonne volonté, de mieux s’organiser, de mieux progresser, tout comme de mieux s’épanouir dans la mesure où ils se sentent terriblement étouffés et même dépréciés. Ceux-ci se sentent littéralement écrasés et déconsidérés par et dans une République démocratique du Congo unitaire et fortement centralisée.
Cela est d’autant plus vrai que ces divers peuples ne connaissent nullement dans leurs terres ancestrales la prospérité économique et la sécurité sociale alors qu’ils y ont pleinement droit. Comme devraient d’ailleurs normalement en jouir tous les autres ressortissants congolais de toutes les autres provinces évidemment exclus du processus de répartition [redistribution] des richesses.
Cela est d’autant plus vrai que ces divers peuples ne connaissent nullement dans leurs terres ancestrales la prospérité économique et la sécurité sociale alors qu’ils y ont pleinement droit. Comme devraient d’ailleurs normalement en jouir tous les autres ressortissants congolais de toutes les autres provinces évidemment exclus du processus de répartition [redistribution] des richesses.
À cet égard, toutes les autorités politiques, gouvernementales et administratives de cet État virtuel sont manifestement réputées ne pas les traiter dignement, justement ou équitablement. Qui dit mieux ?
Cette attitude irresponsable pourrait logiquement occasionner le démembrement du pays. À preuve, des voix s’élèvent de plus en plus dans différentes régions pour sortir carrément de la République démocratique du Congo. Certaines sont beaucoup plus structurées. Elles ont réellement prise sur le terrain.
Cette attitude irresponsable pourrait logiquement occasionner le démembrement du pays. À preuve, des voix s’élèvent de plus en plus dans différentes régions pour sortir carrément de la République démocratique du Congo. Certaines sont beaucoup plus structurées. Elles ont réellement prise sur le terrain.
C’est le cas de la secte politico-religieuse ‘‘Bundu dia Kongo’’ dans le Bas-Congo. D’autres le sont moins. Ces revendications sont encore au stade de simple balbutiement. D’autant plus que les provinces d’où proviennent ces aspirations, constituent par essence un terreau fertile à cause de leurs expériences historiques, et ce aux lendemains de l’indépendance.
C’est l’exemple du Katanga qui pourrait, dans un avenir rapproché, emboîter le pas. Au Kasaï, ce mouvement séparatiste n’est pas encore très explicite et même très organisé. Toutefois, il est présentement l’objet d’une profonde et mûre réflexion de la part d’une certaine élite politique et intellectuelle, aussi bien qu’économique et financière.
Il finira sans doute par éclore et s’ébranler un jour. À vrai dire, ce n’est qu’une question de temps et pourquoi pas de circonstance.
Donc, tôt ou tard, la balkanisation déjà, – faut-il le mentionner –, très accélérée sur le terrain, entre autres dans l’Est du territoire national, devrait s’imposer inéluctablement à la République démocratique du Congo. À cause de l’inégalité des forces en présence.
Donc, tôt ou tard, la balkanisation déjà, – faut-il le mentionner –, très accélérée sur le terrain, entre autres dans l’Est du territoire national, devrait s’imposer inéluctablement à la République démocratique du Congo. À cause de l’inégalité des forces en présence.
D’une part, une pléthore d’intérêts internationaux dont la puissance autant politique et militaire qu’économique et financière n’est pas vraiment à ignorer voire sous-estimer, et dont la manipulation insidieuse gagne chaque jour du terrain, bénéficie impunément des complicités locales et internes. C’est-à-dire au niveau le plus élevé de l’élite politique, de l’appareil de l’État et de l’administration publique.
De l’autre, l’insuffisance criante des ressources matérielles et le déficit des moyens politiques et idéologiques qu’accuse cruellement la population en vue de faire face à ce phénomène dévastateur, oh ! Combien désintégrateur.
En effet, cette double conjonction pourrait finalement avoir raison de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Alors, à quand la désintégration ? L’avenir le dira certainement.
Qui vivra, verra !
Qui vivra, verra !
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.jasherlevy.com
Certes, cet article exprime le point de vue de son auteur. Toutefois, sa finalité consiste à susciter un véritable débat de fond sur les enjeux fondamentaux de la République démocratique du Congo.
En effet, cet État qui célèbrera, le 30 juin 2012, le cinquante-deuxième anniversaire de sa souveraineté internationale et de son indépendance nationale, ne parvient pas concrètement à décoller économiquement et socialement.
Ainsi, il ne parvient pas toujours, et ce depuis son accession au concert des Nations en 1960, à procurer à l’ensemble de ses ressortissants paix et sécurité, prospérité et expansion, confort et dignité, justice et équité, démocratie et liberté.
En clair, ce pays pourtant doté d’immenses ressources matérielles est incapable d’assurer à tous ses habitants le développement et le progrès.
Quelle en est véritablement la raison primordiale ? Est-ce, à proprement parler, un problème de fatalité liée à la condition humaine (dont la couleur de la peau ou la fameuse malédiction de Cham, fils du patriarche biblique Noé) ?
Quelle en est véritablement la raison primordiale ? Est-ce, à proprement parler, un problème de fatalité liée à la condition humaine (dont la couleur de la peau ou la fameuse malédiction de Cham, fils du patriarche biblique Noé) ?
Est-ce un problème d’incapacité génétique ou congénitale ? Est-ce une question d’homme insuffisamment préparé à conduire sa propre destinée ? Est-ce par contre une question de mauvaise foi ou mauvaise volonté ? Est-ce plutôt un problème d’inconscience et d’insouciance ?
À ce sujet, l’auteur vous invite à lui partager, sans passion et de manière civilisée, votre point de vue et surtout votre véritable vision de la réalité congolaise. Ceci à la lumière du dernier processus électoral qui a résolument plongé l’ensemble du pays dans l’incertitude politique et démocratique.
À ce sujet, l’auteur vous invite à lui partager, sans passion et de manière civilisée, votre point de vue et surtout votre véritable vision de la réalité congolaise. Ceci à la lumière du dernier processus électoral qui a résolument plongé l’ensemble du pays dans l’incertitude politique et démocratique.
C’est avec plaisir qu’il publiera très largement vos propositions à titre de contribution au débat sur la République démocratique du Congo.
Une chose est absolument sûre et certaine, l’auteur épingle la gestion politique et administrative. Il attribue tous les malheurs de la République démocratique du Congo à l’environnement politique et administratif qui condamne le pays à l’immobilisme et au sectarisme idéologique.
Une chose est absolument sûre et certaine, l’auteur épingle la gestion politique et administrative. Il attribue tous les malheurs de la République démocratique du Congo à l’environnement politique et administratif qui condamne le pays à l’immobilisme et au sectarisme idéologique.
De ce fait, il indexe l’édifice constitutionnel qui définit les relations entre le pouvoir et ses administrés. Il pointe du doigt la loi fondamentale qui prévoit le statut juridique et la typologie de l’État, détermine les compétences de l’État, ainsi que les prérogatives des autorités chargées de le représenter et d’agir au nom de leurs commettants.
D’où la question pertinente de savoir si la fameuse Constitution du 18 février 2006 inspirée par les tenants du néolibéralisme en Belgique (Université de Liège) peut en réalité permettre à la République démocratique du Congo d’ailleurs soumise à une trop forte pression internationale – ce pays est présentement sous tutelle – de relever les défis du développement économique et du progrès social.
D’où la question pertinente de savoir si la fameuse Constitution du 18 février 2006 inspirée par les tenants du néolibéralisme en Belgique (Université de Liège) peut en réalité permettre à la République démocratique du Congo d’ailleurs soumise à une trop forte pression internationale – ce pays est présentement sous tutelle – de relever les défis du développement économique et du progrès social.
Kongotimes
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