jeudi 19 juillet 2012

Le Congo face à ses Prophètes : entre trahison et fidélité à un héritage patriotique





Samedi, 28 Janvier 2012

Cinquante ans après la mort de Lumumba, combattant de l’indépendance, l’heure est à une sérieuse remise en question de la valeur accordée à la lutte de toutes les forces vives du Congo, présentes et passées.


C’est l’heure du bilan pour essayer de comprendre, tant que faire se peut, ce qu’est devenu l’héritage des prophètes de la nation congolaise. 

Qu’a-t-on fait du sang de toutes les personnes qui ont donné leur vie pour le Congo ? 

Si Lumumba, Kimbangu, Malula et bien d’autres revenaient aujourd’hui de chez les morts, quel jugement porteraient-ils sur cette génération qui est la nôtre?
 
Tous ceux qui se réclament de l’héritage de Lumumba, sont-ils convaincus d’avoir respecté son testament politique ? Au regard de l’actualité congolaise de ces jours, les kimbanguites et ceux qui ont la sympathie pour Kimbangu, ont-ils gardé l’héritage de ce prophète ? 

Parmi les cardinaux noirs de grande envergure, le monde compte Joseph Albert Malula. Chrétiens catholiques et hommes de bonne volonté, qu’avez-vous fait du message prophétique de Malula ? C’est ce que tente de voir cette analyse. 

Mais je voudrais tout de suite préciser que ces trois personnalités ne sont qu’un échantillon représentatif de tous ceux qui se sont battu et continuent à se battre pour un Congo libre.

Depuis son origine jusqu’à nos jours, l’histoire du Congo a connu des moments difficiles comme c’est le cas dans tout développement humain. Depuis sa tumultueuse rencontre avec les hommes venus d’un continent lointain, le Congo n’a cessé de se battre pour affirmer son aspiration à une existence digne, pacifique et prospère comme ce fut le cas dans la tranquille, paisible et profonde Afrique.

Et dans toutes les luttes émancipatrices, le rôle de meneurs d’hommes est déterminant pour canaliser l’élan libérateur. C’est en ce sens que l’histoire compte plusieurs fils du pays qui, à des époques différentes et dans des circonstances particulières, se sont levé pour indiquer au peuple le chemin à suivre pour conquérir son autonomie. 

Ce sont ces dignes fils que j’appelle prophètes parce qu’ils ont été la lumière pour leur peuple.

Entant que prophètes ils ont renoncé, dénoncé et annoncé. Ils ont renoncé à l’amour égoïste et aux privilèges personnels ; ils ont dénoncé, avec courage, les forces du mal qui ont œuvré pour la chosification du peuple congolais. Ils ont annoncé l’avènement d’un Congo libre, heureux et prospère, un et indivisible. 

Leurs armes furent celles reconnues à tout prophète, à savoir la vérité, le courage, le renoncement, l’abnégation, l’amour inconditionnel du peuple congolais, le sacrifice suprême et l’engagement indéfectible en faveur d’une cause juste qui s’inscrit dans l’horizon ultime de l’existence humaine.

Au nombre de ces prophètes et sans prétendre à l’exhaustivité, on peut citer la noble lutte de P.E. Lumumba et ses compagnons pour arracher l’indépendance du Congo ; Simon Kimbangu pour restituer à l’homme noire sa dignité ontologique basée sur les éléments religieux et culturels, fondement de l’anthropologie africaine de l’identité. 

On citera aussi le Cardinal Malula Joseph qui a pris sa foi comme socle de la quête de dignité et de bonheur pour son peuple. Et bien d’autres prophètes, anonymes ou connus, ces héros de scènes ou de l’ombre qui ont porté la cause congolaise dans leurs consciences et qui sont morts sans avoir vu la réalisation de la prophétie d’un Congo libre et prospère, mais qui, jusqu’au bout n’ont pas perdu espoir.

1.    Le Message prophétique de Patrice Lumumba


Nul ne peut ignorer la grande lutte menée par Lumumba et ses compagnons pour arracher l’indépendance du Congo. Je reprends ici quelques extraits forts de ses prises de positions et ceux de sa dernière lettre à son épouse qui est en quelque sorte un testament politique à sa famille et au peuple congolais qui insiste sur la nécessité de la lutte de libération du pays. 

En voici la substance : Extrait du discours de Lumumba le jour de la proclamation de l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960.

"Congolais et congolaises, combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux. Je vous salue au nom du gouvernement congolais...

... Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres...Nous avons connu que la loi n’était jamais la même, selon qu’il s’agissait d’un blanc ou d’un noir...

Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient pas se soumettre à un régime d’injustice, d’oppression et d’exploitation ?..."

Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang . 

C’est une lutte qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force…

Aujourd’hui malheureusement, le Congo connaît le même sort. Bien que les circonstances ne soient pas les mêmes, c’est toujours la problématique de l’autonomie réelle du Congo. Il s’agit ici d’une réalité que l’on veut imposer au peuple par la force. 

Comme ce fut pour la colonisation, actuellement un groupe d’individus veut diriger le peuple congolais par la force en essayant de fouler aux pieds sa souveraine volonté.

Voici, en plus, un extrait de l’émouvante correspondance de Lumumba à son épouse, il s’agit de sa dernière lettre.

Ma compagne chérie,

Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. 

Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restriction, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux…  ne l’ont jamais voulu.

Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance. Que pourrai-je dire d’autre ? Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. 

C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. 

Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.

A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.

Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. 

L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. 

L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.

Vive le Congo ! Vive l’Afrique !

Patrice Lumumba

Ces extraits montrent à suffisance la valeur et la détermination de la lutte de monsieur Lumumba dans la libération de son pays. Cela étant, notre question rebondit : qu’avons-nous fait de cet héritage ? 

Nous sommes-nous battu pour cette dignité du Congo pour laquelle Lumumba s’est battu et pour laquelle il a payé de sa vie ou bien nous sommes-nous livré à une quête personnelle d’intérêts individuels et mesquins ?

L’histoire constate qu’une minorité infime de nos compatriotes s’est égarée, a ignoré l’héritage de Lumumba. Ce sont ces traitres fossoyeurs du peuple congolais qu’il faut par tous les moyens mettre hors état de nuire pour imposer la volonté populaire exprimée aux élections de novembre 2011. 

Car tous ceux qui collaborent à la chosification du peuple congolais doivent subir le sort réservé à tous les traitres des causes justes du monde.

Mobilisons nous, luttons jusqu’au prix de notre vie pour faire triompher la liberté et l’autonomie du peuple congolais. Nous n’avons pas le droit de piétiner la mémoire de nos héros, ceux là qui ont donné leurs vies pour le pays. Sinon, Lumumba serait mort pour rien.

2.    Le Message prophétique de Simon Kimbangu


Le prophète Simon Kimbangu a dit beaucoup de vérités durant ses différents enseignements. Je ne saurais pas les évoquer dans leur intégralité. Je m’en vais juste prendre le message que ses biographes ont qualifié de dernière prophétie, celle du samedi 10 Septembre 1921. En voici l’extrait :

"Mes Frères, l'Esprit est venu me révéler que le temps de me livrer aux autorités est arrivé. Tenez bien ceci : avec mon arrestation, commencera une période terrible d'indicibles persécutions pour moi-même et pour un très grand nombre de personnes. 

Il faudra tenir ferme, car l'Esprit de notre Dieu Tout-Puissant ne nous abandonnera jamais…

Les autorités gouvernementales (coloniales) vont imposer à ma personne physique un très long silence, mais elles ne parviendront jamais à détruire l'œuvre que j'ai accomplie, car elle vient de notre Dieu, le Père. 

Certes, ma personne physique sera soumise à l'humiliation et à la souffrance, mais ma personne spirituelle se mettra au combat contre les injustices semées par les peuples du Monde des Ténèbres qui sont venus nous coloniser…

"Car j'ai été envoyé pour libérer les Peuples du Kongo et la Race Noire Mondiale… 

Je liquiderai l'humiliation que, depuis les temps les plus reculés, l'on n'a cessé d'infliger aux Noirs. Car, de toutes les races de la Terre, aucune n'a été autant maltraitée et humiliée que la Race Noire."

Comme on le constate, Simon Kimbagu a passé sa vie à se battre pour la dignité de l’homme noir. Il ne s’est jamais compromis avec les ennemis du peuple. Il est resté cohérent jusqu’au bout, fidèle aux principes fondateurs de sa lutte. On peut alors se demander si ses actuels successeurs sont fidèles au sens de son combat. 

Sont-ils comme lui du côté du peuple spolié, torturé, traumatisé et chosifié, ou sont-ils du côté des puissants, des pilleurs et des affameurs du peuple ? 

Dans le contexte actuel du Congo, un kimbanguiste qui soutient un pouvoir d’occupation comme celui de Kabila, trahit inéluctablement l’héritage prophétique de Kibangu.
               
3. Le Message prophétique du cardinal Joseph Albert Malula


Le Cardinal Malula est l’un des grands esprits que le Congo ait connus. Pasteur infatigable, il s’est investi dans la lutte pour un christianisme à visage africain. Aussi est-il considéré, à juste titre, comme l’un des pères de la théologie africaine, acteur convaincu et convainquant de l’inculturation du message évangélique par une liturgie qui parle au cœur même du chrétien congolais.

Sur le plan politique, le Cardinal Malula était celui qui a pris des positions courageuses et prophétiques dans la politique de son Pays. En effet, après l’accession du pays à l’indépendance, la venue inattendue de Mobutu au pouvoir a suscité un certain espoir dans la population du fait que les premiers signes étaient encourageants. 

Notamment la pacification du pays, sa réunification ainsi que l’appel au retour à l’authenticité, qui était vu comme une quête de valorisation de l’identité congolaise.

Mais très vite, enivré par le pouvoir, Mobutu prit les chemins des dérives dictatoriales. C’est alors que son action heurta la résistance farouche du Cardinal Malula. Ce dernier dénonça cet état de choses. 

Le 04/01/1969, par exemple, lors de la commémoration de la journée des martyrs de l’indépendance, il critiqua, dans une homélie, l’absence de justice distributive du régime de Mobutu.

Il s’opposa fermement à la décision de Mobutu d’imposer l’enseignement du manifeste de la Nselé, programme de son parti-état, dans toutes les écoles de la République et ce projet connût un échec. Ses positions lui valurent des persécutions.

Les circonstances de sa mort n’ont jamais été élucidées. Son combat, il l’a mené jusqu’au bout pour la dignité de l’homme noir et la grandeur de la nation congolaise. Homme épris de justice et de paix, pèlerin de la vérité, il s’est toujours engagé aux côtés de ceux qui souffrent et qui se battent pour une vie heureuse et digne.

Qu’avons-nous donc fait de son héritage prophétique ? C’est cette question qui doit guider tout l’épiscopat congolais dans ses prises de positions dans la situation du peuple congolais. Et au-delà de simples déclarations, les évêques doivent être conscients de la mission prophétique dont ils sont investis comme bergers du peuple de Dieu qui est au Congo.

Eu égard à l’engagement prophétique du Cardinal Malula, le reste des chrétiens catholiques et tous les hommes de bonne volonté, laïcs, prêtres, religieuses et religieux, doivent exercer la dimension prophétique de la mission du Christ. 

Ils doivent se convaincre que le devenir de la nation congolaise doit être au cœur de leurs préoccupations existentielles et croyantes. Ils doivent, à l’instar du Cardinal Malula, résister à toute tentative de prise en otage du pouvoir et du peuple congolais.

C’est en ce sens qu’il est important d’apprécier, à sa juste valeur, le courage prophétique du Cardinal Monsengwo dans sa prise de position devant le hold-up up électoral qui est tenté d’être imposé au peuple congolais pour servir les intérêts mesquins de la maffia internationale. 

Il faut aussi saluer la mobilisation des prêtres et du peuple de Dieu de Kinshasa dans la prise en charge de la situation politique de notre pays afin de faire triompher la volonté souveraine de notre peuple. Cela doit s’étendre à tous les diocèses du Congo.

Donc, tout chrétien catholique, tout congolais qui s’illustre par un silence complice ou un discours hypocrite devant la descente en enfer programmée de la nation congolaise, trahit la mémoire du Cardinal Malula et de tous les autres prophètes, combattants de la cause congolaise. 

De même que tout celui qui, au nom de quelques intérêts égoïstes, se laisse corrompre de quelque manière que se soit et se met à défendre des contres vérités, trahit l’héritage prophétique du Cardinal Malula.

4. Qu’avons-nous fait de ces messages.  
             
4.1. Constat de trahison    
   
Le premier constat est celui qui révèle que certains compatriotes ont carrément trahi la mémoire de nos prophètes. Les uns l’ont fait pour des raisons de crise d’identité, de complexe, d’égoïsme, de cupidité et d’autres l’ont fait parce qu’ils avaient toujours des agendas cachés de mèche avec les ennemis du Congo, soit parce que leurs identités font planer un doute dont eux seuls ont le secret.

A l’époque de la traite des noirs certains africains étaient utilisés pour aider les marchands d’esclaves à attraper d’autres noirs. Pendant la colonisation congolaise, plusieurs compatriotes se sont vus offrir un statut particulier de privilégiés et ces « évolués » étaient devenus des pièces indispensables pour radicaliser le mauvais traitement de leurs propres frères par le colonisateur.

Ainsi en est-il de toute l’histoire de l’Afrique et du Congo où il ne manque jamais de marionnettes, de personnes égoïstes et complexées qui prêtent main forte aux hégémonistes et font le malheur de leurs compatriotes.

Mais il ne faut pas voir ce fait outre mesure. Il s’agit de la réalité normale au cœur de l’homme qui obéit au fait que toute cause, même la plus ignoble, a un défenseur. 

Le terme collaborateur ne date pas d’hier. Quand les français se battaient contre l’occupation allemande, certains français étaient du côté de l’occupant. 

Au moment où les algériens se battaient contre les français, certains algériens, les archis, étaient dans l’armée française contre leurs propres frères. Cette liste peut s’étendre jusqu’à l’infinie.

Cependant, il n’est pas question d’exhumer ces exemples de la honte et de la dénégation identitaire pour les ériger en système. Mon objectif est de montrer que chaque fois qu’un individu ou groupe d’individus trahit son peuple, le sort est de se retrouver dans les oubliettes de l’histoire. 

Chaque fois qu’un peuple crache sur la mémoire de ses prophètes, son malheur est sans mesure. Les archis sont toujours en procès pour être reconnus par leurs compatriotes. Qui connait son sort de tous les collaborateurs français ? 

Et tous ces courtisans des dictateurs africains où finissent-ils ? A la chute des régimes qu’ils ont construits, ils finissent comme des déshérités en exile, et tombent à coup sûr dans les oubliettes de l’histoire.

Il ne saurait en être autrement pour tous ceux qui, depuis, ne cessent de trahir le Congo en se mettant au service des ennemis du peuple. En ce sens, un kimbaguiste qui, ignorant que c’est pour la dignité de l’homme noir que Kimbangu a été tué et qui apporte son soutien au pouvoir de Kabila qui n’a ni légitimité ni vérité, trahit la mémoire de Kimbangu. 

Tout kimbanguiste qui se rallie à Kabila alors que ce dernier jouit d’une identité d’usurpation, qu’il favorise le pillage du Congo, les massacres et les viols au Congo, trahit la mémoire de Kimbangu.

J’ai été sidéré d’entre de Monsieur Mende, porte parole du gouvernement sortant, reprendre la parole prophétique de Lumumba : « l’histoire du Congo ne s’écrira plus ni Washington, ni à Paris, ni à Bruxelles…. » 

Dans sa tête, cette personne, qui fait la honte des congolais qui savent lire, voudrait minimiser la lutte de la diaspora congolaise et affirmer que protester à l’extérieur n’a pas d’impact.

Ce mensonge que dément le tourment et les agitations du camp mafieux de l’imposteur Kabila devant la détermination du peuple congolais de l’étranger, est une façon de cracher sur la mémoire de Lumumba.

Quand Lumumba parlait de réécrire l’histoire du Congo au Congo, il n’avait jamais dit qu’elle sera écrite par des congolais à la nationalité douteuse. 

Il n’avait jamais dit que cette histoire s’écrira avec le sang des congolais massacrés par un pouvoir qui était sensé les protéger, un pouvoir indifférent devant les cris des femmes violées et ceux des enfants sans avenir. 

Lumumba que cite malencontreusement Mende s’est opposé aux puissances colonisatrices belges et occidentales ; il retourne dans sa tombe quand on le prend à témoin pour légitimer les agendas cachés des balkanisateurs du Congo. 

Lui qui s’est battu pour la démocratie, il frémit même de colère d’entendre que son nom sert à justifier l’existence d’un pouvoir qui offre à la nation congolaise le spectacle désolant de la fraude, de la barbarie, de la tricherie et de la médiocrité.

C’est ici le lieu de rappeler à Monsieur Mende et à tous les collaborateurs, ennemis du peuple congolais, que leur sort est de tomber très bientôt dans les oubliettes de l’histoire et cette fois-ci de manière tragiquement irréversible.

4. 2. Devoir de mémoire et de résistance

Tout ce que je viens de décrire culmine en une réalité, à savoir, le devoir de mémoire et de résistance. La mémoire, comme on l’aura remarqué, c’est celle de ces dignes fils de la nation qui ont lutté jusqu’au bout pour un Congo fort, havre de paix et de prospérité.

Ce devoir de mémoire condamne les somptueuses célébrations des anniversaires de la mort de ces grands hommes qui se limitent à un folklore dénué de sens où viennent en parade tous les immoraux de ce régime sanguinaire indignes de porter le flambeau de ces vaillants combattants de la liberté. 

Comme le rappelait récemment l’un des fils de Lumumba, Roland Lumumba, « ça ne sert à rien de célébrer la mémoire de Lumumba si on ne tire rien de son enseignement et du sens de son combat. »

De ce point de vue, le devoir de mémoire digne de ces prophètes devient une interprétation de l’histoire présente du pays. Il s’agit de reprendre leur lutte et de continuer à résister pour l’établissement d’un Etat de droit au Congo, ce que fut le sens de leur lutte.

Sans cela, Lumumba, Kimbangu, Malula, Kataliko, Armand Tungulu et les autres seraient morts pour rien. A l’état actuel de l’histoire du Congo, tout congolais, digne de ce nom, n’a pas le droit de rester inactif devant le sort de la nation qui est en péril.
Que toutes les catégories populaires se mobilisent partout pour bouter dehors l’imposture et l’incompétence qui n’ont fait que trop de malheurs à notre peuple.

Comme le disait le physicien Einstein, « le monde est difficile à vivre, non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » 

Ne laissons pas mourir le Congo par respect pour la mémoire de nos prophètes et héros. 

Reprenant l’ancien président américain Roosevelt, nous disons : « pire que de n’avoir pas réussi, c’est de n’avoir jamais essayé. » Ainsi il y aura encore et toujours des Lumumba, des Kimbangu, des Malula, des Tungulu etc.

Que vive le Congo, que vive le peuple congolais.
 
Ferdinand Ilunga 
Congoone

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