lundi 4 juin 2012

Accord du 23 mars 2009: Un accord de balkanisation du Kivu

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Kyuto: premier village des retournés rwandais au Sud de Lubero, 25 Km de Kayna

Trois ans après sa signature, le texte de l’accord secret du 23 mars 2009 circule finalement sur l’internet. En le lisant on comprend pourquoi il ne pouvait pas circuler plus tôt car il sous-entend l’octroi d’un statut spécial aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qualifiées dans l’accord comme ‘’Zones Sinistrées ».

L’ironie de ce sinistre est qu’il est l’œuvre du CNDP. Un parfait exemple de la thérapie du choc et du chaos administrée sur un corps sain pour pouvoir le réduire en victime et lui recommander comme médecin son propre bourreau.

L’accord du 23 mars 2009 est dit ‘’accord de paix’’ mais en réalité c’est un accord de balkanisation ou d’agression basée sur des prémisses que les congolais ont déjà prouvé fausses à plusieurs reprises. C’est le cas par exemple des conflits intercommunautaires qui nécessiteraient une réconciliation intercommunautaire.

Les communautés du Kivu ne sont pas en guerre les unes contre les autres. Le CNDP qui voudrait exporter l’idéologie génocidaire du Rwanda au Kivu oublie qu’il y a plus de deux tribus au Kivu contrairement au Rwanda où il est facile d’opposer les Hutu aux Tutsi pour embraser le pays.

Depuis 1960, la population du Kivu a adopté la démocratie comme moyen d’accession au pouvoir. C’est ainsi que des congolais d’origine rwandaise qui avaient démontré leur contribution à la nation se faisaient élire par les congolais de souche.

En 2006 et en 2011, les congolais ont donné une leçon de démocratie aux usurpateurs du pouvoir qui malheureusement ont utilisé les armes pour bourrer les urnes et se maintenir au pouvoir. Ces exemples démontrent que derrière les massacres des populations du Kivu il y a autre chose que la recherche de la démocratie. La présence du coltan, or, pétrole, diamant, cassitérite, prychlore, wolframite, monazite, gaz méthane, des eaux et forêts,… constitue le nerf de l’agitation du CNDP.

En lisant le texte de l’accord du 23 mars 2009 on voit pourquoi il est inapplicable dans toute son intégralité. Si la transformation du CNDP en parti politique et l’intégration de sa milice au sein de l’armée congolaise étaient bien accueillies par les congolais, les points suivants font problème :
  1. La résolution des conflits locaux (lesquels ?)
  2. Le retour des réfugiés présents dans les pays voisins (quels pays ?)
  3. La création d’une police de proximité sur base des réalités sociologiques pour assurer la sécurité des réfugiés et des personnes déplacées (la police tribale, police ethnique ?)
  4. La création d’une unité de police spéciale (Force spéciale d’intervention pour épauler la police de proximité en cas de besoin ?) Cette force spéciale serait déjà à pied d’œuvre pour tuer les civils, les policiers, et les militaires congolais au Kivu-Ituri.
  5. La viabilisation des zones de retour : une clause en cour d’exécution par la communauté internationale qui est déjà accusée par les congolais d’investir dans les projets d’adduction d’eau, construction des prisons, hôpitaux, écoles, routes dans les zones sinistrées par les milices et abandonnées par les congolais au lieu d’investir dans la sécurité, condition sine qua non de tout développement. Les congolais ont ainsi conclu que les projets en cours d’exécution sont au bénéfice des retournés qui viendraient du Rwanda. Si ces retournés n’ont pas encore réussi à franchir la frontière c’est parce qu’ils ne sont pas des retournés mais des occupants. Les zones de retour inventoriés par le CNDP, le HCR, le PNUD sont des régions où il n’y a jamais eu des rwandais depuis la nuit des temps. Les premiers retournés arrivés au Sud de Lubero dans le village de Kyuto ne cachent pas leur identité rwandaise. Ils ne sont pas des retournés mais des immigrés à qui on aurait promis une terre où cultiver et faire l’élevage.  
Le projet de peupler le Kivu des rwandais est visible derrière le premier déploiement de ces retournés. Une famille des retournés compte entre 18 et 25 membres, avec des enfants qui ont le même âge et qui ne se ressemblent pas, et des parents trop jeunes pour avoir 25 enfants. Une étude sociologique des premiers retournés arrivés au Kivu peut révéler toute la supercherie derrière ce projet. 
Ensuite contrairement aux vrais réfugiés congolais qui de temps en temps traversent la frontière à la suite des combats, leur retour ne nécessite pas une police spéciale car ils rentrent chez eux et ont la joie de retrouver leurs voisins rescapés des attaques.

Le fait que les réfugiés du Rwanda nécessitent une police spéciale et une police de proximité est un signe qu’ils ne sont pas des congolais mais des rwandais qui voudraient occuper le Kivu. Le fait que le Kivu est aussi la région la plus peuplée de la R.D.Congo explique pourquoi le CNDP massacre les populations congolaises pour créer l’espace aux rwandais.

L’accord secret du 23 mars 2009 est ainsi un accord de balkanisation du Kivu qui doit être abrogé car il est nul et mensonger. Le parlement congolais ainsi que les forces vives de la R.D.Congo doivent mettre le gouvernement congolais devant ses responsabilités, mettre fin à ses huis-clos, pour qu’il traite dans la transparence les problèmes qui touchent à la souveraineté de la R.D.Congo. 

( Beni-Lubero Online)

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©Beni-Lubero Online

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