jeudi 7 juin 2012

Situation de l’Est : Le général Etumba s’est expliqué à la Présidence

le 6 juin 2012.



L’instabilité dans le Kivu retient l’attention de toute la nation. Si à l’Assemblée nationale elle a fait l’objet d’un huis clos décrié par certains, cette question sensible s’est invitée au Conseil extraordinaire des ministres hier.

Sous la présidence du Chef de l’Etat, ce conseil a convoqué le chef d’Etat-Major Général des FARDC en vue d’explications approfondies sur la situation de l’Est.

Le Chef de l’Etat et le gouvernement avaient besoin qu’on leur indique clairement où nous en sommes avec les opérations militaires sur le terrain. Ceci en vue d’apaiser l’opinion publique qui trépigne d’une impatience de voir la guerre de l’Est prendre définitivement fin.

Didier Etumba a donné toutes les explications techniques demandées. A savoir que la situation sécuritaire globale de l’Est tourne en faveur du Gouvernement.

Jamais la menace de l’Est n’a été aussi près de connaître son éradication définitive. En attendant de maîtriser les derniers soubresauts de l’insécurité à l’Est, le Gouvernement a pu se rendre compte que la crise du Kivu est multidimensionnelle.

Mais aussi et surtout qu’une maffia pratiquement régionale nourrit cette crise.
C’est le cas ici de noter l’avancée significative de la position gouvernementale par rapport à l’implication supposée des éléments rwandais au sein de la rébellion.

Dans son compte rendu d’hier, le Gouvernement a affirmé que 25 militaires rwandais ont été capturés par la Monusco dans les rangs du M23. Cette affirmation officielle de Kinshasa vient couper court à toutes les rumeurs qui ont circulé autour de cette affaire.

Maturité

L’implication indiscutable d’éléments rwandais pose un autre problème. C’est une crise qui se déclare dans la crise. Elle a des soubassements politiques, diplomatiques et stratégiques très sensibles. Et ce n’est pas une question à prendre au gré d’humeurs.

C’est pour cela que le Gouvernement s’est contenté de transmettre son constat dans un premier temps. Evitant d’émettre le moindre jugement de valeur sur cette affaire pour ne pas compromettre la suite des événements.

A ce stade du dossier, l’évidence qui crève les yeux, c’est que des militaires rwandais, 25 au total, ont pris une part active à la rébellion du M23.


Mais une chose reste sûre : il faut se méfier pour l’instant des pyromanes de tout bord qui jouent aux alarmistes de mauvais augure.

La région des Grands Lacs reste somme toute une poudrière où le moindre faux pas risque de provoquer une tragédie impossible à maîtriser par la suite. L’histoire récente de cette région a appris aux plus avisés qu’une simple déclaration peut coûter très cher à toute la région.

Dans les Grands Lacs africains, il faut savoir tourner sa langue 7 fois avant de se lancer dans des jugements de valeur précipités.

De ce point de vue, et en dépit de tout ce qu’on peut en penser, la décision du huis clos décidée à l’Assemblée Nationale sur la crise de l’Est est à saluer comme un acte de maturité.





LP

De là à conclure d’emblée, sur la simple base de leurs aveux, que le Gouvernement rwandais a planifié leur intrusion au sein du M23, ce qui demande des éléments encore plus probants.

Jouant ainsi à la prudence, la RDC a promis de se prononcer ouvertement sur ce dossier sensible. Nul pour l’heure ne saurait anticiper sur la déclaration du Gouvernement congolais.

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