18/07/2012
Paul KAGAME
Paul Kagamé ne changera donc pas ! L’homme fort de Kigali donne à nouveau les signaux de son double jeu et son double langage. Car il est clair que Kagamé ne lâchera pas sa ligne de communication visant à masquer son implication dans l’agression de la RDC.
Dans une tribune publiée le 13 juillet dans Jeune Afrique par Albert Rudatsimburwa, un de ses proches collaborateurs, le président rwandais vient d’annoncer sa détermination de poursuivre la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Par cette voie, Paul Kagame ambitionne ainsi de prendre les Kivus et, d’avantage encore, d’intensifier les attaques dans cette région si Kinshasa n’offre pas une protection à ses poulains du Mouvement du 23 mars (M-23).
Une menace faite quelques temps après le sommet des ministres de la CIRGL (Conférence internationale pour la paix dans la région des Grands Lacs) et celui des chefs d’Etat de l’Union Africaine à Addis-Abeba.
Conclusion : Paul Kagame, qui se moque aussi de l’ONU et le rapport de ses experts, n’a que faire des accords et autres résolutions qui contrarient son hégémonisme sous-régional.
Paul Kagamé ne changera donc pas ! Alors que les observateurs voient une lueur de paix dans les dernières évolutions de l’arbitrage africaine (sommet des ministres de la CIRGL puis celui des chefs d’Etat de l’UA) sur la énième agression de la RDC par le Rwanda, l’homme fort de Kigali donne à nouveau les signaux de son double jeu et son double langage.
Pour tout dire, il faudra prendre avec toutes les réserves d’usage les engagements que lui-même et ses ministres viennent de prendre à Addis-Abeba ces derniers jours. Car il est clair que Kagamé ne lâchera pas sa ligne de communication visant à masquer son implication dans l’agression de la RDC.
Talk-line de Kagamé : « touche pas à mon M-23 »
Pour Kagamé et son régime, en effet, le conflit à l’Est de la RDC est une affaire interne qui est la résultante de deux démarches : l’une, plus récente, voudrait que la guerre de l’Est traduise une lutte de positionnement dans l’entourage du Président Kabila après la disparition tragique de Augustin Katumba Mwanke.
L’autre, récurrente dans le discours de Kigali, voudrait que cette guerre soit la résultante d’une campagne de haine qui serait menée depuis 10 ans contre les rwandophones et assimilés de l’Est de la RDC.
Cette position, Paul Kagamé vient de la réitérer par le canal d’un de ses chantres camouflés depuis quelques années dans les médias de Kigali. Ce porte-voix n’est autre qu’Albert Rudatsimburwa, métis et ancien exilé tutsi en Belgique où il fut musicien et producteur avant de regagner son pays en 1994, après la prise de pouvoir par Kagamé et le FPR. Ridatsimburwa a, en effet, signé, en date du 13 juillet, une tribune dans jeuneafrique.com.
Pêle-mêle, Rudatsimburwa – il faut plutôt lire Paul Kagamé – accuse Kinshasa de se lancer dans une nouvelle équipée avec une armée soutenue, selon lui, à bras-le-corps par les Occidentaux qui, plus de trois ans durant, ont préparé les FARDC (Forces armées de la RDC) à cette fin.
Plus loin, c’est l’ONU qui est pointée comme soutien de la RDC avec ses experts et leurs rapports qui « fuitent » (dixit Rudatsimburwa) pour accabler le Rwanda. Pour finir, le héraut de Kagame soutient que « les mutins du M-23 servent une cause légitime, en dépit de ce que prétendent l’envoyé spécial des Etats-Unis en RDC et quelques autres ».
Rien de neuf, c’est la pure ligne de communication de Kagamé, Louise Mushikiwabo et tant d’autres officiels rwandais pour se dédouaner.
Puis vient la menace qui ne se voile plus : « Si Kabila ne comprend pas que la sécurité de toutes les communautés, y compris celle des rwandophones, doit être garantie en priorité et que les FDLR doivent être vus comme une menace pour les populations du Congo oriental, alors, à long terme, Kinshasa perdra les Kivu et probablement davantage ».
En réalité, les FDLR, des forces négatives qui ont été réduites en état résiduels sont une autre couverture pour détourner l’attention sur les intentions annexionnistes de Kigali.
Du Paul Kagamé tout craché
En attendant, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce genre de propos sont propres à Paul Kagamé. Il les a déjà tenus à l’intention d’un journal britannique peu après la publication du rapport et de l’addendum des experts de l’ONU sur l’implication de ses très proches collaborateurs, mais aussi des soldats de l’armée rwandaise aux côtés des rebelles du M-23.
Et Albert Rudatsimburwa est le nouveau porte-parole privé tout indiqué pour tenir un discours communautaire afin de lui donner quelque consistance.
L’objectif déjà connu est de continuer à entretenir la commisération de la communauté internationale en faisant miroiter une fallacieuse insécurité dans laquelle vivraient des communautés rwandophones et assimilées à l’Est de la RDC.
Kagamé n’en a cure, puisqu’il les a déjà sacrifié, au nom du pouvoir, en provoquant le pogrome de 1994 qui déboucha sur un génocide qu’il ne se gène pas d’instrumentaliser pour ses intérêts personnels.
Rentré dans son pays au même moment où Kagamé prenait le pouvoir à Kigali, Rudatsimburwa, qui n’est alors qu’un modeste musicien et producteur confiné en Belgique pendant son exil, connaît une ascension fulgurante dans le monde des affaires, particulièrement dans les médias, après quatre années de journalisme dit indépendant.
Pendant ces quatre ans, en fait, « métier » le conduira dans la « couverture » de la guerre de 1998 dans les bagages du RCD. Après un passage chez MTN-Rwandacell dans laquelle Kagamé est l’un des principaux actionnaires, Rudatsimburwa ouvre, début 2004, une radio – Contact FM – qui connaît une ascension fulgurante grâce à une manne financière sans commune mesure avec le volume économique du Rwanda.
Rudatsimburwa, le « nettoyeur » de Kagame
Le public ne tardera pas à en savoir le fin mot. En 2005, contre toute attente et en contradiction de ses habitudes, Paul Kagamé fait personnellement le déplacement des studios de la toute nouvelle radio, qui n’a pas six mois de vie, pour une interview.
Mais personne n’est surpris de cette production, car Kagamé est chez lui, sur le plateau de Contact FM.
En effet, le « co-fondateur » de cette radio n’est autre que le nommé Jean Mutsar, ami d’enfance de Rudatsimburwa, bien sûr, mais surtout beau frère de Paul Kagamé.
Ce n’est, par ailleurs, pas la première fois que Albert Rudatsimburwa exécute ce genre de besogne pour le compte de son mentor Kagame. Tout Rwanda connaît bien ses productions médiatiques – audiovisuel et presse écrite – sur le thème de la fallacieuse persécution des communautés rwandophones à l’Est de la RDC. Ses interventions se font aussi bien en français, en kinyarwanda, en anglais que, parfois, en swahili.
Pour mieux comprendre la relation qui unit Kagamé à Rudatsimburwa, c’est ce dernier qui fit, en date du 11 novembre 2008, une longue interview avec le nommé Abdul Ruzibiza qui se rétractait en totalité du récit par lequel il avait accusé le FPR d’être à l’origine de l’attentat contre l’avion d’Habyarimana, attentat qui déclencha le génocide au Rwanda. Ruzibiza y soulignait aussi le rôle que les services français auraient joué dans l’élaboration de son faux témoignage, faisant ainsi capoter l’enquête du magistrat français Jean-Louis Bruguière sur l’assassinat de l’ancien président rwandais.
Paul Kagamé veut s’échapper
Il n’y a point de doute donc : en mettant en service son homme des mains dans les médias, Paul Kagamé voudrait à nouveau exploiter son arme médiatique pour échapper à ses responsabilités dans la nouvelle agression contre la RDC.
Le stratagème, cette fois, ne fonctionnera certainement plus, puisque l’homme de Kigali en a fait trop. On espère que la communauté internationale, à commencer par le Conseil de sécurité, lui réservera, cette fois-ci, les sanctions qui lui conviennent.
En attendant, il faut comprendre que l’objectif de Kagamé n’est pas de protéger des communautés qui seraient en insécurité, mais bien d’instrumentaliser celles-ci pour ses fins personnelles de modification des frontières afin de faire main basse sur les richesses de la RDC.
Le fameux plan de balkanisation ourdi avec le concours de certaines puissances occidentales.
Heureusement que les Congolais en ont pris conscience.
Jonas Eugène KOTA
© KongoTimes
Paul KAGAME
Paul Kagamé ne changera donc pas ! L’homme fort de Kigali donne à nouveau les signaux de son double jeu et son double langage. Car il est clair que Kagamé ne lâchera pas sa ligne de communication visant à masquer son implication dans l’agression de la RDC.
Dans une tribune publiée le 13 juillet dans Jeune Afrique par Albert Rudatsimburwa, un de ses proches collaborateurs, le président rwandais vient d’annoncer sa détermination de poursuivre la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Par cette voie, Paul Kagame ambitionne ainsi de prendre les Kivus et, d’avantage encore, d’intensifier les attaques dans cette région si Kinshasa n’offre pas une protection à ses poulains du Mouvement du 23 mars (M-23).
Une menace faite quelques temps après le sommet des ministres de la CIRGL (Conférence internationale pour la paix dans la région des Grands Lacs) et celui des chefs d’Etat de l’Union Africaine à Addis-Abeba.
Conclusion : Paul Kagame, qui se moque aussi de l’ONU et le rapport de ses experts, n’a que faire des accords et autres résolutions qui contrarient son hégémonisme sous-régional.
Paul Kagamé ne changera donc pas ! Alors que les observateurs voient une lueur de paix dans les dernières évolutions de l’arbitrage africaine (sommet des ministres de la CIRGL puis celui des chefs d’Etat de l’UA) sur la énième agression de la RDC par le Rwanda, l’homme fort de Kigali donne à nouveau les signaux de son double jeu et son double langage.
Pour tout dire, il faudra prendre avec toutes les réserves d’usage les engagements que lui-même et ses ministres viennent de prendre à Addis-Abeba ces derniers jours. Car il est clair que Kagamé ne lâchera pas sa ligne de communication visant à masquer son implication dans l’agression de la RDC.
Talk-line de Kagamé : « touche pas à mon M-23 »
Pour Kagamé et son régime, en effet, le conflit à l’Est de la RDC est une affaire interne qui est la résultante de deux démarches : l’une, plus récente, voudrait que la guerre de l’Est traduise une lutte de positionnement dans l’entourage du Président Kabila après la disparition tragique de Augustin Katumba Mwanke.
L’autre, récurrente dans le discours de Kigali, voudrait que cette guerre soit la résultante d’une campagne de haine qui serait menée depuis 10 ans contre les rwandophones et assimilés de l’Est de la RDC.
Cette position, Paul Kagamé vient de la réitérer par le canal d’un de ses chantres camouflés depuis quelques années dans les médias de Kigali. Ce porte-voix n’est autre qu’Albert Rudatsimburwa, métis et ancien exilé tutsi en Belgique où il fut musicien et producteur avant de regagner son pays en 1994, après la prise de pouvoir par Kagamé et le FPR. Ridatsimburwa a, en effet, signé, en date du 13 juillet, une tribune dans jeuneafrique.com.
Pêle-mêle, Rudatsimburwa – il faut plutôt lire Paul Kagamé – accuse Kinshasa de se lancer dans une nouvelle équipée avec une armée soutenue, selon lui, à bras-le-corps par les Occidentaux qui, plus de trois ans durant, ont préparé les FARDC (Forces armées de la RDC) à cette fin.
Plus loin, c’est l’ONU qui est pointée comme soutien de la RDC avec ses experts et leurs rapports qui « fuitent » (dixit Rudatsimburwa) pour accabler le Rwanda. Pour finir, le héraut de Kagame soutient que « les mutins du M-23 servent une cause légitime, en dépit de ce que prétendent l’envoyé spécial des Etats-Unis en RDC et quelques autres ».
Rien de neuf, c’est la pure ligne de communication de Kagamé, Louise Mushikiwabo et tant d’autres officiels rwandais pour se dédouaner.
Puis vient la menace qui ne se voile plus : « Si Kabila ne comprend pas que la sécurité de toutes les communautés, y compris celle des rwandophones, doit être garantie en priorité et que les FDLR doivent être vus comme une menace pour les populations du Congo oriental, alors, à long terme, Kinshasa perdra les Kivu et probablement davantage ».
En réalité, les FDLR, des forces négatives qui ont été réduites en état résiduels sont une autre couverture pour détourner l’attention sur les intentions annexionnistes de Kigali.
Du Paul Kagamé tout craché
En attendant, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce genre de propos sont propres à Paul Kagamé. Il les a déjà tenus à l’intention d’un journal britannique peu après la publication du rapport et de l’addendum des experts de l’ONU sur l’implication de ses très proches collaborateurs, mais aussi des soldats de l’armée rwandaise aux côtés des rebelles du M-23.
Et Albert Rudatsimburwa est le nouveau porte-parole privé tout indiqué pour tenir un discours communautaire afin de lui donner quelque consistance.
L’objectif déjà connu est de continuer à entretenir la commisération de la communauté internationale en faisant miroiter une fallacieuse insécurité dans laquelle vivraient des communautés rwandophones et assimilées à l’Est de la RDC.
Kagamé n’en a cure, puisqu’il les a déjà sacrifié, au nom du pouvoir, en provoquant le pogrome de 1994 qui déboucha sur un génocide qu’il ne se gène pas d’instrumentaliser pour ses intérêts personnels.
Rentré dans son pays au même moment où Kagamé prenait le pouvoir à Kigali, Rudatsimburwa, qui n’est alors qu’un modeste musicien et producteur confiné en Belgique pendant son exil, connaît une ascension fulgurante dans le monde des affaires, particulièrement dans les médias, après quatre années de journalisme dit indépendant.
Pendant ces quatre ans, en fait, « métier » le conduira dans la « couverture » de la guerre de 1998 dans les bagages du RCD. Après un passage chez MTN-Rwandacell dans laquelle Kagamé est l’un des principaux actionnaires, Rudatsimburwa ouvre, début 2004, une radio – Contact FM – qui connaît une ascension fulgurante grâce à une manne financière sans commune mesure avec le volume économique du Rwanda.
Rudatsimburwa, le « nettoyeur » de Kagame
Le public ne tardera pas à en savoir le fin mot. En 2005, contre toute attente et en contradiction de ses habitudes, Paul Kagamé fait personnellement le déplacement des studios de la toute nouvelle radio, qui n’a pas six mois de vie, pour une interview.
Mais personne n’est surpris de cette production, car Kagamé est chez lui, sur le plateau de Contact FM.
En effet, le « co-fondateur » de cette radio n’est autre que le nommé Jean Mutsar, ami d’enfance de Rudatsimburwa, bien sûr, mais surtout beau frère de Paul Kagamé.
Ce n’est, par ailleurs, pas la première fois que Albert Rudatsimburwa exécute ce genre de besogne pour le compte de son mentor Kagame. Tout Rwanda connaît bien ses productions médiatiques – audiovisuel et presse écrite – sur le thème de la fallacieuse persécution des communautés rwandophones à l’Est de la RDC. Ses interventions se font aussi bien en français, en kinyarwanda, en anglais que, parfois, en swahili.
Pour mieux comprendre la relation qui unit Kagamé à Rudatsimburwa, c’est ce dernier qui fit, en date du 11 novembre 2008, une longue interview avec le nommé Abdul Ruzibiza qui se rétractait en totalité du récit par lequel il avait accusé le FPR d’être à l’origine de l’attentat contre l’avion d’Habyarimana, attentat qui déclencha le génocide au Rwanda. Ruzibiza y soulignait aussi le rôle que les services français auraient joué dans l’élaboration de son faux témoignage, faisant ainsi capoter l’enquête du magistrat français Jean-Louis Bruguière sur l’assassinat de l’ancien président rwandais.
Paul Kagamé veut s’échapper
Il n’y a point de doute donc : en mettant en service son homme des mains dans les médias, Paul Kagamé voudrait à nouveau exploiter son arme médiatique pour échapper à ses responsabilités dans la nouvelle agression contre la RDC.
Le stratagème, cette fois, ne fonctionnera certainement plus, puisque l’homme de Kigali en a fait trop. On espère que la communauté internationale, à commencer par le Conseil de sécurité, lui réservera, cette fois-ci, les sanctions qui lui conviennent.
En attendant, il faut comprendre que l’objectif de Kagamé n’est pas de protéger des communautés qui seraient en insécurité, mais bien d’instrumentaliser celles-ci pour ses fins personnelles de modification des frontières afin de faire main basse sur les richesses de la RDC.
Le fameux plan de balkanisation ourdi avec le concours de certaines puissances occidentales.
Heureusement que les Congolais en ont pris conscience.
Jonas Eugène KOTA
© KongoTimes
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